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Revendication sur les Chagos – Faut-il s’attendre à des représailles ?

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Revendication sur les Chagos - Faut-il s’attendre à des représailles ? | business-magazine.mu

Alors que nos revendications sur les Chagos sont à un tournant décisif, certains observateurs craignent que le pays fasse l’objet de représailles de la part des États-Unis et de la GrandeBretagne. D’ailleurs, dans un communiqué conjoint émis en juin 2016, le haut-commissariat britannique et l’ambassade américaine déclaraient en substance : «Referral of this matter to the International Court of Justice would cause lasting damage to Mauritius’ bilateral relations with both the UK and the USA».


Ces menaces à peine voilées pourraient-elles prendre forme ? À cette question, Pravind Jugnauth reste optimiste et fait valoir les «bonnes relations» existantes avec l’Angleterre qu’il veut continuer à développer. Il est cependant clair que le dossier Chagos reste un sujet épineux. La posture des Anglais reste ambiguë. Le Premier ministre concède qu’il y a eu des actions visant à sanctionner Maurice, mais que le vote écrasant en faveur de la décolonisation a tempéré les ardeurs des Britanniques. 


De l’avis d’Assad Bhuglah, ancien directeur de la Trade Policy Unit du ministère des Affaires étrangères, le Royaume-Uni pourrait utiliser le Brexit comme arme pour faire pression sur PortLouis. Il s’explique : «Maurice dispose d’un ‘Economic Partnership Agreement’ avec l’Union européenne. Quand le Royaume-Uni quittera la zone Euro, Maurice devra négocier un accord commercial avec celui-ci. Les Britanniques pourraient alors nous mener la vie dure». 

L’arme du Brexit

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Concernant les relations commerciales entre Maurice et les États-Unis, là encore, on marche sur la corde raide. En effet, l’Oncle Sam pourrait très bien brandir l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) pour accentuer la pression sur Maurice. «L’AGOA est un accord unilatéral : ce sont les ÉtatsUnis qui décident quand ils veulent donner ou reprendre les facilités offertes à un pays membre. Si une action de Maurice est contre leurs intérêts, ils peuvent lui retirer l’accord», argue Assad Bhuglah. Le cas du Rwanda, suspendu de l’AGOA depuis le mois d’août par l’administration Trump, est un exemple concret. Des représailles qui font suite à la décision de cet État de l’Afrique de l’Est d’augmenter les droits de douane sur l’importation des vêtements d’occasion en provenance des States. Promulguée en 2000, l’AGOA donne la possibilité à 39 pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter en franchise de douane sur le marché américain.

Cette loi sur le développement et les opportunités en Afrique a été renouvelée jusqu’en 2025. En 2017, Maurice a exporté des produits manufacturiers pour un montant de Rs 4,7 milliards sous l’AGOA. De plus, bien qu’étant une économie à revenu intermédiaire, le pays bénéficie de la dérogation du Third country fabric réservée aux pays les moins avancés, ce qui lui permet d’acheter ses matières premières hors de la zone de l’AGOA.