Sanjeev Gopaul : un adepte de la diversification

Faire du business différemment. C’est la recette du succès de Credentia, jeune entreprise qui ne manque pas d’ambition, à l’image de son fondateur.

Dans les affaires, il aime se démarquer, imprimer sa marque. À 42 ans, Sanjeev Gopaul a su donner à Credentia, la société qu’il a créée trois ans de cela, une certaine aura dans le secteur financier. Sa force : s’engager dans des stratégies d’investissement ayant un certain impact.

Revenons sur son parcours. Détenteur d’un Bachelor of Social Science en statistiques et d’un Master of Business Administration, Sanjeev Gopaul a démarré sa carrière à la State Bank of Mauritius (SBM) où il était Credit underwriter. Par la suite, il rejoint Management Ltd International – aujourd’hui CIM Global – en tant qu’administrateur d’entreprise. Une fonction qu’il occupe pendant trois ans avant d’accepter un poste de gestionnaire de fonds à Investment Professionnals, membre du groupe CIEL. Après quatre ans, il reçoit une autre proposition : celle de chef de développement des affaires dans une société de gestion sud-africaine.

Bien qu’épanoui professionnellement, Sanjeev Gopaul décide qu’il est grand temps de donner vie à son rêve d’adolescent : créer sa propre boîte. «Quand j’avais 15 ans, j’étais en admiration devant les groupes tels qu’IBL et Ciel. C’est ainsi que je me suis mis en tête de démarrer ma propre entreprise, qui marcherait sur les traces de ces grands groupes», confie-t-il.

En 2012, il quitte son emploi et noue des contacts avec des partenaires sud-africains pour racheter la société de gestion Vertex. La décision est audacieuse car SanjeevGopaul reprendra cette société au complet avec ses dettes. «C’était une décision difficile à prendre car la société croulait sous les dettes et ne disposait d’aucun réseau de clients», relate-t-il.

En 2013, il opère un rebranding. Vertex est ainsi rebaptisée Credentia. Graduellement, elle se constitue un portefeuille de clientèle composé principalement d’Européens et de Sud-Africains. À l’origine, Credentia agissait surtout comme une société de gestion. SanjeevGopaul confie qu’il a dû travailler jour et nuit pour diversifier la palette de services de Credentia et venir de l’avant avec une proposition commerciale unique.

Installée à Ébène, la société offre une palette de services, lesquels se regroupent sous deux pôles. Le premier est composé des services financiers, du secrétariat d’entreprise, de l’hôtellerie et de l’externalisation. L’autre pôle concerne les services aux industries porteuses comme la santé et l’agro-industrie. Ce que Sanjeev Gopaul appelle l’Impact investment.

Dans une démarche d’innovation, Credentia compte inclure l’assurance captive dans son offre de services. L’homme d’affaires a du reste déjà noué des contacts avec des opérateurs majeurs dans ce créneau. «Bank Captive nous a rendu récemment visite. Nous croyons fermement que Maurice aura un bel avenir dans l’assurance captive. Cela traduit aussi notre volonté de faire différemment», soutient-il.

Credentia compte, par ailleurs, donner un coup d’accélérateur à ses activités d’externalisation tout en consolidant le segment hôtelier. La société est en contact avec de grands groupes, à l’instar de Tui et Starwoods, qui souhaitent faire l’acquisition d’hôtels dans la région. «Certains groupes veulent acquérir des hôtels aux Maldives. À ce propos, nous avons justement localisé deux ‘distress properties’. Notre rôle est de négocier ces contrats pour ces groupes hôteliers», indique notre interlocuteur.

Philanthrope, Sanjeev Gopaul croit qu’une entreprise doit avant tout avoir une responsabilité sociale. Une philosophie inhérente à Credentia qui, au travers de ses services, entend créer une différence dans la vie des gens.

«Nous ne sommes pas là uniquement pour réaliser des profits, mais aussi pour venir en aide aux gens. Cela peut se faire par le biais du business et de l’investissement», fait-il valoir. C’est la raison pour laquelle Credentia propose ses services en tant que fournisseur de matériel médical, ajoute-t-il.

Dans l’hôtellerie, Credentia s’est associée en début d’année à IPPWorld afin de proposer aux opérateurs ciblant une clientèle chinoise un service de traduction créative communément appelé transcréation. «Maurice veut se positionner comme un haut-lieu touristique et désire attirer plus de touristes chinois. Mais les barrières de langue subsistent. Les Chinois ne parlent pas l’anglais, mais uniquement le mandarin. Nous aidons à combler ce manque», souligne Sanjeev Gopaul. Loin d’être avare de nouvelles idées, il planche sur un projet pour le secteur alimentaire. Il n’en dira pas plus pour le moment.