LOADING

Type to search

Édito

La compétitivité n’est plus une option

Share

Face aux incertitudes globales, des réformes structurelles soutenues visant à améliorer la compétitivité sont nécessaires pour une croissance économique stable et une plus grande prospérité.

Ces commentaires signés par les auteurs du dernier Global Competitiveness Report publié récemment par le World Economic Forum (WEF) doivent nous interpeller au plus haut point. Car outre le sentiment légitime de satisfaction d’avoir été classée à la 54e place au niveau mondial et en deuxième position en Afrique, Maurice, se doit, selon les analystes du WEF, de régler un sérieux problème de lourdeur administrative en matière de Doing business.

Avec le risque que nos principaux marchés d’exportation s’enlisent davantage dans la crise, Maurice doit impérativement se concentrer sur l’amélioration de sa compétitivité. C’est d’ailleurs la seule voie à prendre pour espérer se frayer un chemin dans toute cette turbulence économique.

D’autant plus qu’aujourd’hui, il paraît de plus en plus difficile pour l’économie mauricienne de renouer avec une croissance moyenne de 5 %. L’érosion des prévisions de croissance depuis le début de l’année en est la preuve. Il est clair que le rebond tant attendu ne devrait pas, non plus, être au rendez-vous, l’année prochaine. Surtout lorsque les principaux moteurs de croissance sont en train de subir de plein fouet le ralentissement économique dans la zone euro et la faiblesse de la monnaie unique.

Cet état des choses peut en partie s’expliquer par le fait que nos initiatives passées pour booster la productivité ont été relativement fébriles. Les statistiques démontrent, par exemple, qu’entre 2001 et 2011, la contribution de la main-d’oeuvre à la croissance moyenne de 4,3 % n’a été que de 11 % et celle du capital a été de 82 %. Alors que les 7 % restants représentent la contribution d’autres facteurs comme la formation, la gestion, l’innovation et la technologie, communément appelées Total Factor Productivity (TFP).

Justement, la contribution de la Total Factor Productivity se compare défavorablement avec les économies asiatiques où sa contribution au produit intérieur brut est supérieure à 30 %. Nous avons donc encore un long chemin à parcourir pour espérer devenir un jour le tant souhaité « Tigre de l’océan Indien ».

Ce qui nous amène à la conclusion que Maurice a pu, pour ainsi dire, rester compétitive durant les trois dernières décennies, grâce à une dépréciation de sa monnaie. Pour reprendre une formule consacrée, le taux était « dans le droit fil avec les fondamentaux économiques » de l’époque.

Or, tel n’est pas le cas actuellement, du moins de l’avis de bon nombre d’analystes. Même le ministère des Finances a sollicité l’aide du Fonds monétaire international pour y voir plus clair. D’où le débat qui a suivi sur la surévaluation de la roupie. Pour sa part, le Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, préfère parler de misalignment de la roupie.

Reste maintenant à trouver un équilibre entre la compétitivité qui, dans le long terme, se reflète dans la capacité de l’économie à améliorer le niveau de vie de la population et les risques que pose une roupie faible pour le compte courant dans le court terme.

L’environnement étant moins favorable qu’en 2011, il est donc important de placer sous surveillance la balance des paiements. Surtout après que le déficit de la balance du compte courant s’est creusé pour atteindre Rs 33,4 milliards, l’année dernière, représentant 10,3 % du produit intérieur brut alors qu’en 2010, il était de l’ordre de 8,2 % du PIB.

Une situation qui mérite que l’on s’y attarde étant donné que ces déficits sont financés par les investissements directs de l’étranger. Même si au premier semestre de 2012, les choses semblent bien se présenter, la composition de ces investissements directs étrangers pourrait accentuer les risques de dérapage.

En même temps, il ne faut pas non plus, lors de nos prises de décision, occulter la réalité du moment, notamment la menace sur l’emploi et le risque de créer des drames humains. Cela en attendant que nous arrivions à embrasser pleinement l’innovation pour améliorer notre compétitivité.

Tags:

You Might also Like