Assurances Des Entreprises : Les courtiers occupent 70 % du marché
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La vie d’une entreprise tient parfois à un fil. L’on se souvient de l’incendie qui a ravagé l’hypermarché Shoprite, à Trianon, fin 2017, ce qui a entraîné sa fermeture. Plus récemment, l’affaire de prêt non performant d’un montant de Rs 923 millions qui a ébranlé la State Bank of Mauritius (SBM) nous rappelle une nouvelle fois que les entreprises les mieux gérées et structurées ne sont pas à l’abri d’un événement dont les conséquences sont susceptibles d’être désastreuses.
}Dans ce monde interconnecté, il est certes devenu plus commode de faire du business, mais dans le même temps, les risques auxquels sont exposées les entreprises, peu importe leur taille, se sont accrus. Par exemple, en dépit des pare-feu, le risque d’une intrusion est réel pour toute entreprise.
D’où la nécessité de souscrire à un programme d’assurance qui, outre de couvrir les risques basiques, comme le feu, les dégâts des eaux, la responsabilité civile, les pertes opérationnelles ou encore les bris de machine, mais également des risques plus spécialisés. Là, on peut citer les couvertures contre les fraudes, les cyber-attaques et pour assurer la protection des données. Et autant dire que les assureurs et les courtiers en assurances possèdent une solide expertise dans le domaine de l’assurance pour aider le secteur corporatif à se prémunir contre les aléas.
PROTÉGER LES DONNÉES SENSIBLES
De l’avis de Rémi Desvaux de Marigny, Managing Director de Proxy Brokers, les grands comptes manifestent définitivement de l’intérêt pour des couvertures contre les cyberattaques. Une prise de conscience qui s’est renforcée avec l’adoption de la Data Protection Act qui répond aux besoins de se conformer au Règlement sur la protection des données de l’Union européenne. «Il y a un réel besoin de conscientiser les entreprises sur les risques nouveaux. Par exemple, la protection des données est devenue un réel enjeu. Imaginez qu’à la suite d’une attaque, un client détenant des informations sensibles se fasse voler ses données. Il faut d’ores et déjà que les entreprises renforcent leur système interne pour ne pas faire l’objet de telles attaques», argue-t-il.
À ce jour, l’on estime que le marché de l’assurance des entreprises pèserait autour de Rs 4,4 milliards. De ce montant, près de Rs 3 milliards de primes sont générées par les courtiers. Autrement dit, ils contribuent à hauteur de 70 % du marché. Comme le souligne le président de l’Insurers Brokers Association, Ashfaque Wahedna, quand on en vient à l’assurance commerciale, il est clair que «nous évoluons dans un ‘brokers market’. Je dois dire que le bond a été considérable quand on sait qu’il y a encore une dizaine d’années, l’apport des courtiers se situait à hauteur de 30 %».
}Valeur du jour, ce sont les grands comptes qui dopent le marché de l’assurance commerciale. Si nombre de PME voient toujours l’assurance comme une dépense, il n’empêche qu’il y a une évolution dans le bon sens. Ainsi, chez Quantum Insurance, comme le précise Viviane Henri, l’Underwriting Manager, «il y a définitivement une forme de sensibilisation qui s’opère chez les entrepreneurs. D’ailleurs, cela se ressent de par le nombre de sollicitations qu’on reçoit». En vue d’encourager les PME à souscrire à une couverture commerciale, à Mauritius Union, l’on a conçu le Biz Pack. Un plan qui a jusqu’ici reçu un bon accueil. Mais le taux de pénétration de l’assurance commerciale chez les PME est loin de satisfaire le Head of General Insurance, Jean Christophe Cluzeau.
«Dans la perspective des PME, le budget assurance représente un coût, alors qu’au fait, il s’agit d’un investissement. Il faut bien comprendre que quand on paie une cotisation, c’est pour se prémunir contre des risques. Malheureusement, ce n’est pas encore dans la culture des PME. Quand on souscrit à une assurance, c’est surtout par obligation. Mais il faut que ce soit le choix personnel de l’administrateur. Celui-ci doit comprendre qu’il met non seulement en danSouscrire à une assurance commerciale doit ger la pérennité de la société, mais aussi qu’il fait prendre des risques à ses collaborateurs, à ses fournisseurs et à toutes les parties prenantes», soutient-il.
}Alors que le marché de l’assurance commerciale se développe au même rythme que l’économie et est tiré notamment par le BTP et le secteur financier, au vu des risques émergents, il devient essentiel de sensibiliser les entreprises à la notion de gestion des risques. S’il est important de prendre une couverture commerciale, il est tout autant vital pour une entreprise de revoir son système de contrôle interne. Du reste, la question fait l’unanimité chez les assureurs et les courtiers.
Ces derniers travaillent plus étroitement avec des spécialistes indépendants dans l’accompagnement des entreprises, comme Apave, afin d’aider leurs clients à mieux cerner les risques auxquels ils sont exposés. Selon Tristan Lagesse, Senior Executive, General Insurance de City Brokers, «la gestion des risques est devenue un aspect définitivement fondamental. C’est un exercice utile car il permet de développer des programmes d’assurance adaptés en fonction des risques inhérents à l’activité de l’entreprise».
}À la Mauritius Union, l’on épouse la même philosophie. Ainsi, l’assureur se propose de devenir le Risk Manager aussi bien des grands comptes que des PME. Et Jean Christophe Cluzeau de préciser : «Nous allons mener toute une campagne de sensibilisation sur la question de gestion des risques. Nous comprenons que les PME n’ont pas les moyens de recruter un ‘Risk Manager’. Mais elles peuvent se tourner vers les assureurs et les courtiers pour leur offrir ce service». Dans le contexte de la mondialisation, les risques sont omniprésents pour les entreprises. Se faire accompagner est primordial. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. En matière d’assurance commerciale, cet adage revêt tout son sens.
