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Textile: une année en demi-teinte

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Textile: une année en demi-teinte | business-magazine.mu

Malgré une croissance de 2 %, les opérateurs du textile ont eu une année compliquée avec des difficultés d’approvisionnement en Europe et la dépréciation de la livre sterling et du rand.

L’industrie du textile a connu des hauts et des bas en 2013. Certaines entreprises ont franchi des étapes importantes de leur existence. Aquarelle Clothing a ainsi fêté ses 20 ans et la marque Citadel de l’entreprise Tamak Textiles ses  30 ans. La mauvaise nouvelle est la fermeture de RS Denim, ancien géant du textile mauricien.

L’hiver prolongé en Europe a sérieusement mis à mal les opérateurs qui exportent sur ce marché. La chaîne d’approvisionnement a été perturbée pendant au moins un mois. Des pertes importantes ont été enregistrées dans les exportations pour les collections printemps et été.

Avec l’affaiblissement du marché européen, les opérateurs du textile se sont davantage tournés vers les États-Unis. « La baisse de 20 % du rand sud-africain a créé une situation problématique au niveau du ‘pricing’. Cependant, l’industrie est demeurée plutôt stable et s’est focalisée sur le potentiel du marché américain », observe Ahmed Parkar, Chief Executive Officer de Star Knitwear.

S’agissant de l’Europe, notre marché principal, elle a montré des signes de rétablissement bien qu’il y ait eu des hauts et des bas en termes de commandes.

« Les exportations vers le Royaume-Uni ont surtout été affectées par la livre sterling qui, de Rs 49, à un certain moment, s’était dépréciée jusqu’à Rs 46. Nos prix n’ont pas été bien reçus, surtout avec l’émergence des compétiteurs comme l’Inde et le Bangladesh. Cependant, la hausse des prix des produits en provenance de la Chine a joué en notre faveur », poursuit Ahmed Parkar.

Manque de visibilité

2013 a aussi été marquée par un manque de visibilité au niveau des commandes, souligne Ahmed Parkar : « Les opérateurs du textile travaillaient autrefois avec des commandes trois mois à l’avance. Cela a largement été réduit cette année. Avec ce manque de visibilité, nous nous trouvons dans l’obligation de nous approvisionner en matières premières n’importe où au lieu d’avoir le temps de chercher les propositions les plus rendables. »

Emmanuel Tsang Man Kin, Managing Director de Tamak, entreprise dont 80 % des profits proviennent de l’exportation, est du même avis. Selon lui, la crise économique mondiale a continué à impacter sur l’industrie. « Certains clients se sont montrés très exigeants. Ils voulaient payer moins ou bien n’étaient pas en mesure d’effectuer leurs paiements. Nous avons même dû abandonner certaines commandes », avance-t-il.

Le peu d’intérêt des Mauriciens à travailler dans le secteur du textile est un autre point noir. D’où la décision des opérateurs d’avoir de plus en plus recours à la main-d’œuvre étrangère. La Mauritius Export Association s’est d’ailleurs lancée dans une campagne pour revaloriser l’emploi et l’intérêt des jeunes pour l’industrie.

N’empêche, le secteur du textile termine l’année avec une croissance respectable de 2 %, alors qu’il avait enregistré une contraction de -1,1 % en 2012. Une performance qui a pu être réalisée grâce à une roupie stable, souligne Emmanuel Tsan Mang Kin : « Le taux de change de la roupie s’est nettement amélioré. Celle-ci est restée plutôt stable en 2013. Nous avons également bénéficier du soutien du gouvernement pour pouvoir faire face aux défis qui nous attendaient. »

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