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Adama Soro: La nouvelle tête pensante d’Engen Mauritius

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Adama Soro: La nouvelle tête pensante d'Engen Mauritius | business-magazine.mu

Fort d’un parcours exemplaire sur le continent africain, le ManagingDirector de la filiale mauricienne d’Engen a pris ses fonctions avec cette certitude : le secteur pétrolier a encore un bel avenir devant lui.

 

L’homme est d’allure sportive, affiche une belle assurance et se définit comme une personne de principes. L’Ivoirien Adama Soro est arrivé sur l’île en juillet dernier pour occuper le poste de Managing Director d’Engen Petroleum (Mauritius) Ltd. C’est armé d’une solide expérience dans la distribution et le marketing des produits pétroliers et gaziers que ce fringant quinquagénaire prend les commandes de la filiale locale du groupe sud-africain. Auparavant, Engen l’avait affecté à des fonctions similaires au Rwanda, puis au Gabon.

Adama Soro a grandi en Côte d’Ivoire où il a fait ses études supérieures. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en mécanique et automatismes industriels, il entre dans la vie professionnelle en travaillant pendant quatre ans pour l’ancienne compagnie nationale ivoirienne de production d’huile de palme. Son apport dans l’entreprise lui vaut la reconnaissance des dirigeants mais en 1995, il préfère donner une autre orientation à sa carrière. Il choisit d’intégrer Mobil Oil Côte d’Ivoire, une des nombreuses implantations en Afrique du géant pétrolier américain ExxonMobil. «Petit, je voulais devenir ingénieur aéronautique. Puis, avec les études, on a une ouverture plus large et le secteur pétrolier avait bonne réputation. Donc, j’ai privilégié ce choix», explique-t-il.

D’abord attaché commercial à Abidjan, il gravit rapidement les échelons au sein d’ExxonMobil, se voyant confier de nouvelles responsabilités au fur et mesure qu’il fait ses preuves. De 2001 à 2004, il est responsable d’un département qui gère les ventes du groupe dans trois pays. Encore une fois, ses résultats impressionnent ses supérieurs. Parallèlement, il a l’opportunité de compléter sa formation par un MBA en marketing, délivré par l’université de Washington. C’est finalement au siège régional de Bruxelles qu’il passera ses deux dernières années dans la multinationale, en tant que chef de projets pour l’investissement et la diversification en Afrique et au Moyen-Orient. «J’ai laissé mon empreinte par des choix stratégiques. Ça a été une très belle expérience pour moi», retient-il de cette période.

Fin 2006, le groupe Tamoil fait l’acquisition d’une grande partie des activités africaines d’ExxonMobil. Désormais salarié de Tamoil (bientôt rebaptisé LybiaOil en Afrique après un transfert d’actionnariat au fonds d’investissement de l’État libyen), Adama Soro rentre à Abidjan. Sales & Operations Manager, il est chargé notamment du rebranding et de l’intégration des équipes et des procédures de Mobil Oil Côte d’Ivoire dans la nouvelle entité. S’étant acquitté dignement de ces missions, il démissionne cependant en 2008. C’est à ce moment qu’il est recruté par le groupe Engen.

D’emblée, il a la confiance de ses nouveaux patrons. «L’acquisition de Total au Rwanda faisait partie de la stratégie d’expansion d’Engen et on m’a demandé d’aller me charger de ce projet. C’était un nouveau challenge, dans un pays que j’étais curieux de découvrir compte tenu de son histoire», raconte-t-il. Après la première année, pendant laquelle il règle tous les détails liés à la succession d’Engen à l’entreprise française, le Managing Director se distingue par une gestion et un bilan financier qui vaudront à la branche rwandaise d’être triplement récompensée par la maison-mère lors de sa remise de prix annuelle en 2011. Autre pays, autre défi, même réussite. Après trois ans au Rwanda, c’est au Gabon qu’Adama Soro posera ses valises pour cinq années de progression à nouveau saluée à plusieurs reprises par la direction sud-africaine.

Aujourd’hui à Maurice, dans un climat de forte concurrence sur le marché de la fourniture de carburants, l’ingénieur ivoirien entend imprimer sa marque comme il l’a toujours fait. Au-delà des autres opérateurs du secteur, l’émergence des sources d’énergie alternatives ne l’inquiète-t-elle pas ? Non, il est persuadé que «le pétrole a encore un bel avenir devant lui, car les énergies renouvelables sont loin d’avoir atteint un niveau de capacité suffisant pour pouvoir répondre à la demande». Fidèle à ses principes, Adama Soro continuera donc d’appliquer sa recette gagnante.

Ses succès répétés, selon lui, sont le fruit d’une philosophie. Tout être humain, estime-t-il, se doit d’apporter de la valeur dans tout ce qu’il entreprend. «Le travail doit être considéré comme une passion. Pour moi, c’est un plaisir de travailler, tout comme j’ai du plaisir à faire du mountain biking. La motivation, c’est la passion et ensuite la volonté d’apporter de la valeur ajoutée», avance-t-il. Autre trait de caractère qui peut être un atout pour un directeur : une bonne humeur communicative. «J’aime créer de la joie de vivre autour de moi, parce qu’on ne peut pas être heureux seul. C’est une qualité importante et j’essaie d’appliquer cela au quotidien. En revanche, j’ai un défaut : l’impatience. Mes enfants me le reprochent souvent», confie-t-il.

Marié, Adama Soro est père de quatre enfants, dont des jumelles. Très attentionné, il adore passer du temps avec eux. «J’aime qu’on fasse du vélo ensemble ou de simples jeux à la maison.» Dans le cocon familial, c’est aussi lui qui s’occupe du bricolage, dans la mesure de ses moyens… «Par exemple, s’il y a une fuite d’eau, je vais essayer de réparer. Jusqu’à ce que je me rende compte que je n’ai pas le matériel nécessaire et qu’il faut appeler un plombier», dit-il en riant. Pour se ressourcer, en plus des bons moments en famille, il a recours au sport (notamment le trail), au yoga et à la musique relaxante. Il apprécie également la mer et les activités nautiques dont il compte bien profiter à Maurice. Par contre, il s’avoue incapable de regarder un film sans s’endormir. Un homme d’action.