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Le global business en quête d’un nouveau souffle

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Le global business en quête d’un nouveau souffle | business-magazine.mu

Si le secteur cherche à rebondir à travers la diversification des marchés, en revanche, il a bien des défis à relever en termes de nouveaux services à plus forte valeur ajoutée et d’ouverture aux étrangers.

Cette année, les opérateurs du global business avaient les yeux rivés sur l’Inde - avec en ligne de mire les élections en mai -, espérant avoir une indication sur le sort du traité fiscal. À ce jour, pas de développement majeur ; sauf que l’application des General Anti-Avoidance Rules a été renvoyée à 2017.

Dans le cas où le traité fiscal doit être revu, les opérateurs mauriciens sont disposés à inclure une clause de Limitation of benefits et une autre concernant l’obligation faite aux Management Companies de démontrer qu’elles ont des activités bien concrètes. Quoi qu’il en soit, il reviendra au nouveau gouvernement de sir Anerood Jugnauth de décider de la posture à adopter sur le plan des négociations bilatérales pour trouver un consensus avec la partie indienne. À ce jour, Maurice a été l’une des plus importantes sources d’investissements directs étrangers (IDE) en Inde, représentant plus de 35 % des flux totaux d’IDE. Une baisse des IDE pourrait s’avérer dangereuse pour l’Inde, affectant sa balance des paiements, ainsi que la valeur de sa roupie.

En attendant, les opérateurs mauriciens améliorent le « substance » et diversifient leurs marchés. Ces derniers mois, des mesures rigoureuses ont été introduites par la Financial Services Commission (FSC)  pour développer plus de substance dans les opérations du secteur offshore. Ces mesures prévoient notamment un minimum de deux directeurs qui doivent être des résidents de Maurice, la nécessité pour les compagnies offshore d’avoir des bureaux sur le territoire et le recrutement d’au moins un employé résident mauricien.

En termes de diversification, les efforts ont été accentués pour développer le marché africain en vue de réduire notre dépendance du traité fiscal avec l’Inde. L’Afrique, avec une croissance en forte hausse depuis ces dernières années, représente de multiples opportunités de financement avec la création d’infrastructures et le développement du secteur minier, entre autres. La diversification estbel et bien en marche. C’est un enjeu majeur pour le global business, d’autant que ces dernières années, la croissance du secteur financier a montré des signes d’essoufflement.

Le défi majeur de la plateforme financière mauricienne reste néanmoins l’ouverture aux étrangers. Des efforts ont été consentis en ce sens, mais pas suffisamment, selon les opérateurs, pour atteindre le degré de développement de Dubayy ou Singapour. Le pays demeure encore trop insulaire et trop fermé. Si nous voulons dynamiser la croissance dans le secteur du global business et la croissance économique dans son ensemble, l’une des solutions est d’encourager davantage de professionnels étrangers à venir vivre et travailler à Maurice.

Faire du « Non treaty Business »

Un autre challenge est celui de positionner notre centre financier avec de nouveaux services à plus forte valeur ajoutée. L’objectif est d’accompagner les High Net Worth Individuals (HNWI) étrangers dans la gestion de leurs patrimoines financier, immobilier et autres. La gestion des grosses fortunes privées (Private Banking and Wealth Management - PBWM) constitue un créneau majeur à développer pour le centre financier mauricien. Ces nouveaux services qu’offrent déjà certaines juridictions comme Dubayy, Hong Kong, Singapour ou encore Doha, permettraient au centre financier mauricien de ne plus dépendre uniquement des traités fiscaux, bref de faire du non treaty business, et aussi de monter en puissance tout en assurant sa réputation et sa survie à long terme. L’activité PBWM nécessite toute une panoplie de services dont le tax planning, le conseil légal, la gestion d’actifs et les services fiduciaires ; des services qui sont déjà disponibles à Maurice mais doivent être davantage exploités.

Il en va de même pour de nouveaux types de produits et services financiers. Ainsi que d’incitations à développer l’assurance captive, le regional headquarters scheme, le regional treasury centre, la political risk insurance, l’aviation finance & registration et le shipping finance & registration ; des projets sur lesquels le Financial Services Consultative Council (regroupant le ministère des Finances, la Banque de Maurice, la FSC et les opérateurs)  a déjà soumis des recommandations.