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Tic/BPO: du cuivre à la fibre

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Tic/BPO: du cuivre à la fibre | business-magazine.mu

Les communications se font de plus en plus à la vitesse de la lumière avec le remplacement progressif du cuivre par un réseau de fibre optique à travers l’île, gage de communications à la vitesse de la lumière pour répondre aux besoins grandissants de la technologie et de l’internet.

Les bases sontjetées pour faire de Maurice une ‘Smart Island’ etune destination attrayante et sécurisée pour les Tic. Mais le pays joue déjà dans la cour des grands dans le domaine des Tic. L’île est d’ailleurs prise pour modèle et sert de hub dans la région en ce qui concerne la cyber sécurité. Elle estcitée en exemple dans le monde entier, avec des services gouvernementaux en ligne et qui vit le déploiement de la fibre optique, qui offre une vitesse de connexion minimum à internet de 10 Mbps. C’est en substance ce qu’a soutenu l’ex-ministre des Technologies de l’Information et de la Communication (Tic) à quelques jours de la fin de son mandat. Et l’île sera entièrement couverte avec la fibre, prévoyait-il, d’ici deux à trois ans !

Tic : l’île Maurice première en Afrique

Pour conforter les propos de Tassarajen Pillay Chedumbrum, le dernier rapport de l’Union Internationale de Télécommunication (UIT), en date du 1er décembre 2014, classe l’île Maurice au premier rang des pays africains les mieux développés s’agissant des Tic. Ce classement est basé sur l’Indice de Développement des Tic, qui fusionne 11 indicateurs en une seule mesure de référence servant à surveiller et à comparer l’évolution des Tic à travers le monde.

Ce rapport fait ressortirque le continent africain occupe les dernières places dans le classement mondial. Parmi les États africains, seulesl’île Maurice (5,22) et les Seychelles (4,97) obtiennent une note supérieure à la moyenne mondiale (4,77), devançant l’Afrique du Sud (4.42), alors que le Nigeria, le pays le plus peuplé du continent, n’est qu’à la 133ème place mondiale. Le Gabon, où la 4G est désormais disponible, est le seul pays d’Afrique francophone dans le top 10 africain avec une moyenne de 3,46.

Le classement des 30 pays africains les plus développés dans les Tic publié par l’IUT ne tient pas compte des pays du monde arabe (voir tableau):

Il faut faire ressortir que les Tic constituent un enjeu national, ce troisième pilier de l’économie mauricienne contribuant à hauteur de 6,4% au Produit intérieur brut et concernant 631 sociétés, soitpresque 20 000 emplois en 2014, la plupart dans les services d’externalisation des données et centres d’appels (BPO).

L’île Maurice est bien connectée avec 3 opérateurs mobiles (Orange/MT, Emtel et MTML) qui assurent une couverture combinée de 99% du territoire tandis que le taux de pénétration mobile est passé à 120% cetteannée. Il est dommage cependant que la ‘number portability’ ne s’est pas concrétisée, ce qui aurait encouragé la migration des utilisateurs vers les opérateurs offrant les tarifs les plus compétitifs.

Pour pallier un taux de pénétration d’internet qui se chiffre à 54,1% en raison d’un manque d’infrastructures dans certaines régions, qui contraste avec la mobidensité de 120%, plus de 250 zones wifi sont actives à travers l’île et offrent un accès gratuit à la population, grâce à la collaboration entre les secteurs public et privé. L’extension du réseau de fibre optique FTTH (Fibre to the Home) contribue parallèlement à réduire les inégalités à travers l’île. L’objectif des autorités est de connecter chaque année un minimum de 50 000 foyers à la fibre optique, ce qui contribuera à transformer le paysage informatique à Maurice.

Et suivant la remise de tablettes aux étudiants de Form 5 cette année, on a assisté à une mise à niveau des infrastructures scolaires de l’île, pour offrir une plus grande capacité de connexion à internet. Tout cela transforme l’apprentissage scolaire, avec une meilleure interactivité entre le professeur et les étudiants.

La 4G s’étend sur l’île

Sur le chapitre de la connectivité internationale, alors que le pays ne dépendait que du câble SAFE il y a quelques années, maintenant l’île est aussi desservie par les câbles sous-marins LION I et II, EASSy, LION, SAT-3, entre autres. De plus, il ne dépend plus de MT pour sa connectivité internationale depuis l’introduction de l’open access to sea cable. En conséquence, la bande passante internationale (IPLC) coûte jusqu’à 40 % moins cher. Et après la baisse de 16% en janvier 2014, une nouvelle baisse de 20% de l’IPLC est programmée en janvier 2015. Le coût des appels internationaux a aussi baissé de 9,5% entre le 3e et le 4e trimestre 2014, souligne Statistics Mauritius. De même, les forfaits internet mobiles seront proposés à 14% moins cher par Orange à partir du 1er janvier 2015.

En cette fin de 2014, le pays compte plus de 50 zones de couverture 4G Orange, qui comprend les Plaines Wilhems, soit de Port-Louis à Curepipe en passant par Pailles, Beau Bassin, Rose-Hill, Quatre-Bornes, Vacoas et Floréal, l’aéroport de Plaisance, Flic en Flac, Grand Baie, Belle Mare, entre autres, outre les régions arrosées par la couverture 4G d’Emtel. Et son déploiement de la 4G se poursuivra à travers le pays en 2015 pour permettre au plus grand nombre de bénéficier de l’internet à haut débit.

En ce mois de décembre, 18 000 foyers sont connectés à la fibre optique – 36 000 autres foyers le seront au début de l’année prochaine – et bénéficient d’un accès internet à très haut débit (10-30 Mbps). Mauritius Telecom à travers sa marque commerciale Orange, offre déjà des connexions pouvant atteindre les 100 Mbps aux entreprises. Tandis que le nombre de sesabonnés au service My.T a dépassé 100 000 cette année, son service d’abonnement à l’internet haut débit ADSL est utilisé par plus de 68 000 clients de MT.

Dans le même souffle, l’AFD (Agence française de Développement) va aider à connecter l’île Rodrigues au moyen d’un câble de fibre optique sous-marin l’année prochaine. Cette île compte déjà quelques zones wifi gratuites pour démocratiser l’accès à l’internet en sus d’être entièrement couverte par la 4G. De même, internet est une réalité à Agalega.

Même si le BPO a l’air de s’essouffler, il a progressé en 2014 comparé à 2013. Les sociétés offrent désormais plus des produits à valeur ajoutée en utilisant les dernières technologies. De même, un nombre grandissant de compagnies mauriciennes s’intéressent davantage à exporter leur savoir, leurs produits informatiques ainsi que des services d’externalisation.

Le BPO évolue vers la valeur ajoutée

Alors que les sociétés européennes délaissent progressivement l’Inde (en raison de l’accent des Indiens) pour les Philippines, Maurice tente de capter une partie de ce marché, les Mauriciens ayant l’avantage d’être multilingues et peuvent s’imposer rapidement avec un apprentissage rapide de l’accent. À ceteffet, relevons que 45 Mbps des 195 Mbps disponibles à Rodrigues sont réservés à des services d’externalisation des données (BPO). Cela vise à favoriser l’essor de l’île et la création d’emplois visant particulièrement les jeunes. Des structures ont été ainsi mises en place pour assurer la formation à cet effet.

Les Indiens, les Philippins et certains pays du Maghreb comme la Tunisie figurent parmi nos plus sérieux concurrents. Et Madagascar peut se révéler un sérieux concurrent pour Maurice, surtout pour le marché francophone, maisce ne sera pas dansl’immédiat. CSL BPO Services, filiale de MT, projette ainsi l’installation d’un centre d’appels en janvier 2015 dans la Grande Ile. Bien plus que le BPO, l’île Maurice est appelée à évoluer vers l’externalisation haut de gamme, comme le Knowledge Process Outsourcing (KPO) et Information Technology Outsourcing (ITO).

Il est aussi question de faire de Maurice un Software hub en redynamisantsa software industry. Ainsi, les autorités visent à développer la culture informatique à l’école, à encourager les incubators, la conception d’apps. Le nouveau ministre des Tic, PravindJugnauth, hérite aujourd’hui d’un secteur florissant, qui contribue déjà à placer Maurice sur la carte mondiale. On parle maintenant de knowledge economy après avoir parlé de digital economy, et l’internet economy va générerd’ici à 2020 des chiffres d’affaires exprimés en trillions de dollars américains.