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Jean-Pierre Dalais : «Évitons à l’économie de subir le même sort que le Wakashio»

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Jean-Pierre Dalais : «Évitons à l’économie de subir le même sort que le Wakashio» | business-magazine.mu

Deuxième plus important conglomérat du pays avec un chiffre d’affaires de plus de Rs 22,6 milliards en 2018, CIEL n’a pas été épargné par le Grand confinement. Quel sera l’impact de la crise sur la performance du groupe ?

2020 restera très certainement comme l’une des pires années que Maurice n’ait jamais connues. Après la crise de Covid-19 qui est toujours en cours et la question de l’inscription de Maurice sur la liste noire de l’Union européenne, nous sommes touchés par une marée noire ! Ces événements qui ne sont pas liés impactent significativement notre économie. Et notre groupe, impliqué dans des secteurs clés de l’économie, n’y échappe pas.

Cependant, nous restons optimistes sur notre capacité à sortir de cette crise en captant les opportunités qui se présentent à nous, notamment en accélérant notre approche de développement durable et en misant sur des secteurs où nous sommes déjà présents et où nous observons un marché en croissance tels que la santé, la finance ou l’immobilier durable. Le secteur du textile est également en pleine transformation et nous captons en ce moment de nouveaux marchés face à la Chine, qui perd du terrain.

Statistics Mauritius et la Banque de Maurice anticipent une contraction du PIB se situant entre 12,5 % et 13 % du PIB. Soit une destruction de valeur de près de Rs 55 milliards. L’économie mauricienne saura-telle remonter la pente ?

Notre capacité à entreprendre et à développer notre pays a fait ses preuves par le passé. La crise actuelle est cependant sans précédent et nous devons avoir une réponse à la hauteur des enjeux qui nous attendent. Il faut redémarrer les moteurs de notre économie le plus rapidement possible et particulièrement ceux générateurs de devises étrangères. Cela passe notamment par la reprise du secteur touristique pour redonner de l’oxygène à notre économie.

Loin de se laisser gagner par la sinistrose, CIEL a décidé de prendre un pari sur l’avenir, notamment en dévoilant sa feuille de route pour le développement durable pour les dix prochaines années. Comment le groupe compte-t-il se positionner dans ce nouveau monde qui se dessine ?

Comme un groupe résolument tourné vers l’avenir qui prend acte des changements majeurs que nous connaissons actuellement et se donne les moyens nécessaires pour traverser cette crise. La situation en cours nous démontre qu’il est temps de découpler notre économie des énergies fossiles. Nous devons également investir dans les secteurs innovants, créateurs d’emplois et de valeurs sans délaisser pour autant les secteurs traditionnels dont la transformation est amorcée. Il ne faut pas opposer mais rassembler autour d’une vision durable. Nous avons bâti un groupe solide autour de valeurs fortes depuis très longtemps. Nous devons nous appuyer sur ces fondamentaux pour engager une nouvelle page de notre histoire.

Valeur du jour, aucune annonce n’a été faite par rapport à la réouverture des frontières. Du coup, les hôteliers sont incapables d’accepter les réservations alors que la haute saison est pratiquement à nos portes. Au niveau de Sun Resorts, êtes-vous suffisamment solide pour tenir le choc au cas où la fermeture des frontières se prolongerait ?

Il n’y aura pas de relance économique tant que nos frontières resteront fermées. Cette réouverture est absolument nécessaire car le secteur touristique représente directement et indirectement 22 % de notre PIB et des milliers d’emplois. Il faut, bien entendu, le faire selon un protocole clair pour limiter les risques d’une seconde vague de Covid-19, mais nous ne pouvons rester fermés au monde car cela aura un impact économique, mais aussi social majeur. Par ailleurs, la marée noire a porté un coup significatif à l’image de notre destination et la résolution effective de cette crise sera déterminante pour remonter la pente au plus vite.

Il ne faudrait pas que notre économie subisse le même sort que le Wakashio, alors que nous pensions que tout allait bien, la catastrophe est arrivée et il était trop tard pour réagir. Nous devons prendre en compte le fait qu’il y aura forcément un effet latent avant que nous ne ressentions le fort impact de la fermeture de nos frontières.

Il faudra enfin repenser notre positionnement en tant que destination et revoir notre stratégie marketing pour avoir l’impact nécessaire face à une concurrence féroce et un marché du voyage qui prendra du temps avant de revenir à la normale.


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