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La réussite au bout de l’épreuve

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La réussite au bout de l’épreuve | business-magazine.mu

«En toute chose, il y a un juste milieu». À 43 ans, elle a dépassé l’âge de croire au père Noël et aux bonnes fées. Loquace, perspicace et, surtout, terre à terre, Christina Chan-Meetoo, chargée de cours en communication et média à l’Université de Maurice (UoM), croit dans le dur labeur. Enfant issue d’une famille modeste, avec sa mère qui exerçait comme cantinière et un père pas trop stable, elle a connu des soirées de Noël où elle exerçait le métier de marchand ambulant. «C’est ce qui nous permettait d’avoir des uniformes et des livres à la rentrée. C’était un laboratoire de sociologie en même temps car j’aimais bien observer les gens», indique-t-elle. Elle chérira au fil de sa scolarité le rêve de devenir prof. D’ailleurs, ses profs l’encourageaient quand elle brillait dans ses études. Avec du recul, elle estime ne plus vouloir être prof maintenant. C’est un métier qui ne doit pas être évident, observe Christina Chan-Meetoo. Être chargée de cours lui assure aussi une plus grande latitude quant au contenu des matières qu’elle enseigne. Pour en arriver là, Christina Chan-Meetoo a d’abord entrepris des études en lettres modernes – le DEUG, à l’université de La Réunion. Elle bénéficiera ensuite d’une bourse du gouvernement français pour une maîtrise à l’université de Lyons 3 Jean Moulin. Elle optera pour la science de l’information et de la communication. «Ce n’était pas le domaine dans lequel je voulais exercer, mais c’était le plus proche de ce que je voulais devenir parmi les choix offerts. Je me suis inscrite sans vraiment savoir et je me suis laissé prendre au jeu. Ça m’a plu et j’ai donc continué dans ce domaine», raconte-t-elle. De retour à Maurice, elle entamera sa carrière au sein de l’UoM et marquera 20 ans de service en mars prochain. Outre le fait d’être passionnée par le sujet qu’elle a étudié et qu’elle enseigne, Christina Chan-Meetoo est une force tranquille qui n’hésite pas devant les défis, du moment qu’elle s’est fixé un objectif. En 1999, le département d’études en communication ne proposait qu’un Diploma in Communication Studies. Au fur et à mesure, le besoin d’introduire une vraie licence dans la matière s’est fait sentir et elle pilotera, avec une équipe, l’introduction d’un BSc in journalism. «Je crois que c’est un peu mon bébé. Autre chose intéressante, on a lancé en 2008 le Mediacom Studio pour la formation audiovisuelle avec des ordinateurs et des caméras, étant un maillon important dans l’apprentissage du journalisme», indique-t-elle. Pour en arriver là, notre interlocutrice avait envoyée, un peu par désespoir, un dossier à l’UNESCO IPDC pour un soutien financier à la suite duquel le Mediacom Studio a vu le jour, mettant fin à la dépendance des élèves sur le Collège des Ondes pour la partie pratique de leur formation. 

«Je suis pour la création d’un PressnCouncil où les médias se prendrontnen charge eux-mêmes»,author:Christina Chan-Meetoo }}

DU TEMPS EN FAMILLE Au-delà de son métier, Christina Chan-Meetoo s’intéresse à la recherche, notamment sur l’autorégulation des médias de manière transparente. «Il y a une espèce de tension qui resurgit de temps en temps, qui crée une ambiance un peu malsaine, non seulement entre les médias et les gouvernants mais aussi entre les medias et les citoyens. Je suis pour la création d’une organisation comme le Press Council où les médias se prendront en charge euxmêmes mais où la société civile serait aussi représentée», confie-t-elle. On apprend donc sans surprise qu’elle a beaucoup écrit sur ce sujet, de même que sur le Gender-sensitive reporting, qui est un peu son dada, et la manière d’employer les nouvelles technologies dans l’information et la communication. Quand elle n’est pas occupée par ses divers projets qui remplissent son bureau de piles de livres et de papier, Christina ChanMeetoo dédie son temps à sa famille. Elle est mariée à Avinash et maman d’Anya, 16 ans, et de Kyan, 14 ans. 

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Garde-t-elle toujours les pieds sur terre après son parcours ? Si la réponse nous semble évidemment oui, elle l’affirme elle-même en avouant avoir ses moments où les invectives fusent au volant de sa voiture ou quand elle est quelquefois chialeuse. «Les gens issus d’une famille modeste et qui ont pu franchir ce cap ont tendance à dire ‘regardez-moi maintenant’. Je pense qu’il y a aussi des facteurs de chance qui entrent en jeu. J’aurai pu toujours être dans une famille modeste à l’heure actuelle et être tout aussi heureuse», fait remarquer Christina Chan-Meetoo. Tout, à son avis, dépend de qui on est et comment on le vit. Comme elle le dit si bien : We make the most out of things !