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Portrait Rencontre

Pamela Dusoruth, une banquière qui aime les challenges

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Pamela Dusoruth

Elle marche dans les pas de ses parents qui étaient banquiers. Pamela Dusoruth est une femme de caractère qui, à force de persévérance, a bâti sa carrière.

Elle aime relever les défis depuis son plus jeune âge. C’est grâce à ce trait de caractère que Pamela Dusoruth, Head of Compliance à la Barclays, a pu s’imposer dans le monde de la finance. La première chose qui frappe chez elle, c’est sa joie de vivre et son aisance à communiquer. Elle a effectivement du bagout et a de surcroît pas mal bourlingué.

La jeune femme, mariée et mère de deux garçons de 10 et de 6 ans, est née dans une famille de banquiers. Originaire de Curepipe – elle y habite toujours –, elle est l’aînée d’une fratrie de trois enfants, ayant un frère et une sœur. Elle connaît une enfance heureuse ponctuée de plusieurs voyages. Son père, qui travaillait à la City Bank à l’époque, sera muté au Gabon. Toute la famille le suivra et Pamela Dusoruth passera quatre ans dans ce pays de l’ouest de l’Afrique. Elle y fera une partie de sa scolarité primaire là-bas, à l’American International School of Libreville.

«J’ai adoré ces années passées au Gabon. Nous avions une belle maison et de l’autre côté, il y avait la mer. Les gens étaient chaleureux et je ne me suis jamais sentie dépaysée. Cette aventure était excitante. L’école que je fréquentais n’avait que cinquante élèves et dans ma classe, il n’y avait que quatre élèves», se souvient-elle.

En 1988 ou 1989, ses parents décident de rentrer à Maurice. C’est ainsi qu’elle est admise en Standard VI à l’école primaire Hugh Otter Barry, établissement qu’elle fréquentait avant de s’envoler pour le Gabon. Elle y retrouva ses amies, mais le hic c’est que celles-ci étaient toutes en sixième A, privilège qu’on lui refusera. Elle se retrouve alors en sixième B. Nouveau défi. «Je ne pouvais pas parler correctement le français, mais je parlais très bien l’anglais»,dira-t-elle. Elle met alors les bouchées doubles et se retrouve classée à la 54e place aux examens du Certificate of Primary Education (CPE). Une performance qui lui vaudra une place au collège Queen Elizabeth.

Après le Higher School Certificate, elle met le cap sur l’Angleterre pour ses études supérieures au Middlesex University, puis à la City University. Elle y passera cinq ans et décrochera un BA in Accounting and Finance, un Masters of Science in Financial Management et un autre Master of Science in Internal Auditing and Management. «Au fond, je suis une passionnée de l’astronomie. Enfant, je rêvais d’être astronome mais j’ai vite déchanté. Au collège, je n’étais pas très bonne en physique, et j’ai compris que la NASA n’était pas pour moi. Je me suis alors tournée vers la comptabilité», dira-t-elle.

Par ailleurs, ses années passées à Londres l’amènent à devenir indépendante et à apprendre à se débrouiller seule. Ce qui forgera son caractère. Après ses études, elle rentre à Maurice. Mais la vie là-bas lui manque. Toutefois, le changement ne lui a jamais fait peur ; elle s’adapte assez facilement aux situations qui se présentent à elle.

Elle postule alors un peu partout et sa première offre d’emploi émane de PricewaterhouseCoopers. Engagée comme auditrice externe, elle évoluera pendant environ un an et demi au sein d’une équipe dynamique. Elle touchera à plusieurs secteurs : banques, industrie, hôtellerie, entre autres. Ensuite, elle rejoint IBL comme auditrice interne.

Au même moment, la Mauritius Commercial Bank (MCB) recherchait des professionnels au niveau de l’audit interne. Et venant d’une famille de banquiers, travailler dans une banque a toujours attiré Pamela Dusoruth. Il faut savoir que ses parents sont banquiers, ainsi que ses oncles et son frère et sa sœur le sont également. Elle postulera pour le poste et sera sélectionnée. C’est ainsi qu’elle travaillera au département d’audit interne de cette banque pendant neuf mois. C’est là qu’elle rencontre celui qui deviendra son époux.

Puis, la MCB procède à une restructuration. Le département de l’audit interne se retrouve séparé du compliance. «Entre-temps, mon mari et moi, nous nous étions fiancés et nous sommes tombés d’accord que lui allait rester dans l’audit et que moi je bougerai au département de compliance. J’ai alors acquis tout ce qu’il faut, pendant trois ans, dans le département de compliance et dans celui de la prévention des fraudes.» relate-t-elle.

Mais bientôt, elle se sent stagner et rêve d’une nouvelle aventure. En même temps, elle tombe sur l’annonce de la Barclays pour un poste de Money laundering reporting officer. Son père et son mari l’encouragent à postuler. Elle passe brillamment l’entretien et commence un nouveau défi au sein de la Barclays. Nous sommes alors en janvier 2008. Elle vit alors une toute autre expérience. Elle travaille avec l’équipe de crimes financiers car le département de compliance de la Barclays était en train de se formaliser. Elle s’occupera de tout ce qui est relatif aux crimes financiers, au blanchiment d’argent, aux sanctions internationales, à la corruption.

Un travail qu’elle fera pendant cinq ans. En 2013, une nouvelle opportunité s’offre à elle. Le poste de responsable du département de compliance se libère; elle y tente sa chance et est retenue. Elle partage son expérience : «J’ai eu sous ma charge plusieurs sections ayant trait au compliance. Le département de compliance dans une banque s’occupe de tout ce qui est régulations ainsi que les lois qui impactent une banque. Mon rôle est d’assurer que tous les départements de la banque appliquent les règlements. Cela fait presque trois ans que je suis Head of Compliance. Tous les jours, il y a des challenges». De quoi donner une poussée d’adrénaline à Pamela Dusoruth.