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Eric Magamootoo : «La coopération régionale, c’est notre horizon commun»

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Eric Magamootoo : «La coopération régionale, c’est notre horizon commun»

Commençons par les présentations. Qui est Eric Magamootoo, et comment cet avocat à la retraite se retrouve dans le fauteuil de secrétaire général de Cap Business océan Indien ?

Je suis Mauricien par mon père qui est né à Stanley en 1923. Arrivé à l’île de la Réunion dès l’enfance, il épousera à l’âge de 27 ans ma mère, une Française dont les aïeux sont de Madagascar. Ils auront sept enfants. Bref, une grande famille soudée face à la rudesse de la vie
à l’époque. Sujet britannique, il sera naturalisé Français en 1968. J’ai accompli le rêve de mon père en devenant avocat, spécialisé dans le droit des procédures collectives en faveur du redressement des entreprises en difficulté. Au fil des années, je suis devenu un militant engagé de l’entreprise et de l’économie. Avocat et entrepreneur, la vie m’a permis de faire de belles
rencontres. C’est ainsi que j’ai été directeur de cabinet de deux députés-maires, puis président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion. J’ai également été responsable de l’antenne de la Région Réunion à Paris. Au cours de ces dernières années, je suis tombé amoureux de la Grèce et des oliviers. J’y ai développé une exploitation agricole et produit de l’huile d’olive extra-vierge vendue à La Réunion. Au cours de toutes ces années, je n’ai jamais cessé de voyager dans l’océan Indien, d’être en prise avec le monde économique et les chefs d’entreprise. Je suis un fils de l’indianocéanie. Aujourd’hui, être au service de la cause du développement des six territoires de notre région est un cadeau.

Prendre vos fonctions fin 2020, en cette fin d’année charnière pour l’économie mondiale, est-ce que cela refaçonne l’orientation que vous vouliez donner à la coopération économique régionale ?

La crise sanitaire de Covid-19 et ses conséquences tragiques trouvent leur cause dans une crise beaucoup plus grave : le changement climatique. Nous savons que nous allons vivre des chocs de plus en plus graves et de plus en plus fréquents. Il ne s’agit plus aujourd’hui d’un plan de relance, il s’agit de construire ensemble de nouveaux modèles d’affaires plus inclusifs, plus résilients sur le plan régional, afin de relever le défi majeur, ultime pour le monde : celui du changement climatique. Nos territoires insulaires sont particulièrement exposés et vulnérables face à ces effets. Toutes nos décisions doivent désormais être prises en fonction de cette donnée majeure. Dès lors, la question se pose : comment accompagner les entreprises vers cette mutation lors qu’elles sont essoufflées
sur le plan financier par les effets du ralentissement économique généré par la crise sanitaire qui malheureusement se poursuit ? Je ne suis pas et ne veux pas être un donneur de leçons
mais je suis certain que nous réussirons le développement de nos territoires à la seule condition que nos peuples se sentent concernés et impliqués par les enjeux régionaux, conscients que
leurs intérêts dépendent de plus en plus de l’espace régional. Lors d’une belle rencontre avec Jean Claude de l’Estrac en décembre, j’ai retenu ce qu’il me disait. Je le cite :

«La coopération régionale n’est plus une idée, un concept, une utopie à promouvoir.
Il s’agit aujourd’hui de démontrer à nos peuples qu’ils y ont un intérêt individuel et collectif, que leur prospérité d’aujourd’hui et celle de leurs enfants demain dépendront de la réussite de l’ensemble régional. C’est à travers les échanges avec l’autre que les îles de l’Indo-Océanie se développeront. C’est ensemble que l’on peut faire face aux menaces et saisir les opportunités de ce nouveau monde extrêmement complexe et dangereux».

Et c’est Cap Business qui veut prendre le leadership pour la consolidation des échanges régionaux ?
Non, je ne crois pas que c’est à Cap Business de prendre ce leadership. À mon âge – je vais
sur mes 65 ans –, on a fait la part de l’ego, on a fait la part des choses. Je suis davantage dans une approche philosophique qui croit que s’il n’y a pas un cap, une vision portée par un leader, l’on
n’avance pas.

Vous avez pris vos fonctions en août 2020. Quelle est votre mission ?

C’est porter, par ma personne, par ma personnalité, par ma posture et les valeurs de Cap
Business. Eric Magamoootoo doit incarner Cap Business. Donc, mon rôle est de faire passer avec
douceur mais fermeté cette idée que la coopération régionale est la nouvelle frontière, c’est notre histoire, c’est notre horizon commun, car nous savons que le marché mauricien ou que le mar-
ché réunionnais sont insuffisants aujourd’hui pour nos entreprises. Il faut aller plus loin. La dimension humaine est très importante pour moi. Je peux détonner, mais je crois qu’il n’y a pas de coopération régionale s’il n’y a pas de base culturelle. Puisque toute relation humaine est une relation culturelle. Donc, il est important que nous apprenions à nous connaître, à nous respecter, et à travailler ensemble pour nos bien communs.

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