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Shamin Sookia : «La réouverture des frontières est vitale pour l’économie»

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Shamin Sookia : «La réouverture des frontières est vitale pour l’économie» | business-magazine.mu

L’économie mauricienne est sous perfusion. Certaines in- dustries comme le tourisme et le secteur manufacturier sur- vivent grâce à l’appui finan- cier du Trésor public et de la Banque de Maurice à travers la Mauritius Investment Cor- poration. Jusqu’où tiendra-t- on le coup ?

Il y a effectivement une volonté de la part de l’État de subventionner une partie des dépenses courantes des sociétés en difficulté dans ces secteurs qui, d’une part, emploient beaucoup de personnes et, d’autre part, rapportent au pays des recettes non négligeables en devises étrangères, surtout le secteur touristique. On ne saurait imaginer ce qui se passerait si jamais il n’y avait aucune intervention de l’État. On peut se rendre compte de ce qui se passe ailleurs déjà, où les gens sont laissés à eux-mêmes.

La subvention de l’État ne se fait pas en vase clos car il y va de la responsabilité des en- treprises dans ces secteurs qui sont assez gravement touchés, de limiter les dépenses, d’enrayer les projets qui ne seraient pas viables dans le contexte actuel et de planifier l’avenir dans un monde où la donne aura changé. La visibilité autour d’un retour à la quasi-normale est occultée par l’incertitude qui plane à tous les échelons sur la scène internationale. La réouverture de nos frontières est plus que nécessaire pour la survie de notre secteur touristique et d’autres secteurs qui en dépendent car il est surtout question de l’apport en devises étrangères. On en a besoin pour nos importations et d’autres échanges commerciaux à l’international. Le manque de devises rentrantes a une incidence sur la valeur de notre roupie qui normalement subit une dégradation relative en conséquence.

La Banque de Maurice et Statistics Mauritius prévoient une contraction de 12,5 % et 13 % de l’économie mauricienne respectivement, avec une destruction de valeur d’environ Rs 55 milliards. Est- ce des perspectives trop opti- mistes ou pessimistes ?

Au début de la pandémie, le Fonds monétaire International avait prévu une contraction de l’ordre de 6,8 % pour Maurice, un taux qui a été révisé par la suite surtout dans le contexte du dernier Budget où il était question d’un taux à double chiffres. Le ministre des Finances avait annoncé une contraction de 11 %, ce qui est très compatible avec les chiffres cités plus haut. D’ailleurs, la récession annoncée au niveau mondial allait entraîner une contraction de l’éconmie mondiale de l’ordre de 3 %. Un chiffre qui a plusieurs fois été revu, ce qui nous amène à un taux de contraction prévu de 4,4% pour l’année en cours. D’après certaines analyses, les marchés émergents seront plus impactés par les effets de la pandémie car ils ont moins de moyens sur les plans médical et financier, surtout en matière de subventions de la part de l’État (Quantitative easing), ce qui retarderait la reprise de la croissance en général suite à la contraction de leurs économies respectives. Les derniers chiffres avancés par FitchRatings, une agence de notation de notoriété mondiale, font état d’une amélioration surprenante de reprise mondiale, quoique assez timide. Il serait peut-être trop tôt pour s’aventurer dans des extrapolations hasardeuses mais toujours est-il qu’on a noté un regain d’activités au niveau de certaines économies comme la Chine, par exemple, les prévisions de croissance pour l’année 2020 passant de 1,2 % à 2,7 %.

Quelles formes devrait

prendre la courbe de la relance : U, L ouen formede scie?

Durant les premiers mois suivant l’éclatement de la pandémie, des observateurs avaient partagé sur les réseaux sociaux que l’économie mondiale allait en général rebondir à la fin de l’année 2020 pour ainsi effectuer un soi-disant “V-Shape”. Ils s’étaient basés sur le fait qu’on aurait vite trouvé un vaccin avec les effets positifs sur une réduction de la distanciation sociale, amenant ainsi les travailleurs à reprendre le travail dans des conditions pré-Covid-19.

La relance budgétaire et monétaire telle que prônée par la majorité des États aurait amené les économies à prendre une courbe ascendante à toute allure, les aidant ainsi à se dégager du gouffre dans lequel elles s’étaient vautrées pendant la pandémie. Les mois se succédant, avec les nouvelles contaminations qu’on connaît et les deuxièmes vagues de Covid-19 apparaissant çà et là, on a vite réalisé que c’était parti pour que les économies de par le monde subissent la pire des récessions qu’on n’ait jamais connues, reléguant au second plan même celle après la Seconde Gerre mondiale ou encore celle après la crise financière de 2008. Maintenant, on parle plutôt d’une reprise “U-Shape” ou même une longue et sévère reprise “L-Shape”, là où les frontières sont fermées. Bref, on est relativement loin d’apercevoir la lumière au bout du tunnel, ne serait-ce que pour les prochains mois sinon durant une longue partie de l’année 2021, même au-delà.

Perigeum Capital est une société agissant aussi bien dans le «Listing sponsor» auprès de la Bourse de Maurice et des compagnies, qu’en tant que conseiller au niveau des entreprises. Comment la crise affecte-t-elle les marchés financiers et le monde des affaires ?

Depuis quelque temps déjà, on constate une baisse par rapport aux cotations (Listings) sur la Bourse de Maurice, que ce soit au niveau des sociétés qui optent pour un Equity listing, ou soit à un degré moindre, les cotations des Corporate bonds.

Les raisons sont multiples : la compétition venant d’autres juridictions qui offrent des attraits relativement intéressants aux sociétés internationales désirant se faire coter ; le marché des capitaux de Maurice étant arrivé à un seuil de son développement où une refonte complète s’impose tant au niveau de la profondeur de son marché. Aujourd’hui, il dispose d’un plus large éventail de produits lui permettant de rivaliser avec d’autres plateformes. De même, depuis un certain temps, notre juridiction essaie de s’affirmer comme un centre financier international qui pourrait agir comme un véritable tremplin pour l’Afrique.

Au niveau de Perigeum Capital, notre rôle en tant que Listing sponsor est d’apporter le soutien nécessaire concernant les obligations aux règles de cotation de la Bourse de Maurice.

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