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Dineshrao Babajee : L’avide de challenges

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Dineshrao Babajee

Dineshrao Babajee se sent dans son élément à la direction du sugar investment trust. Il peut y mettre à pleine contribution sa formation d’agronome mais aussi son expérience dans le marketing. Rencontre.

APRÈS AVOIR occupé pendant cinq ans le poste de General Manager du Rose Belle Sugar Estate, Dineshrao Babajee pose cette fois ses valises au Sugar Investment Trust. Il en est le CEO depuis l’année dernière. Les défis y sont nombreux et lui ne dit jamais non à un bon challenge.

Mine fraîche, arborant un large sourire et surtout avec un accueil chaleureux, Dineshrao Babajee nous rejoint dès l’annonce de notre arrivée. On lui accorde volontiers l’art de savoir s’y faire avec les gens et de les mettre à l’aise, notamment en le voyant converser avec les autres employés. «Nous sommes une équipe de jeunes et nous voulons faire les choses différemment», lâche-t-il avec un sourire de connivence. En effet, on comprend que depuis juillet dernier, Dineshrao Babajee a apporté un nouveau souffle et un nouveau mode de travail dans ses valises. Et d’expliquer sa philosophie : «Je suis quelqu’un qui veut diriger en ayant un style de management entrepreneurial ; je veux apporter un changement positif dans tous les aspects de l’entreprise, en favorisant l’innovation et qui soit aussi dans le meilleur intérêt de toutes les parties prenantes telles que les actionnaires et les employés». Comment compte-t-il faire cela ? En ayant une oreille ouverte et en prônant l’esprit d’équipe, ce qui est d’ailleurs le point fort de cet homme qui indique aimer les défis.

«Je suis quelqu’un qui veut diriger en ayant un style de management entrepreneurial» – Dineshrao Babajee.

«Lorsque j’ai pris mes fonctions en juillet 2020, j’ai été confronté à de nombreux défis à tous les niveaux dans le groupe SIT. Il évolue dans un secteur très compétitif et qui le devient d’autant plus avec l’effet de la Covid-19 et la canne à sucre qui perd de sa valeur, affectant nos activités de base. J’ai une vision pour le SIT que je souhaite réaliser avec le soutien des actionnaires et avec l’appui de mes collaborateurs : changer l›image de SIT en tant qu›entreprise qui ne s›occupe pas que de la plantation de canne à sucre», dit Dineshrao Babajee. Et c’est avec une double casquette qu’il s’attelle à la tâche : d’abord celle d’un agronome de formation qui connaît bien l’évolution de l’industrie cannière et ensuite celle d’un professionnel du marketing qui sait rester à l’affût des tendances et des besoins du marché. «J’ai fait mon premier diplôme en BSc Sciences agricoles et j’ai décroché mon premier emploi dans le domaine du marketing dans les produits pharmaceutiques. Étrange qu’une personne ayant une formation agricole puisse travailler dans le domaine du marketing ?», questionne-t-il.

Au contact des plantes et de la terre

Il faut revenir à la fin des années 1990, qui ont été une période charnière de l’industrie sucrière, pour comprendre. En effet, c’est vers ces années-là et à l’entrée des années 2000 que commence le processus de centralisation des usines de cannes à Maurice. Or, en 1997, à la fin de ses études secondaires au collège Royal de Port-Louis, Dineshrao Babajee opte pour une toute nouvelle formation que propose l’Université de Maurice : Agricultural Engineering . Il pense trouver de l’emploi dans une des nombreuses propriétés sucrières qui peuplaient alors l’île. Il avoue d’ailleurs qu’il voulait faire carrière dans ce domaine, ayant une certaine affinité avec le monde agricole. «J’ai grandi à Camp Mapou, Henrietta, Vacoas. C’était littéralement au milieu des champs de canne et même si mes parents étaient tous deux enseignants, ils plantaient. Nous avions aussi nos élevages de lapins, de cabris et de poules», se souvientil. Pourtant, ses parents ne veulent pas qu’il devienne planteur et insistent pour qu’il fasse des études et, lui, choisit l’agronomie pour rester au contact des plantes et de la terre.

Mais les choses n’iront pas comme prévu pour lui car la centralisation fera que beaucoup de ces usines fermeront leurs portes et, lui, ne trouve pas de l’emploi dans la canne. Néanmoins, à ce moment-là, il n’a pas le choix : il doit prendre de l’emploi après les études pour aider la famille qui après avoir fait des sacrifices et investi dans sa formation a encore un deuxième fils à faire étudier. « Je vois une offre d’emploi à Pharmacie Nouvelle et j’ai postulé, et c’est ainsi que j’ai commence ma carrière dans le marketing de produits pharmaceutiques. Cela a demandé que j’aille au préalable suivre une formation intensive de six mois en Inde. Mais par la suite, j’ai travaillé avec de grands noms de la pharmaceutique internationale », dit celui qui passera plus de dix ans dans le secteur. Il gravira les échelons pour devenir Marketing Manager et, entre-temps, fait aussi son MBA auprès d’une université sud-africaine. En 2015, lorsqu’il voit que Rose Belle Sugar Estate cherche un General Manager, il saute sur l’occasion. Il y passera cinq années à transformer et diversifier l’offre de la RBSE avant d’atterrir l’an dernier  au SIT.

Son parcours professionnel en dit long sur sa philosophie : Là où il y a une volonté, il y a un moyen, qui est d’ailleurs sa devise. « Je crois toujours que si vous avez d’abord une vision de vous-même, alors vous pouvez l’avoir pour votre entreprise. C’est ainsi que j’ai défini ma carrière. J’ai toujours une vision de là où je vois les choses, et j’aime les faire bouger. Par conséquent, je me réveille chaque jour avec cet état d’esprit positif : que oui, nous pouvons trouver des solutions aux défis », philosophe-t-il. Gageons qu’il se fera un plaisir d’affronter ceux qui l’attendent  désormais.

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