LOADING

Type to search

Career Education & Career

Survol du secteur : Investir dans une main-d’œuvre qualifiée

Share
survol du secteur

Être une plaque tournante régionale dans le domaine de l’éducation et de la formation de qualité dans l’industrie du savoir servira de catalyseur pour Maurice en vue d’élargir son économie et d’apporter son soutien aux secteurs existants et futurs. D’emblée, cette transformation nécessitera l’apport d’une maind’œuvre qualifiée, hautement compétente et productive, de manière à attirer une nouvelle génération d’investisseurs et à maintenir la compétitivité du pays.

L’investissement de Maurice dans les compétences fondamentales a obtenu des résultats notables : une couverture universelle dans l’éducation préscolaire et de base, et la cohérence en tant que pays performant dans les évaluations régionales de l’apprentissage des élèves. Grâce à des décennies d’efforts politiques soutenus, le taux brut de scolarisation a dépassé 100 % depuis 2003 dans le préscolaire et depuis 1990 pour l’enseignement primaire ; dans l’enseignement secondaire, le ratio a dépassé 90 % depuis au moins une décennie.

Toutefois, dans son dernier Country Economic Memorandum pour Maurice, la Banque mondiale souligne qu’il devient nécessaire de mettre davantage l’accent sur l’éducation de la deuxième chance pour améliorer les compétences des jeunes en décrochage scolaire. La plupart des enfants d’âge scolaire primaire et secondaire inférieur (6- 14 ans) sont inscrits à l’école. Cependant, les abandons commencent vers 14 ans. En moyenne, 11 % des élèves de 16 ans et 30 % des élèves de 18 ans ont quitté l’école prématurément. Ces jeunes tentent d’intégrer le marché du travail sans les compétences techniques requises exigées par le secteur privé, ce qui explique leurs taux de chômage et d’inactivité élevés. Sur les 14 à 18 ans qui ont abandonné l’école, seuls 38 %, pour la plupart de jeunes hommes, travaillent. Les autres ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.

L’échec scolaire au niveau du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) est peut-être l’une des raisons du grand taux de décrochage au niveau secondaire. Cela semble pousser les adolescents vers le marché du travail trop tôt, au lieu d’offrir d’autres voies de formation par le biais d’un rattrapage scolaire ou une offre vers le Technical and Vocational Education Training (TVET). On estime que 45 % des élèves échouent ou ne tentent même pas le SC, et 36 % correspondants échouent ou ne tentent pas le HSC.

Il en ressort que Maurice dispose des programmes d’éducation de rattrapage limités pour soutenir les élèves à risque, et les programmes TVET ne sont pas facilement accessibles aux jeunes qui quittent prématurément l’école. Seuls 6 973 étudiants étudiaient dans les centres MITD en 2018 dans toutes les cohortes, ce qui représente 12 % de la population du deuxième cycle du secondaire, alors qu’il est en moyenne de 25% dans les pays à revenu intermédiaire. Cela représente 3 920 étudiants soit 35,7 % sans le HSC. En 2018, 10 967 élèves étaient inscrits en grade 13 de l’enseignement général. Parmi eux, 9 408 ont pris part aux examens du HSC, 7 047 étudiants l’ont réussi, 2 361 ne l’ont pas réussi et 1 559 ne l’ont pas tenté. Cependant, la plupart des opportunités de formation existantes ne sont pas accessibles aux jeunes en décrochage scolaire. Peu d’établissements offrent des programmes qui n’exigent pas le SC ou le HSC. Selon un sondage auprès des Education and Training Institutions (E&T) réalisé dans le rapport de la Banque mondiale, 38 % des cours de formation proposés sont des cours de courte durée dans des établissements de formation privés qui ne mènent à aucune qualification. Le reste mène à une qualification, mais seulement 7 % d’entre eux n’ont pas besoin du SC pour y accéder. Même dans les centres MITD et les écoles polytechniques, la plupart des programmes nécessitent le SC ou le HSC.

ASSURER LA QUALITÉ DE LA PRESTATION DE PROGRAMMES DE FORMATION

«Dans le cas des écoles polytechniques, en moyenne, les candidats qui entrent dans ces établissements détiennent déjà un SC, un HSC ou un diplôme. Dans le cas des centres MITD, environ 78 % des programmes exigent un niveau SC et plus. Sur les cinq centres MITD, seuls deux avaient des candidats sans diplôme ni titulaire d’un Certificate of Primary Education (CPE). Parmi les différents programmes gouvernementaux de développement des compétences et d’employabilité, seuls le National Skills Development Program (NSDP) et le Back to Work Program (B2W) sont disponibles pour ceux qui n’ont pas le SC. Les systèmes TVET à Maurice nécessitent une mise à niveau pour soutenir le développement d’une maind’œuvre technique de haute qualité, axée sur l’augmentation de sa pertinence, de sa qualité et de sa taille», fait ressortir le rapport. Cela nécessite que toutes les parties prenantes concernées se concertent pour envisager et opérationnaliser le TVET comme une voie attrayante pour produire des travailleurs bien formés et moyennement qualifiés. Des éléments importants de la réforme incluraient l’augmentation de la part de l’offre provenant du TVET (par exemple en considérant le point de référence de 25 % de la part du TVET dans les pays à revenu intermédiaire) et l’ajustement des programmes aux besoins du secteur privé en se concentrant sur l’expansion des programmes de TVET élevés par le biais d’instituts d’enseignement technique. La qualité et la pertinence des programmes peuvent être améliorées grâce à un engagement de routine de l’industrie dans la co-conception et la co-diffusion des programmes, et l’inclusion de compétences numériques et entrepreneuriales.

Dans l’exercice budgétaire, le ministre des Finances a d’ailleurs annoncé que pour moderniser le secteur du TVET, un Institute of Technical Education and Technology sera créé pour dispenser un enseignement technique aux grades 10 et 11. Un New Technical Education Centre sera également construit à Ebène et le campus de Polytechnics Mauritius Ltd à Réduit sera agrandi. Effectivement, un effort concerté de rebranding du TVET, avec le soutien du secteur privé, placerait ce secteur comme une option attrayante pour la progression de carrière.

Par ailleurs, il est également essentiel d’adopter des réglementations pour développer davantage les systèmes d’assurance qualité pour tous les programmes de formation et d’éducation, y compris la formation privée à court terme. Le rapport précise que la Mauritius Qualifications Authority (MQA) et la Higher Education Commission (HEC) ne devraient approuver les cours et les programmes dans les institutions publiques et privées que s’il existe des preuves qu’ils sont conformes à la demande du marché du travail (par exemple, montrant des études sur les besoins en compétences menées, une preuve de consultation avec le secteur privé, les taux d’emploi dans le domaine, etc.), peut fixer des objectifs de taux d’inscriptions d’étudiants dans des domaines identifiés comme prioritaires, et limiter le renouvellement de cours moins nécessaires.

Développer davantage les systèmes d’assurance qualité pour tous les programmes de formation

Ainsi, les organismes de réglementation ne devraient renouveler les licences que si les établissements d’enseignement et de technologie montrent la preuve d’une transition réussie de leurs diplômés vers le marché du travail et ont mis en place des mécanismes pour soutenir cette transition (par exemple, des opportunités d’apprentissage en milieu de travail offertes à tous les étudiants, des services d’orientation professionnelle et de recherche d’emploi mises en œuvre, etc.) Les cours de courte durée ou non gratifiants devraient également être soumis à un processus d’assurance qualité afin d’endiguer la propagation d’institutions à but lucratif de faible qualité qui ne délivrent pas les compétences appropriées. Enfin, des systèmes d’assurance qualité ne devraient pas seulement être mis en place pour l’approbation des programmes, mais aussi pour assurer la qualité de la prestation desdits programmes.

Tags: