LOADING

Type to search

Archives Finance

«Notre secteur financier repose sur des bases robustes»

Share

Kessen Ramalingum (Directeur, JurisTax Holdings) Les services financiers ont été résilients face à la crise. Le secteur a toujours su s’adapter et malgré les difficultés, l’avenir est plein d’opportunités. C’est ce qu’explique Kessen Ramalingum, directeur de JurisTax Holdings.

Le secteur des services financiers a été un des rares à afficher un bilan positif malgré la crise. Qu’est-ce qui explique cette performance ?

Cela fait une quinzaine d’années que je travaille dans ce secteur. Je l’ai vu évoluer, acquérir de la résilience, de l’agilité et de l’adaptabilité à un environnement qui ne cesse de changer. La rapidité avec laquelle Maurice s’est adapté aux évolutions et aux amendements sur le traité de non-double imposition de la taxe avec l’Inde et s’est diversifié vers l’Europe et l’Afrique témoigne de l’agilité de notre secteur financier.

Après la pandémie, le secteur a aussi su s’adapter très vite au ‘new normal’ avec la mise en place de systèmes de pointe facilitant le travail à domicile. Nous n’avons jamais vraiment eu de coupure dans nos activités.

Les mesures budgétaires annoncées sont-elles suffisantes pour permettre à Maurice de se refaire une réputation suite à son inscription sur les listes noire de l’UE et grise du GAFI ?

Les autorités mauriciennes ainsi que les acteurs du secteur ont démontré une vraie volonté de régler le problème dans les plus brefs délais. Nous constatons avec soulagement, mais en même temps sans surprise, l’annonce de Marcus Pleyer, président du GAFI, que Maurice est sur le point de sortir de la liste grise. Ce n’est qu’une question de procédures et la décision est attendue pour octobre de cette année.

Par rapport au Budget, les mesures fiscales et de facilitation ainsi que l’annonce de la création d’une Financial Crime Commission ne peuvent que booster la confiance et renforcer la proposition de Maurice en tant que juridiction.

D’ailleurs, alors que nous sommes toujours sur la liste noire de l’Union européenne, une nouvelle menace se présente sous la forme d’un impôt minimum mondial. Pensez-vous que Maurice et son global business pourront résister à tous ces chocs ?

Tous nos régimes fiscaux sont harmonisés et sont inclus sur la liste blanche de l’OCDE et de l’UE. Le taux d’imposition nominal à Maurice est déjà de 15 %. Le taux d’imposition minimum global, s’il est implémenté, sera applicable pour des pays pratiquant des taux inférieurs. L’impact se fera davantage sentir sur des pays comme l’Irlande où de grandes multinationales comme Google, Apple et Amazon sont présentes. L’Irlande a également un taux d’imposition nominal inférieur à 12,5 % tandis que les Émirats arabes unis ne prélèvent pas d’impôt sur la plupart des revenus des sociétés.

«La création d’une Financial Crime Commission renforcera la proposition de

Maurice en tant que juridiction»

Il n’y a pas que le régime fiscal ; notre secteur financier repose sur des bases robustes. Nous avons un cadre juridique solide, une situation géographique idéale, une bonne infrastructure et nous sommes bilingues. De plus, nous avons des accords préférentiels (Accord de libre-échange Chine-Maurice, Accord de coopération et de partenariat économiques global (CECPA) signé entre Maurice et l’Inde).

Comment JurisTax compte-telle se positionner quant aux diverses mesures de ce Budget afin d’élargir sa gamme de services ?

Le secteur financier compte plutôt sur les législations qui faciliteront et étofferont notre gamme de services existante. JurisTax a misé sur ces cinq principaux axes basés sur les mesures incitatives qu’offre Maurice, à savoir : encourager plus d’investisseurs et leurs familles, de même que des Fund Managers et des Asset Managers ; la mise en place de Family Offices avec le ‘tax holiday’ qui a été étendu de 5 à 10 ans et l’élimination du ‘Global Business Licence’ tendent aussi dans cette direction. Il y a aussi des mesures qui visent à faciliter l’implantation de nouvelles entreprises dans des secteurs tels que l’aquaculture, la recherche pharmaceutique, entre autres, titulaires d’un certificat d’investissement. Elles pourront bénéficier du ‘Tax Holiday’ de huit ans et seront aussi exemptées des frais d’enregistrement et de transfert pour l’achat de biens immobiliers à des fins commerciales. C’est aussi le cas pour les entreprises du secteur médical, biotechnologique et pharmaceutique avec la taxation préférentielle de 3 % au lieu de 15 % et les autres mesures incitatives annoncées pour promouvoir le secteur.

Nous suivons aussi avec intérêt les développements annoncés dans la fintech, les innovation hubs et la digital currency. Toutes ces caractéristiques inciteront davantage d’investisseurs à explorer ce que Maurice a à offrir.

Tags:

You Might also Like