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Consommation – Le bio s’invite dans le quotidien des Mauriciens

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Consommation - Le bio s’invite dans le quotidien  des Mauriciens | business-magazine.mu

De plus en plus, les Mauriciens sont exigeants de ce qu’ils achètent et surtout très soucieux de ce qu’ils mettent dans leurs assiettes. Entre scandales alimentaires, protection de l’environnement, mode de vie plus sain, la tendance de ces dernières années est au bio. Aujourd’hui, ce secteur touche tous les pans de notre vie, de l’alimentation au cosmétique en passant par les produits d’entretien et les vêtements.

Mais de quoi s’agit-il exactement ? Le terme bio désigne un produit, une denrée issus de l’agriculture biologique. L’aquaculture – la culture d’aliments en rivière, lac ou mer – peut également être considérée sur les principes biologiques. Le mode de production agricole est naturel et n’utilise aucun produit chimique de synthèse, comme les pesticides, les herbicides chimiques, les fertilisants artificiels ou les hormones de croissance, ni d’OGM. L’agriculture biologique est un système de production qui préserve la santé des sols et des écosystèmes. Elle repose sur des processus écologiques sur la biodiversité et sur des cycles adaptés aux conditions locales.

Avec l’élevage bio, plus d’antibiotique et plus d’hormone. Les animaux sont nourris par des aliments cultivés selon les normes biologiques et vivent dans les grands espaces en plein air.

Les mentalités changent : les individus souhaitent consommer autrement, de manière plus éthique, responsable et durable. En première ligne, les grandes surfaces ont vu cette évolution. «Les Mauriciens accordent de plus en plus d’importance à la préservation de l’environnement dans leurs actes d’achat. Et ils trouvent dans les produits bio une réponse à leurs attentes», souligne Bheevesh Meenowa, Manager de Super U de Flacq. Consommer des produits de qualité au goût naturel qui le maintiennent en bonne santé ; le consommateur retrouve tout cela dans le bio.

Super U a introduit les produits bio de la marque U en 2017 et depuis, la demande ne cesse de croître. En conséquence, le rayon bio a été agrandi. Plus de produits alimentaires, de cométiques et des articles d’hygiène bio sont depuis proposés à la clientèle. Bheevesh Meenowa ajoute que les produits bio s’adressent au plus grand nombre bien que plus prisés des jeunes, ces derniers étant bien informés.

Ravi Rambujoo, directeur de Farm Basket, note pour sa part que les futures et jeunes mamans et les personnes cancéreuses sont particulièrement sensibles à l’aspect naturel des produits consommés. Les écolos, quant à eux, vont plus loin dans leur démarche. Il ne s’agit plus d’avoir un régime alimentaire plus sain (légumes, fruits, lait…) mais bien de consommer des produits plus naturels dans tous les domaines afin de préserver la planète. 20 % des futures mamans se sentent concernées par les produits bio et 10 % des personnes malades en achètent.

Une gamme plus large

Comme à travers le monde, des produits bio sont en vente aussi dans des boutiques spécialisées. À Maurice, on voit fleurir des coins bio à travers l’île. Alors qu’il paraît plus simple de faire ses courses bio dans son supermarché habituel, parfois pour des questions de logistique ou de proximité, ils sont nombreux à préférer se tourner vers des magasins d’alimentation spécialisés dans le commerce 100 % bio. De plus, en magasin bio, l’offre pour un même produit est souvent plus large que dans une enseigne traditionnelle. En effet, chez les distributeurs non bio, on trouve une seule ou deux marques (dont souvent la marque du distributeur) alors qu’en magasin bio, plusieurs propositions sont faites au consommateur, à la fois en termes de marques, de provenance et de gamme de prix. Il n’est pas rare, par exemple, d’avoir le choix entre cinq laits de soja ou types d’huile d’olive. Les magasins bio confirment aussi le dynamisme de la vente spécialisée bio.

«Les consommateurs de produits bio privilégient des végétaux comme les fruits, les fruits secs, les légumes secs, les céréales complètes, les huiles végétales et le lait de soja», observe Nirusha Pahladi (ANtur UK), nutritionniste, qui ajoute qu’ils consomment également moins de boissons sucrées ou alcoolisées et moins de produits animaux comme la charcuterie, la viande.

Le graines de chia organiques sont très prisées pour ses propretés et qualités nutritives, qui font d’elles un super aliment que les individus aiment, selon Bheevesh Meenowa. «Les pâtes, le riz et le lait sont aussi très demandés.»

Pour mieux développer le secteur, Ravi Rambujoo de Farm Basket suggère de viser sa propre production, en mettant en place de vrais outils de transformation, à même d’avoir une valeur ajoutée. Il a en ce sens signalé la nécessité de bien définir des stratégies de communication pour expliquer l’intérêt de consommer les produits bio.

Aurore Rouzzi, la directrice de Sensibio, qui est productrice et formatrice en agriculture biologique, soutient que dans un premier temps, il faut redorer l’image de l’agriculture et du métier de planteur. «Il y a quelques mois, nous avons enfin ouvert les yeux : l’agriculture est essentielle. Que cette prise de conscience dure. Nous avons besoin des planteurs ; ce sont eux qui nous nourrissent ! D’autant plus sur une île, bien trop dépendante des importations.» Il faudrait mettre en place des formations complètes (maraîchage, verger, élevages, transformations...), suggère-t-elle.

Le bio, loin d’être un effet de mode, est une façon de consommer qui gagne du terrain suivant le retour à la terre nourricière qu’a entraîné le confinement sanitaire sans oublier l’éveil de notre conscience environnementale et la sensibilisation à la consommation de produits plus sains.


BioLokal, une certification mauricienne

BioLokal, la certification bio mauricienne, a vu le jour en 2018. Cette certification indépendante a été lancée par l’entreprise Vert Deux Mains. C’est une assurance qualité pour le consommateur et aussi un appui pour le planteur qui, en plus d’être certifié, est accompagné tout le long de l’année. Comment cela se passe ? Rendez-vous est pris avec la personne intéressée pour lui expliquer les valeurs, le fonctionnement et les obligations que cela engendre. Une fois le formulaire d’adhésion rempli, un audit est réalisé. L’inspecteur va sur le terrain, vérifie la provenance des produits phytosanitaires, des semences, des fertilisants et visite la ferme en intégralité. Par la suite, un rapport est remis au comité. Au cours de l’année, il y aura deux audits : un audit surprise pour lequel le planteur n’est pas prévenu et un autre audit entre planteurs du réseau BioLokal afin de créer un soutien et un sentiment d’appartenance. Lors de ce denier audit, il n’y a pas de rapport mais plutôt un échange de connaissances et de solutions.


Les produits de soin bio

Sur le marché, on trouve des produits transformés bio qui ne contiennent pas de colorant chimique, d’arômes artificiels, ni d’additif de synthèse. À cet effet, le cosmétique bio réunit des produits de beauté respectueux de l’environnement, non testés sur des animaux, n’utilisant pas de principes actifs chimiques. L’accent est mis sur les huiles végétales, les huiles essentielles, les cires naturelles excluant ainsi de sa composition toute matière synthétique, agressive pour la peau et le corps. La marque KokoDezil est née en 2018 avec quelques produits comme les savons et l’huile de coco d’Agalega. Puis la gamme s’est diversifiée avec plus de 70 produits. Le directeur de KokoDezil, Emmanuel Lepert, précise que son produit qui se vend le plus est l’huile de coco, qui est produite à Agalega. Sinon, globalement, ses produits se vendent bien toute l’année à l’exception de la crème solaire, qui est prisée en été.

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