Elles ont vaincu le cancer, elles racontent – Suzy Mootoosamy, 62 ans

Vous êtes une survivante du cancer du sein. Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez malade et comment l’avezvous annoncé à votre famille ?

C’est en janvier 2011 que j’ai ressenti une douleur au sein gauche pendant la nuit et le matin, rien. En prenant ma douche, j’ai fait une palpation et j’ai senti une bosse au sommet du sein qui m’inquiétait. J’ai tout de suite appelé un médecin mais je devais prendre rendez-vous. J’ai donc préféré aller à l’hôpital. Après deux rendez-vous, j’ai subi une biopsie et une lumpectomie et, en mars, j’ai appris qu’il s’agissait d’un cancer.

Cela a été difficile à accepter. Tout mon monde s’écroulait autour de moi. À cette époque, je combattais déjà un gros problème matrimonial et là, le cancer ! Pour moi, la fin était très proche. Je me suis alors tournée vers un ami pour pleurer parce que je ne voulais pas pleurer devant mes enfants ou ma mère. Mais ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que c’était elle la plus forte.

Quelles ont été les réactions auxquelles vous avez dû faire face ?

Dans mon entourage, certains m’ont dit de consulter un autre expert médical, d’autres ont eu pitié de moi. Certains m’ont même dit que j’étais victime d’une malédiction. D’autres ont carrément fui ! Heureusement, ceux qui étaient sincères sont restés à mes côtés et sont toujours là. Et ce sont ces gens qui m’ont inspirée. Je me suis dit soit tu te bats soit tu meurs. Et je me suis immédiatement prise en charge.

Parlez-nous brièvement de cette expérience que vous avez vécue.

Ma mastectomie s’est bien passée et je pensais qu’après cela, tout était fini. Mais la partie la plus difficile m’attendait encore. La fameuse chimiothérapie ! Malheureusement, à l’hôpital, on ne vous prépare pas à tout cela. Quand le médecin m’a dit que j’avais des injections à faire, j’ai pensé que c’était une simple piqûre, mais on ne m’a pas dit que la chimio était une chose horrible avec des soins intensifs. C’était vraiment dur. J’ai eu six séances de chimiothérapie au total. À la deuxième, je perdais déjà mes cheveux et mes sourcils. C’était horrible. C’était là que j’étais vraiment malade. Puis, les séances de radiothérapie ont commencé. C’était certes moins douloureux mais cela me brûlait les aisselles et la peau. Je n’avais pas d’autre choix que d’être patiente.

Qu’est-ce qui vous a aidée à surmonter cette épreuve et comment le cancer vous a-t-il rendue plus forte ?

J’ai pu surmonter cette épreuve simplement en côtoyant des personnes positives comme mes enfants, ma mère et les femmes que j’ai rencontrées lors de mon séjour à l’hôpital. J’ai surtout beaucoup prié. J’ai eu le temps de repenser ma vie, les non-dits et les choses que je pouvais et aurais dû faire. À ce moment-là, j’ai réalisé que la vie me donnait une seconde chance, une seconde naissance, et j’allais me battre pour cette vie.

Comment décririez-vous la vie après le cancer et quels sont vos conseils vis-à-vis de cette maladie ?

Aujourd’hui, je vis comme toute femme normale. Je suis contente de ma vie actuelle car je vis ma vie au maximum et je rejette toute négativité. Pour prévenir et combattre le cancer du sein, il est important de se faire tester et faire des palpations tous les mois. Il y a des campagnes de dépistage assez régulières partout. Il est impératif de prendre soin de soi et de son corps. Il ne faut surtout pas hésiter à aller voir le médecin au moindre signe anormal que l’on voit ou que l’on sent.