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Mark van Beuningen: «Agir pour éviter un taux de chômage alarmant et une crise du crédit»

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Mark van Beuningen: «Agir pour éviter un taux de chômage alarmant et une crise du crédit» | business-magazine.mu

Malgré la crise, le Groupe CIM s’en tire plutôt bien avec des bénéfices après impôts de Rs 138,4 millions pour la période de 9 mois se terminant le 30 juin (baisse de 48 % par rapport à la même période en 2019). Comment se portent vos activités en ce second semestre ?

Depuis ces derniers mois, le pays dans son ensemble fait face à de réelles difficultés économiques. Il est important de mettre en perspective nos derniers résultats financiers pour la période se terminant le 30 juin 2020. En regardant ces résultats de près, l’on constate que nous avons réalisé une bonne performance pour la première moitié de notre année financière, d’octobre 2019 à mars 2020, c’est-à-dire avant que la pandémie de Covid-19 ne touche notre pays. Durant cette période, tous les secteurs économiques étaient en progression, et les dépenses liées à la consommation étaient, de ce fait, en hausse.

Cependant, lorsque l’on regarde les résultats pour le trimestre d’avril à juin 2020, nous voyons que la situation s’est inversée. Nous observons une baisse de 91 % des profits après impôts, qui atteignent Rs 7,7 millions pour la période. Vous noterez également que nos provisions pour crédits non performants ont augmenté de manière conséquente pour le trimestre se terminant le 30 juin 2020, s’élevant Rs 433,7 millions, tenant compte ainsi des changements en termes de risques et des prévisions macro-économiques en baisse. Juste pour vous donner un ordre d’idées, ces mêmes provisions étaient d’un montant de Rs 141,5 millions l’année dernière.

Malgré des performances encourageantes en termes de ventes et de recouvrement, obtenues en dépit des incertitudes qui prévalent depuis la fin du confinement, l’impact de la Covid-19 sur les entreprises reste très difficile à quantifier. Cela est dû au fait que les effets de la détérioration de l’économie ne seront ressentis que dans les mois à venir, et qu’ils dépendront eux-mêmes de la manière dont évolue la situation. Cela étant dit, Cim Finance a des assises financières solides, et dispose des ressources nécessaires ainsi que du soutien de ses différents partenaires. Étant donné ces conditions dont nous bénéficions, il ne fait aucun doute que nous sommes bien préparés à affronter cette période difficile.

À fin juillet, le Groupe CIM avait réalisé des opérations de levée de capitaux sur le marché obligataire pour un montant de Rs 3 milliards. Qu’est-ce qui motive cette stratégie ?

Notre deuxième Medium-Term Note (MTN) Programme s’inscrit dans la continuité de notre stratégie de financement. Tenant compte des développements intervenus récemment sur le marché obligataire mauricien, et en prenant en considération notre désir d’être un price-maker en émettant des obligations et de construire une courbe de rendement pour les bons de Cim Financial Services Ltd, nous avons décidé, l’année dernière, d’entreprendre une séquence structurée d’émissions de bons à moyen terme.

Nous considérons cela comme une période propice pour cette transaction, vu que nous évoluons dans une période marquée par un taux d’intérêt historiquement bas et un marché caractérisé par un excès de liquidité à la recherche d’investissements proposant un rendement de qualité. Conformément à notre programme, les bons que nous avons émis proposent différents taux d’intérêt qui varient en fonction de leur période de maturité, allant de 2,5% pour ceux dont la maturité est d’un an, à 4,75 % pour ceux qui arriveront à échéance dans 10 ans.

La décision d’émettre ces obligations sur la Bourse de Maurice était motivée par le fait que nous voulions spécifiquement cibler les fonds de pension et les investisseurs fortunés et exigeants, en sus de nos partenaires bancaires. L’émission de ces bons est intéressante pour les fonds de pension et les investisseurs à haut revenu puisqu’elle rend l’investissement plus liquide et négociable. De plus, ces individus fortunés obtiennent des avantages fiscaux sur les bons cotés en Bourse, d’autant plus que ces investisseurs sont peu desservis en termes d’options d’investissement local à Maurice. Cela appuyait notre proposition. Le fait d’être coté à la Bourse de Maurice nous offre l’avantage d’avoir accès à une large palette d’investisseurs et, de ce fait, nous assure une plus grande demande pour la transaction à un meilleur tarif que ce qui nous était offert pour les «Notes». Ce faisant, nous avons été en mesure d’obtenir un financement pour notre entreprise.

Quels sont les facteurs qui expliquent la résilience du secteur financier bancaire et non bancaire en cette période de crise sans précédent ?

Avoir des réserves financières suffisantes est essentiel pour assurer la résilience face à la crise. Les pertes occasionnées par les défauts de remboursement et l’augmentation des actifs pondérés vont épuiser le capital des banques. La formation de capital ne sera pas facile en tenant compte de la baisse des revenus et les profits, ce qui fait que le paiement des dividendes devra être réduit, et les structures et les réductions de coûts devront être examinées. Les politiques de crédit devront être renforcées afin de mitiger les risques liés aux prêts non performants. De plus, il est essentiel que les institutions bancaires ne disposant pas de dépôts des particuliers aient accès à des liquidités suffisantes pour financer les opérations des entreprises et être en mesure de continuer à prêter aux clients, même s’il y a une baisse au niveau des demandes de prêts.

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