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Édito

Triste anniversaire

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Cinq ans que cela dure et nous ne sommes pas prêts d’y trouver une solution. Vous l’aurez sans doute deviné, nous parlons, bien évidemment, de la crise économique mondiale.

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, le 9 août 2007, le monde inaugurait une nouvelle ère avec l’éclatement de la crise du crédit hypothécaire : les fameuses subprimes. Selon les analystes, c’est une banque française, BNP Paribas, qui en est le détonateur, lorsqu’elle fait savoir qu’elle a décidé de mettre fin à ses activités sur le marché américain des subprimes. À savoir des prêts immobiliers accordés aux familles modestes, mais à des taux relativement élevés.

Avec cette annonce de BNP Paribas, c’est une véritable onde de choc qui traversera les marchés. Au point que les banques refusent de se prêter de l’argent. Et dans la panique, les institutions bancaires vacillent. C’est ainsi que Northern Rock, une banque du Royaume- Uni, sera nationalisée.

Ce sera le branle-bas de combat. Il fallait sauver la croissance économique. Pour y arriver, les gouvernements n’avaient rien trouvé de mieux, à l’époque, que de venir avec des plans de relance.

Pendant ce temps, à Maurice, à des milliers de kilomètres de l’épicentre de la première secousse, les dirigeants s’attelaient à mettre en chantier tout un programme de réformes afin justement d’améliorer la résilience de l’économie locale face aux chocs externes.

Une initiative qui est venue bouleverser certaines pratiques courantes dans l’île dont la façon de faire des affaires, mais qui au final s’est avérée payante car durant la même année, soit en 2007, le pays allait connaître une croissance économique de 5,4 %. Ce qui représentait une progression notable par rapport à la performance de 2006 qui était de 5,1 %.

En 2008, les marchés se font une nouvelle frayeur lorsque la Société Générale annonce, en janvier, une perte énorme d’environ 6 milliards d’euros suite aux investissements hasardeux de l’un de ses traders.

Toutefois, les effets de cet incident seront très vite maîtrisés et il y a eu même, pendant quelques mois, un retour au calme sur les places financières. Les choses se sont mises à se détériorer vraiment à partir d’octobre 2008, avec la faillite de Lehman Brothers.

Pour protéger leurs systèmes financiers face à cette vague qui déferlait, les dirigeants européens décideront de mettre, à la disposition de leurs banques, des milliards d’euros. Si pour les Européens, le répit n’aura été que de très courte durée, à Maurice, les effets positifs du plan de réforme enclenché en 2006 se faisaient toujours sentir. Pour preuve, l’économie enregistrera une croissance de 5,5 % durant cette année-là.

L’année 2009 allait, cependant, être un tournant pour l’Europe et l’île Maurice. L’Europe d’abord car les économies du Vieux continent commencent à renouer avec des taux de croissance meilleurs que prévu. Elles découvrent alors en octobre, par la voix du nouveau Premier ministre grec, que le déficit de son pays était de 12 % au lieu de 6 % comme ils ont été amenés à le croire.

Véritable douche froide pour les pays européens, qui venaient de se rendre compte, à travers cette révélation, qu’ils avaient prêté de l’argent à Athènes sur la base de données tronquées.

Durant la même année, les vagues de cette crise, qui secouait la planète, devaient atteindre nos côtes avec une baisse de la croissance à 3,1 %. Pour éviter des licenciements et des fermetures, le gouvernement local avait lui aussi, sur les conseils des institutions de Bretton Woods, mis en place un plan de relance.

La situation localement devait toutefois s’améliorer l’année suivante, mais il était clair que malgré un taux de croissance de 4,2 %, la résilience de l’économie avait déjà commencé à s’effriter. Cependant, l’économie ne pouvait être la priorité car 2010 a été également l’année des élections générales.

Une année qui sera marquée par l’arrivée aux affaires d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau ministre des Finances. C’est Pravind Jugnauth qui prendra le relais de Rama Sithanen, l’artisan du plan de réforme de 2006.

La suite nous la connaissons. Le gouvernement issu des urnes en mai 2010 a changé de visage avec le départ du MSM. Xavier Duval, fidèle partenaire de Navin Ramgoolam, se retrouve aux Finances.

Entre-temps, les incertitudes économiques qui planaient sur l’économie mondiale se sont accentuées. À tel point que les institutions du pays ont dû revoir à la baisse leurs prévisions de croissance à plusieurs reprises depuis le Budget 2012 présenté par Xavier Duval. Ce n’est donc pas demain la veille que nous verrons le bout du tunnel.

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