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Transitaires et livraison rapide: Le service moins affecté par ce deuxième confinement

Pandémie oblige, les fournisseurs de services de livraison rapide  et à domicile se réorganisent. Les sociétés engagées dans ces prestations innovent et évoquent les défis auxquels elles sont confrontées avec ce deuxième confinement.

Si un temps les activités avaient été stoppées, les sociétés ont cette fois-ci pu rebondir plus promptement. C’est le cas pour les transitaires et ceux assurant les services de livraison rapide qui, forts de l’expérience de 2020, notent quasiment aucun arrêt dans leurs activités cette année.

La Covid-19 n’a pas favorisé le secteur du transit ainsi que les services de livraison, selon Neerish Chooramun, Corporate Manager de Marketing & Communication de Velogic. Pourtant, il estime que comparativement au premier confinement, ses équipes étaient mieux préparées. «Avec le nombre de cas qui est supérieur à celui de l’an dernier, nous nous adaptons afin de bien servir les clients dans les meilleures conditions possibles, tout en respectant tous les gestes barrières. Nous avons aussi déployé rapidement un système de ‘Work from Home’ pour nos employés afin d’assurer une permanence auprès de nos clients, fournisseurs, partenaires étrangers ainsi que les autorités», dit-il.

Ainsi, l’expérience a permis de s’adapter et de basculer plus vite dans un mode de fonctionnement différent. C’est aussi ce qu’explique Daniel Ng, General Manager d’ABC Shipping & Logistics, qui indique que ce deuxième confinement a incontestablement contraint la société à revoir sa façon de procéder. Malgré la majorité de son effectif habituellement basé au siège central désormais en mode télétravail, il a fallu faire face aux conséquences, notamment logistiques, du lockdown : «Notre entrepôt est resté opérationnel mais fonctionne avec un personnel et des horaires ré[1]duits, avec son lot de contraintes. Ce[1]pendant, nous dépendons également de la disponibilité des services annexes, notamment des transporteurs et des douaniers, pour n’en citer que quelques-uns. Au départ, plusieurs de nos clients n’ayant pu obtenir de Work Access Permits, étaient dans l’incapacité de se déplacer pour prendre livraison de leurs produits, ce qui a causé un blocage au niveau de notre capacité de stockage».

Pour Somatrans, les effets de ce second confinement ne se sont pas fait durement ressentir, soutient Floriane Fabien, sa Sales & Marketing Manager. «Le deuxième confinement n’a pas eu d’impact sur notre service clientèle car nous avions déjà une partie de notre équipe en Work from Home. Nous faisons le maximum afin de procéder au dédouanement des commandes dans les temps et organiser les livraisons tout en respectant les protocoles mis en place par les autorités. Les livraisons dans le domaine du transit se font en fonction des WAP. Les clients qui ont leur WAP peuvent prendre livraison de leurs colis. Autrement, nous arrangeons les livraisons», dit-elle.

Télétravail et stratégie de communication efficace

Du côté de Premium Brands, entreprise du pôle Shipping & Logistics du groupe ABC, c’est un constat mitigé, malgré le fait que la société était mieux préparée à faire face à un lockdown. «Nos activités de sourcing n’ont pas vraiment subi de perturbations car les achats se font à 99 % hors du territoire mauricien. Nous faisons cependant face à beaucoup de difficultés en ce qu’il s’agit de nos activités de trading et de livraison. Néanmoins, nous misons beaucoup sur les réseaux sociaux qui nous permettent aujourd’hui de vendre la plupart des produits que nous avons en stock», confie, pour sa part, Priscille Ng, Business Development Manager de Premium Brands.

Les activités ont pu se poursuivre sans trop de mal, en grande partie grâce au télétravail. Mais il ne serait pas efficace sans une bonne stratégie de communication, et c’est un autre aspect sur lequel misent les sociétés. C’est le cas pour Somatrans où la communication reste le point le plus important. «À ce jour, 10 % de notre staff est au bureau et le reste en Work from Home. Nous avons une plateforme de discussion afin de faciliter la communication dans les équipes. Nous faisons des réunions virtuelles régulières, ce qui nous per[1]met de revoir notre approche au fil du confinement et d’améliorer notre service afin que notre clientèle ne soit pas pénalisée. Nous communiquons aussi énormément avec notre clientèle», explique Floriane Fabien. Idem du côté de Priscille Ng, de Premium Brands : «Nous avons dû modifier notre mode opératoire afin de minimiser le contact humain et communiquons avec nos clients par téléphone ou via WhatsApp, WeChat et Facebook, entre autres», dit-elle en insistant sur le rôle de plus en plus important de ces plateformes.

Du côté de Velogic, assurer la permanence reste la stratégie gagnante du service, du développement de solutions et de la communication avec la clientèle. «Nous allons revoir nos plans après ce deuxième confinement et après un état des lieux. En même temps, notre but principal reste l’accompagnement de nos clients dans leur croissance tout en proposant des solutions adaptées à leur besoin, spécialement après cette crise mondiale difficile», ré[1]sume Neerish Chooramun.

Les zones rouges, une difficulté additionnelle

Les opérateurs s’accordent à dire que l’expérience de mars 2020 aidant, l’obtention de WAP afin de maintenir les activités aura été plus facile et rapide. Ce qui leur aura permis de rebondir au plus vite lors de ce deuxième confinement. Cependant, cette année, ils ont dû composer avec une nouvelle donne : les zones rouges. En effet, les livraisons dans les zones rouges représentaient un défi additionnel. D’abord en ce qui concerne les restrictions d’accès et de sortie, compliquant les livraisons. Ensuite, en plus de redoubler de vigilance et il a aussi fallu faire face à certaines réticences des transporteurs de pénétrer dans ces zones à haut risque, indique-t-on du côté d’ABC Shipping & Logistics.

L’achat en ligne booste la livraison à domicile

Achat en ligne et livraison à domicile font désormais bien partie des mœurs mauriciennes, et cela booste le secteur, note Priscille Ng : «Nous avons constaté une nette amélioration des services de livraison à domicile cette année. La plupart des entreprises offrent désormais ce service et les livraisons se font très rapidement et dans le respect des protocoles sanitaires. Il est aussi important de noter que les transactions en ligne rentrent progressivement dans les habitudes des consommateurs mauriciens». La restauration, la distribution de produits alimentaires ou encore la vente en ligne ont connu un essor pendant le confinement grâce à la livraison à domicile. Cette activité en forte croissance soulage la population mauricienne, qui depuis le confinement de l’an dernier, choisit la technologie pour faciliter son approvisionnement. Et les marques s’adaptent, offrant des concepts de vente et d’achat en ligne pour répondre aux besoins d’une clientèle qui préfère désormais faire ses achats du confort et de la sécurité de sa maison.

KFC Maurice prône la sécurité sanitaire

Présente à Maurice depuis 1983, KFC Maurice compte à ce jour 21 restaurants. Face à un deuxième confinement, la chaîne de restauration rapide, ayant le réseau le plus étendu à travers le pays, s’est référée à son expérience inédite du confinement précédent pour pouvoir s’organiser et s’adapter. D’abord, en mettant en place des mesures sanitaires et un protocole de sécurité pour protéger ses clients et ses membres du personnel, puis pour assurer sa proximité avec sa clientèle. « Cette année, nous nous sommes mieux préparés et mieux formés grâce à l’expérience acquise durant ces derniers mois. C’est donc en toute sérénité que nous avons préparé la reprise de nos activités le lundi 5 avril dans le respect de toutes les règles sanitaires conformément au protocole en vigueur. Notre priorité demeure la sécurité et le bien-être de nos clients, nos employés et nos partenaires », énonce Junaid Muslun le Managing Director de Pick N Eat LTD.

Bien encore, grâce à leurs partenaires, dont OrderManzer, Delivery Dodo et HungryDodo l’enseigne continue à garder le lien avec ses clients et à leur donner accès aux produits qu’ils apprécient, et ce en toute sécurité. « Depuis l’année dernière, nous avons remarqué que les clients sont de plus en plus nombreux à faire appel à ce service, qui entre lentement dans les mœurs », indique-t-il. C’est ainsi, que KFC Maurice apprend à connaître davantage ses partenaires de livraison, afin de parfaire leur service et leur approche. « Chez KFC Maurice, le défi est de travailler le plus efficacement possible, avec les ressources dont nous disposons. Notre but c’est de répondre au mieux à la demande, et ce dans des conditions de sécurité optimales », assure le Managing Director. En outre, il précise aussi qu’afin de pouvoir respecter la distanciation sociale et les gestes barrières, tous les restaurants fonctionnent avec un effectif réduit et des protocole stricts de sécurité sanitaires.  « Jusqu’à la fin du confinement, nous comptons proposer les produits de notre menu uniquement à travers les services de drive-thru, de take-away et la livraison à domicile via les prestataires autorisés », termine-t-il.

Innodis : Une prestation de service interrompue

Fondé en 1973, le Groupe Innodis est un des principaux opérateurs dans le secteur de l’importation, de la production et de la distribution des produits alimentaires et non alimentaires. Ils approvisionnent plus de 5,700 points de vente à travers le pays, notamment des supermarchés, des hypermarchés, des hôtels, des restaurants, des boutiques du coin, des détaillants, et des points de restauration rapide. Fort de son expérience de l’an passé, la compagnie était mieux préparée cette année. Ils ont vite repris leurs activités de production et de distribution, grâce au système de WAP qui, contrairement à l’an dernier, était cette fois-ci déjà prêt à être redéployé par les autorités. La majorité de leur personnel a pu ainsi reprendre le travail très rapidement, afin d’assurer l’approvisionnement des produits alimentaires à travers l’ile.

Par ailleurs, durant l’année écoulée, Innodis avait maintenu leur service de livraison à domicile à travers leur site internet. Ce qui les a permis de gérer plus facilement le nombre accru de commandes qu’ils ont reçu, surtout au début du second confinement. Ceci-dit, Dimple Seechurn, la Marketing Manager note qu’il a eu beaucoup moins de « panic buying » cette année-ci, et que la majorité des familles mauriciennes privilégient toujours les supermarchés et autres boutiques pour s’approvisionner. « Innodis a pu reprendre très vite ses opérations durant le second confinement, étant considéré comme offrant des services essentiels. Cela nous a permis d’opérer quasi normalement, tant au niveau de nos unités de production de produits laitiers et de poulet, qu’au niveau de nos opérations de logistique et de distribution, avec toutes les mesures sanitaires nécessaires et les gestes barrière afin de protéger notre personnel. Par contre, nous avons dû ajuster notre programme de livraison par rapport aux restrictions dans les ‘zones rouges’. Ceci-dit, nous n’avons pas rencontré de problèmes inhabituels pour desservir les points de vente », fait-elle ressortir.

Cependant, cette dernière déplore que la crise de la Covid-19 a touché de plein fouet le secteur touristique, la restauration, ainsi que les activités commerciales qui y sont rattachées, ce qui a eu un impact non négligeable sur leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, elle avise que la consommation des produits alimentaires a également pris un coup, surtout avec la baisse du pouvoir d’achat, la hausse des prix des produits importés due à la dépréciation de la roupie face aux devises principales, et l’augmentation du cout du fret. Ce qui fait que la situation risque d’aggraver la situation, directe ou indirectement.

 

 

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