LOADING

Type to search

Portrait Rencontre

Serge Patetta – Le maître d’œuvres

Share
Serge Patetta - Le maître d’œuvres | business-magazine.mu


Serge Patetta, ancien galeriste à Monaco, initie une redéfinition du placement dans l’art à Maurice. Les galeries Adamah Fine Arts recensent les œuvres de 24 artistes contemporains, cotés parmi les plus grands, et exposées pour certaines dans de grands musées.


}

Solaire. C’est le terme qui vient à l’esprit en rencontrant Serge Patetta devant la galerie Adamah Fine Arts située dans le cadre idyllique d’Anahita, à Beau Champ. Un plan d’eau affleure presque au pied de la galerie, le minéral et l’aquatique se mélangeant, en ode à une architecture en équilibre avec la nature. L’allure décontractée du propriétaire de la galerie est pourtant, à y regarder de plus près, soigneusement étudiée. Les yeux bleus de Serge Patetta semblent se parer de la luminosité tropicale qui rejaillit sur une chemise couleur bleu roi, élégamment accessoirisée par un discret bracelet en argent, créé par sa femme, Julie.

Dans la galerie, Serge Patetta couve d’un regard appréciatif les œuvres qui y trônent. Il finit par enlacer de ses mains une des dernières œuvres de Grizi, un bronze du sculpteur qui représente le visage d’une femme émergeant d’un livre. «Ce n’est pas nécessaire d’être connaisseur pour apprécier une œuvre. Si l’œuvre provoque une émotion, c’est suffisant. Et quand la matière le permet, comme le bronze par exemple, il faut toucher l’œuvre», conseille-t-il. 

D’un goût sûr et éclectique, notre interlocuteur s’adonne à la passion de l’art depuis 22 ans. «J’ai acheté ma première œuvre d’art avec mon premier salaire, à 18 ans», se remémore-t-il, les yeux pétillants. Pour Serge Patetta, la spatialité est essentielle par respect pour les œuvres. «Pour l’heure, malgré les sollicitations, je limite l’exposition des œuvres à ces 24 artistes renommés», confie Serge Patetta.


La passion de l’art depuis 22 ans

}


Au premier plan de la galerie, à Anahita, des œuvres étonnantes d’Allard jouxtent un bronze à la géométrie fascinante de Miramontes et un éléphant plus vrai que nature de Vandenberghe. Sur le mur, une peinture de Calvet fait face à une pièce en Raku de Marina Lata. Au fond de la galerie, une peinture pop art de Bouteiller… Les œuvres présentées n’y restent guère longtemps exposées. Fortement sollicitées par des connaisseurs et investisseurs du monde entier, elles partent souvent vers de lointaines destinations, au grand bonheur des collectionneurs.

Pour mieux mettre en valeur les collections, la galerie située à Anahita the Resort va d’ailleurs s’agrandir afin de présenter des univers par thèmes, le Pop Art, par exemple, ou encore un espace réservé aux bronzes. Si la galerie propose les œuvres de 24 artistes internationaux, qui se renouvellent au gré des ventes, Adamah Fine Arts ne délaisse pas pour autant l’art mauricien. Les œuvres de Jocelyn Thomasse y trouvent leur place. Cependant, Serge Patetta explique qu’Adamah Fine Arts se positionne en complémentarité avec les autres galeries qui proposent l’art mauricien sous toutes ses formes.

Plusieurs hôtels accueillent des galeries comme l’hôtel Four Seasons resort, l’hôtel Constance le Prince Maurice, l’hôtel Maradiva et, début avril, l’hôtel Constance Belle Mare Plage. La provenance internationale de la clientèle de ces établissements est une des clés du succès d’Adamah Fine Arts. Depuis peu, le site Internet de la galerie, adamah-fine-arts.com, permet de découvrir la biographie des artistes mais aussi leurs œuvres.


Disséminer l’art à Maurice

}


De plus, habitué à la scène artistique monégasque, Serge Patetta conseille activement les clients qui envisagent de faire un placement. Les œuvres exposées à Adamah Fine Arts sont créées par des artistes déjà cotés, ce qui accroît la sûreté du placement. Certaines œuvres des artistes, par exemple, les ailes en bronze de Marin, sont déjà exposées dans des musées internationaux. Pour la clientèle française, par exemple, l’investissement dans une œuvre d’art peut être déduit de l’assiette fiscale. 

Les acheteurs mauriciens se manifestent aussi de plus en plus. Serge Patetta explique qu’un placement bien étudié présente l’avantage de pouvoir être revendu sans perdre en valeur d’investissement. «Quand les entreprises locales investissent dans les œuvres d’art, cela donne du cachet à leurs espaces dédiés à l’accueil des clients, par exemple. Et, en même temps, cela permet de disséminer l’art à Maurice», fait ressortir Serge Patetta.

En vue de mieux faire connaître l’art, la galerie a accueilli, en mai 2017, une exposition en présence de plusieurs artistes de renom. Prônant la résonance entre les formes artistiques, Serge Patetta avait d’ailleurs mis un point d’honneur à construire l’exposition autour de la musique classique rendue par des musiciens du Conservatoire François Mitterrand. 

Deux futurs projets tiennent à cœur pour Serge Patetta. D’abord, un projet de développement majeur d’un espace dédié à l’art dans le nord de l’île. Serge Patetta le conçoit comme une galerie mais aussi un musée visant à présenter des collections rares. Et, en deuxième lieu, un évènement, style happening, en novembre afin d’amener le public à mieux connaître le street art et le pop art. En attendant, Serge Patetta se fend d’un conseil : «Osez pousser la porte de la galerie. Si vous avez un coup de cœur pour un artiste particulier, qu’il s’agisse d’un Chagall ou d’un Picasso, nous sommes là pour vous accompagner dans votre démarche.» 

Tags:

You Might also Like