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Thierry Hebraud (Head of Corporate and Institutional Banking de MCB LTD) : «L’impact économique du reconfinement sera relativement modéré»

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Thierry Hebraud

Le secteur bancaire joue pleinement son rôle en soutenant les piliers économiques touchés par la pandémie, tout en maintenant son apport aux secteurs en croissance avec le financement de nouveaux projets, observe le Head of Corporate and Institutional Banking de MCB LTD. Ainsi, précise Thierry Hebraud, le financement au secteur privé a progressé de 5 % entre février 2020 et 2021 pour le secteur bancaire et de 7 % pour la MCB. Il revient, par ailleurs, sur le rôle crucial des vaccins dans la relance de l’économie mondiale.

Dans son dernier rapport, le FMI anticipe une reprise accélérée de l’économie mondiale – celle-ci devrait croître de 6 % en 2021 – grâce, notamment, à la vaccination qui sera un ‘game changer’ dans la lutte contre la Covid-19. Peut-on se permettre d’être optimiste ?

En effet, la reprise d[1]pendra, dans une grande mesure, de l’issue de la course entre le virus et les vaccins, bien que les pays du monde continuent de s’adapter et à vivre avec le virus au travers, notamment de nouvelles méthodes de travail. Il est encourageant de noter que la campagne de vaccination progresse dans de nombreux pays malgré certains messages contradictoires sur l’efficacité des vaccins.

Dans le même temps, des laboratoires travaillent déjà sur l’évolution des vaccins actuels pour s’adapter aux nouvelles mutations du virus et lutter contre les effets du virus. De plus, de nouvelles mesures de soutien budgétaire dans des pays tels que les États-Unis ainsi que les garde-fous mis en place par les grandes banques centrales ont empêché que cette crise d’ordre sanitaire ne provoque une crise financière. Par conséquent, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit à présent une reprise plus vigoureuse de l’économie mondiale par rapport à ses prévisions de janvier : la croissance devrait être de 6 % en 2021 et de 4,4 % en 2022, après une contraction historique de l’ordre de -3,3 % en 2020. Donc, oui nous pouvons être optimistes, mais la prudence est de rigueur. Il convient de noter que la pandémie n’est pas encore vaincue et que le nombre de personnes infectées continue d’augmenter dans de nombreux pays. En outre, la reprise diverge d’un pays à l’autre et à l’intérieur d’un même pays, car là où la distribution des vaccins est plus lente, où le soutien des pouvoirs publics est plus restreint et où l’économie dépend davantage du tourisme, les résultats sont moins bons. Il apparaît que c’est une course des pays riches contre les pays pauvres pour l’accès aux vaccins, mais les pays riches ont bien compris que leur salut est aussi conditionné par une vaccination rapide mondiale. Dans l’immédiat, les dirigeants doivent donc collaborer pour administrer à tous un «fair shot» afin d’éviter que les écarts de niveau de vie entre les pays se creusent, compromettant ainsi les progrès accomplis depuis des décennies en matière de réduction de la pauvreté dans le monde.

Selon Malhar Nabar, Division Chef du Research Department du FMI, la reprise dans des économies comme Maurice et les Seychelles qui sont fortement dépendantes du tourisme, risque d’être plus lente. Partagez-vous cet avis ?

Il est clair que le secteur du tourisme demeure principalement tributaire de la conjoncture économique internationale et de l’avancée de la campagne de vaccination. Nous avons quand même des raisons d’être moins pessimistes. Par exemple, aux Maldives où le tourisme contribue de manière directe et indirecte à hauteur de 60 % du PIB, plus de 300 000 arrivées ont déjà été enregistrées au premier trimestre de l’année après que 60 % de la population a déjà reçu une première dose du vaccin contre la Covid-19. Les Seychelles ont, elles aussi, procédé à la réouverture de leurs frontières avec 90 % de leur «targeted population» ayant reçu la première dose du vaccin. Pour ce qui est de Maurice, même si l’économie bénéficie de l’apport d’autres secteurs et que la dépendance sur le tourisme est moins conséquente qu’aux Maldives et aux Seychelles, il n’en demeure pas moins un secteur important pour la relance de notre économie. Au vu de l’expérience des pays mentionnés, nous pouvons être confiants que si nous parenons à avancer rapidement avec la campagne de vaccination et atteindre l’immunité collective, nous pourrons alors entreprendre la réouverture de nos frontières et relancer le secteur du tourisme.

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Le FMI prévoit une croissance de 6,6 % de l’économie mauricienne en 2021. Une performance supérieure aux dernières estimations de MCB Focus, qui table sur une expansion du PIB de 6,3 %. À la lumière du reconfinement qui, selon AXYS, pourrait nous coûter jusqu’à 2 points de croissance, quelle devrait être la performance de notre économie cette année ?

Il convient de faire ressortir que la projection faite par le FMI ne prend, selon toute probabilité, pas en considération le confinement en vigueur actuellement à Maurice. Il en est de même pour l’estimation de MCB Focus qui date de janvier dernier. Cela dit, l’impact économique de ce second confinement sera relativement modéré, considérant que des activités économiques supplémentaires ont été autorisées à reprendre depuis le 1er avril ; qu’un grand nombre de Work Access Permits ont été délivrés rapidement ; et que plusieurs opérateurs ont pu maintenir un certain niveau d’activité grâce au remote work. Si nous parvenons à endiguer cette nouvelle vague de contamination et à progresser sur le plan de la vaccination pour atteindre l’immunité collective, alors nous pourrons espérer une amélioration durable des conditions économiques et une réouverture de nos frontières dans la dernière partie de l’année. Dans l’ensemble, nous nous attendons toujours à un rebond de l’économie mauricienne cette année, bien qu’à un rythme moins soutenu que prévu auparavant.

L’excès de liquidités (en roupies) dans le système bancaire s’élève à Rs 33 milliards. Est-ce que ce niveau élevé reflète une trop grande prudence de la part des banques à débloquer du crédit en faveur des agents économiques?

Certainement pas ! Le secteur bancaire, accompagné par l’ensemble des mesures de support octroyées par le gouvernement et la Banque de Maurice, joue pleinement son rôle de soutien aux secteurs économiques touchés par la pandémie, tout en maintenant son apport aux secteurs en croissance avec le financement de nouveaux projets. Malgré le fait que la pandémie ait eu un impact sur la demande de cré[1]dit, le financement au secteur privé a progressé de 5 % entre février 2020 et février 2021 pour le secteur bancaire et de 7 % pour la MCB, qui a une part de marché de presque 40 % s’agissant des crédits alloués à l’économie.

Pour revenir à l’excès de liquidités en roupies, il convient de noter que cette situation ne date pas d’hier. Il est aussi vrai qu’en période de crise, nous constatons partout dans le monde que l’épargne dans les banques a tendance à progresser pour deux raisons : la prudence des acteurs économiques face aux risques potentiels qui peut amener à un report des nouveaux investissements ; et la baisse dans la consommation des ménages.

 À fin décembre 2020, le portefeuille de prêts bruts du groupe MCB avait connu une augmentation annualisée de 14,3 %. Quelle fraction de ce portefeuille a été octroyée au secteur corporatif ?

Les prêts bruts du Groupe ont effectivement enregistré une croissance annuelle de 14,3 % pour atteindre Rs 279,5 milliards au 31 décembre 2020. Cette performance s’explique principalement par une hausse significative des prêts au niveau de la Banque en ce dernier trimestre, attribuable à l’expansion de son carnet de prêts internationaux relatifs, en particulier, au segment Energy & Commodities (E&C), ainsi qu’aux activités de financement structurés de projets. En effet, le segment Corporate and Institutional Banking de la banque, qui constituait plus de 70 % des prêts du groupe, a connu une croissance d’environ 19 % comparé à l’année dernière, compte tenu d’une part importante de nos prêts en devises et de la dépréciation de la roupie. À noter qu’au 31 décembre 2020, nos prêts aux entreprises locales représentaient environ un tiers des prêts du groupe.

Dans quelle mesure le programme de soutien de la Banque centrale a permis au Groupe MCB de maintenir sa croissance dans l’octroi de crédit bancaire ?

Notre croissance provient principalement de nos activités à l’international liées au financement des projets et de notre segment Energy & Commodities. Tout en consolidant nos activités de financement structuré du commerce des matières premières, nous avons effectué des progrès significatifs au niveau des financements à moyen terme sur la chaîne de valeur des produits pétroliers en étant surtout impliqués en amont de cette chaîne (upstream business).

Au niveau local, nous avons enregistré une légère croissance du portefeuille de prêts de la banque grâce, notamment, au programme de soutien de Covid-19 de la Banque de Maurice. Il faut dire que celle-ci a été prompte à mettre à la disposition des banques diverses facilités dans le but de stabiliser l’économie et de soutenir les entreprises dont les activités ont été négativement impactées par la pandémie. Cela nous a permis de mieux accompagner nos clients dans ces moments difficiles. Nous collaborons aussi avec la Mauritius Investment Corporation (MIC) dans le but de soutenir les opérateurs économiques systémiques à rester à flot et à leur permettre de rebondir.

La MCB entend-elle appuyer davantage l’économie réelle à travers ses programmes de financement ?

Pour répondre à cette question, nous devons analyser les deux lignes essentielles de nos financements : le financement aux entreprises locales et nos financements internationaux. Avant tout, je tiens à préciser que la MCB bénéficie d’une capacité financière solide et d’une liquidité confortable tant en roupies qu’en devises étrangères, qui lui permettent de voir cette crise avec une certaine sérénité.

Concernant notre support à l’économie locale, nous restons bien sûr très attentifs à soutenir autant que faire se peut les entreprises mauriciennes, et en particulier les plus impactées par cette crise qui touche, comme vous le savez, le secteur du tourisme et les métiers qui y sont associés. Dans ce contexte, la campagne de vaccination est un élément fondamental dans la stratégie de relance de notre économie et pour la réouverture de nos frontières. Mais nous notons également que nombre de secteurs économiques se portent relativement bien, même si l’impact du second confinement dans lequel nous nous trouvons reste à déterminer. Nous continuons donc à financer les nouveaux projets dans les secteurs porteurs et nous maintenons notre soutien ferme aux autres secteurs avec l’assistance des mé[1]canismes du gouvernement dont l’économie a également besoin.

S’agissant de notre expansion internationale, notre modèle de financement très structuré a démontré sa résilience. Cette crise offre de nouvelles opportunités, comme le retrait de certains acteurs internationaux sur les géographies qui sont pour nous stratégiques, et nous maintenons un appétit au risque intact, mais toujours extrêmement sélectif.

«Nous nous attendons toujours à un rebond de l’économie mauricienne cette année» Thierry Hebraud.

Les banques font face à un dilemme : d’une part, elles doivent soutenir l’économie et, de l’autre, elles sont tenues de veiller à leur stabilité financière. Comment faire la part des choses ?

C’est bien là notre préoccupation constante. Nous sommes conscients d’être une partie de la solution, mais pas la seule. Nos efforts d’augmentation importante de nos provisions pour risques généraux nous permettent de nous préparer avec une certaine sérénité au pire qui n’est jamais sûr. Mais cela ne doit pas, non plus, se traduire par un repli sur soi qui serait mortifère. Notre rôle n’est pas seulement de soutenir ceux qui vont mal, mais d’accompagner ceux qui vont bien dans leur développement.

Cette situation de crise ouvre de nouvelles opportunités dans de nombreux secteurs, que nous devons savoir déceler et accompagner avec nos clients. Je ne citerai, pour exemple, que nos engagements Klima Neutral 2050 et Lokal is Beautiful, qui, à l’évidence, vont devenir des forces majeures au cœur du développement mauricien et africain. La vaccination et ses effets induits sur la reprise économique à venir ne doivent être entendus que comme un moyen, et en aucun cas une fin en soi.

Faut-il s’inquiéter du fait que Moody’s a revu à la baisse les notations de la MCB alors que le dernier rapport de Fitch fait l’impasse pour des raisons commerciales sur les notations de la Banque ?

C’est à la suite de la baisse de la note souveraine de Maurice de Baa1 à Baa2 que Moody’s a revu la notation de dépôt bancaire à long terme et d’émetteur de la MCB de Baa2 à Baa3, le 9 mars dernier. Cela est principalement lié au fait que Moody’s ait abaissé le «macro profile» de Maurice, afin de refléter le contexte opérationnel plus difficile. Malgré cette baisse, la MCB demeure classée Investment grade par Moody’s et, comme l’a souligné l’agence, nous continuons de maintenir nos fondamentaux solides, que ce soit en termes de capitalisation, de liquidité ou de profil de financement. En ce qui concerne Fitch Ratings, je tiens à préciser que c’est suite à la demande de la MCB que l’agence a mis fin aux notations de la banque pour des raisons commerciales le 2 février dernier. Nous considérons que les notes de dépôt et d’émetteur de la MCB attribuées par Moody’s sont adéquates pour soutenir nos compétences et nous aider à poursuivre nos ambitions de croissance, en particulier notre programme de diversification régionale. Sur le plan domestique, la MCB se voit également attribuer une note de crédit «AAA» par CARE Ratings (Africa) Private Limited (CRAF), obtenant ainsi la notation la plus élevée de toute institution à Maurice.

FitchRatings et Moody’s ont gardé les perspectives de notation de la MCB à négatives. Est-ce en raison des risques élevés liés aux turbulences économiques ?

Le contexte opérationnel particulièrement difficile engendré par la pandémie expliquerait que les perspectives émises par les agences de notation sont négatives, que ce soit pour Maurice ou la MCB. Il faut se rappeler que dès l’année dernière, Fitch et Moody’s avaient revu ces perspectives et avec le contexte qui demeure incertain, les noattions de la MCB ont continué d’afficher des perspectives négatives au vu des pressions potentielles d’une dégradation de notre environnement opérationnel sur notre profil de crédit. Cela reflète une tendance mondiale avec les derniers chiffres de Fitch qui montrent qu’à la fin de l’année dernière, environ 60 % des banques dans l’écosystème de notation mondiale de l’agence étaient toujours en Negative Outlook. Il est important cependant de noter que Fitch a maintenu notre notation de crédit Investment grade de BBB-, lorsque nous nous sommes retirés. Cela démontre la solidité de notre franchise, une gestion adéquate des risques ainsi qu’un profil financier généralement robuste, comme l’a aussi mentionné Moody’s, et nous comptons consolider notre statut de banque forte et résiliente.

«Les prêts bruts du groupe ont enregistré une croissance annuelle de 14,3 %» Thierry Hebraud.

Dans cet environnement concurrentiel, comment la MCB se distingue-t-elle de ses compétiteurs en termes d’offres spécialisées destinées aux entreprises ?

Tout d’abord, rappelons la solidité de notre bilan, de notre profitabilité et de notre rating même après la récente correction, parmi les plus élevés des banques africaines. Dans un monde incertain, les entreprises s’interrogent, à juste titre, sur leur «risque bancaire» et nous ne doutons pas que ce «fly to quality» nous est bénéfique.

Sur le marché local, avec une part de marché prépondérante de plus de 42,2 % en ce qui concerne les prêts aux entreprises, nous sommes l’un des principaux acteurs bancaires à avoir encore la capacité et/ou la volonté de soutenir ses clients et l’économie mauricienne. Cela ne nous empêche pas, non plus, d’étoffer notre offre de produits et de services. Enfin, notre stratégie de développe[1]ment international repose sur un choix clairement affirmé de nous positionner comme un «niche market player» sur l’Afrique et plus encore sur l’Afrique subsaharienne et ses corridors avec l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient.

De quels types de mécanismes ou de structures d’accompagnement étatiques ou autres les banques commerciales ont-elles besoin pour mieux soutenir les entreprises ?

Sans revenir dans les détails sur la panoplie assez large des aides et soutiens de l’État aux entreprises, aux banques et à l’économie en général, je dirai que ces interventions ont été nécessaires et d’un grand support aux propres interventions des banques. La dernière brique au dispositif est le déblocage des fonds de la MIC, déjà commencé, qui va permettre de donner un long temps nécessaire aux grands groupes mauriciens pour se réorganiser afin de se préparer aux évolutions de leur business model.

Mais ce n’est malheureusement qu’une étape car autant ces fonds sont indispensables pour avancer, leur calibrage a été fait l’an dernier avec un espoir de reprise plus rapide. Ils ne suffiront probablement pas et auront besoin d’une «rallonge».

Enfin, la vraie question qui se posera à tous les acteurs, État, entreprises et banques, d’ici deux à trois ans sera comment nous nous organisons, tous ensemble, pour assurer la pérennité du modèle mauricien et de ses entreprises, dans ce monde qui aura changé. Des partenariats public-privé seront sans doute nécessaires. Avec une volonté commune, nous pourrons le faire.

Dans quelle mesure, le prêt de $ 65 millions de Proparco et de la DEG va-t-il permettre à la MCB de soutenir les entreprises touchées par la crise ?

Ce prêt arrive au bon moment quand les entreprises, petites ou grandes, ont besoin de soutien pour se reconstruire et renforcer leur digitalisation et la prise en compte de leur développement durable. En particulier, nous destinons les fonds aux PME mauriciennes et de la région subsaharienne pour les aider dans leurs projets de modernisation et d’expansion. Enfin, ce prêt reflète la reconnaissance internationale de la MCB comme un acteur majeur de cette région, dans le soutien de la transformation économique.

«Au 31 décembre 2020, nos prêts aux entreprises locales représentaient environ un tiers des prêts du groupe» – Thierry Hebraud.

Quels sont vos projets les plus significatifs à court ou moyen terme pour soutenir les entreprises ?

D’abord, les challenges engendrés par la crise de Covid-19 ne changent en rien notre vision à moyen et long termes, voire ils la renforcent. Rappelons que cette crise n’est pas une crise économique classique, mais elle est engendrée par un facteur sanitaire extérieur. Les banques centrales du monde entier ont apporté immédiatement leur soutien aux secteurs financier et économique, contrairement à la crise de 2008, en inondant les marchés de liquidités. Avec la disparition, ou du moins le traitement de la Co[1]vid-19, gageons que les activités économiques repartiront vite, comme nous pouvons déjà l’observer en Chine et dans certains pays asiatiques. Dans ce contexte, notre stratégie et nos projets reposent sur les trois piliers fondateurs que sont : l’expansion de nos frontières ; la poursuite de la digitalisation de nos produits et services à un niveau d’excellence ; l’investissement dans nos valeurs et notre promesse de Success Beyond Numbers pour en faire une réalité.

Les prévisions demeurant très incertaines par rapport à l’évolution de la pandémie, quels sont les principaux défis que la MCB devra relever par rapport à ses importants marchés étrangers, notamment au niveau de l’Afrique ?

Indépendamment de la Covid-19, le premier défi auquel nous sommes confrontés est bien sûr la sortie de la liste noire de l’Union européenne. En effet, notre expansion en Afrique, au-delà de nos activités structurées dans l’Oil & Gas, repose fortement sur le rôle que peut et doit jouer Mauritius IFC en tant que force d’attraction des investisseurs internationaux sur le continent. En tant qu’acteur majeur à Maurice, nous avons un rôle à jouer dans la communication et les actions à mener pour maintenir la confiance des investisseurs dans notre juridiction, et ce, en partenariat avec les autres acteurs du marché, étatiques, institutionnels ou privés comme Mauritius Finance, par exemple.

Également dans un monde où les voyages restent limités, il est essentiel pour nous de renforcer notre présence locale pour une meilleure analyse des risques et déceler les opportunités. C’est ainsi que nous avons étendu les mandats de nos représentations à Dubaï et à Paris sur les corridors Golfe et Europe avec l’Afrique et que nous revoyons notre position sur nos représentations de Johannesburg et de Nairobi. En outre, en pleine Covid-19, nous avons initié les démarches pour l’ouverture d’une nouvelle représentation au Nigeria, et nous ne nous interdisons pas de réfléchir à d’autres géographies stratégiques. Enfin, la résilience de notre portefeuille de risques offshore repose sur la qualité et le professionnalisme de nos équipes dédiées. Plus que jamais, nous devons veiller à maintenir et améliorer chaque fois que possible cette qualité par des formations adaptées et des recrutements de compétences de haut niveau. La diaspora de jeunes Mauriciens dont certains envisagent le retour à Maurice et l’Afrique regorgent de talents que nous devons être capables d’attirer à Maurice.

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