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Archives Budget (2013)

Lutter contre la fracture sociale et numérique

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Lutter contre la fracture sociale et numérique | business-magazine.mu

Réduction du coût de l’Internet, distribution de 20 000 tablettes informatiques aux élèves de Form IV, extension du paiement en ligne notamment à la MRA, extension du réseau de fibre optique aux collèges, introduction de l’Electronic Filling dans les tribunaux, extension de la 4G à travers le pays, meilleure connectivité numérique avec Rodrigues…

Le Budget 2013 fait la part belle aux nouvelles technologies. Mais la loi de Finances comporte également un important volet social avec notamment l’augmentation des retraites et des autres prestations sociales, un investissement de Rs 330 millions pour lutter contre le chômage des jeunes, le financement à hauteur de Rs 20 millions des études universitaires des étudiants les plus nécessiteux, des prêts à taux bonifiés avec garantie de l’État pour le financement des études universitaires, la distribution de repas chauds dans les 30 écoles ZEP de l’île, un soutien minimal de Rs 750 pour 20 000 enfants défavorisés, une enveloppe de Rs 721 millions pour la rénovation des hôpitaux ou la hausse de la contribution du gouvernement aux salaires des non-gradués et des gradués.

Les petites et moyennes entreprises (PME) n’ont pas été oubliées. Quelque Rs 250 millions supplémentaires seront prêtées par les banques aux PME réalisant un chiffre d’affaires inférieur à Rs 10 millions. Le taux d’intérêt des prêts sera égal au Repo Rate plus 3 % (soit 7,90 % actuellement) et le gouvernement s’engage à prendre à sa charge 50 % des pertes encourues par les banques. Le seuil du chiffre d’affaires des PME assujetties à la TVA passe de Rs 2 millions à Rs 4 millions. Quelque 1 300 PME vont ainsi échapper à la taxe. Ce qui représente Rs 300 millions de revenus en moins pour l’État. Le secteur manufacturier, lui, va bénéficier de l’abolition de la garantie bancaire imposée pour les permis des travailleurs étrangers et du paiement de Rs 500 roupies de frais annuels, ce qui représente Rs 240 millions d’économies. Il va aussi bénéficier de l’abolition de l’AGOA Levy de 15 % (15 millions d’économies).

Dans l’agriculture, il est prévu une augmentation du budget du FORIP qui passe de Rs 351 millions à Rs 458 millions, une subvention de Rs 40 millions pour la production de compost local et le remboursement de la TVA pour les petits planteurs et éleveurs lors de l’acquisition d’équipements. Une bonne nouvelle pour les particuliers et les entreprises, la Bank of Mauritius (BoM) va être dotée de nouveaux pouvoirs législatifs afin de plafonner les frais bancaires.

Optimisme indéfectible

Toutes ces mesures sont, bien évidemment, censées doper l’activité et sur les indicateurs macroéconomiques, Xavier-Luc Duval affiche un optimisme indéfectible. Pour 2012, le ministre annonce une croissance de 3,4 % grâce à une croissance de 4 % attendue au quatrième trimestre. L’inflation est maîtrisée à 4,1 %, le chômage est stable à 8 %, le déficit budgétaire a été ramené de 3,8 % à 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) et la dette publique ne représente que 54,2% de ce même PIB, alors que la cote d’alerte se situe à 60 %.

Pour 2013, Xavier-Luc Duval reste plus que jamais optimiste. Le PIB devrait croître de 4 % pour atteindre Rs 388 milliards. Cette projection se base notamment sur une dépréciation de 3,5 % de la roupie. Les dépenses publiques augmenteront pour représenter Rs 91,8 milliards alors que les recettes progresseront de12,5% pour atteindre Rs 83,3 milliards. Ce qui fait ressortir le déficit budgétaire à Rs 8,5 milliards, soit l’équivalent de 2,2 % du PIB. Quant à la dette publique, elle devrait redescendre à niveau équivalent à 53,7 % du PIB.

L’optimisme du ministre des Finances tranche avec la prudence d’autres institutions comme la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (CCIM) qui, elle, table sur une croissance de 2,9 % l’année prochaine. La contrainte extérieure risque, en effet, de peser lourd car la situation internationale ne s’est guère améliorée. L’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) annonce ainsi un ralentissement de l’activité et même une croissance négative pour certains pays du G7 au quatrième trimestre. L’Allemagne connaîtrait ainsi une contraction de 0,8 % alors que le Royaume-Uni enregistrerait une faible croissance de 0,2%. Et comme le souligne l’OCDE, la tendance n’est pas prête de s’inverser dans un contexte marqué par des budgets d’austérité.

À Maurice, le faible niveau des taux a certes contribué à la baisse du service de la dette et, de ce fait, a permis une réduction du déficit budgétaire. Mais sur le front de l’inflation comme le souligne Pricewaterhouse Coopers, on attend un taux de 6 % pour 2013, ce qui pourrait entraîner une remontée des taux par la Banque centrale et à terme affecter le climat des affaires et la consommation des ménages.

Le moral se dégrade

Le moral des chefs d’entreprise s’est déjà sérieusement dégradé. Selon la dernière enquête de la Chambre de Commerce et d’Industrie, l’indicateur du climat des affaires est retombé à son plus bas niveau depuis son lancement en juin 2010. Pour la première fois, toutes les variables utilisées dans cet indicateur (perceptions des entrepreneurs sur la situation de leurs entreprises, niveau des commandes fermes, anticipations sur l’évolution des affaires au cours des trois prochains mois, perspectives d’embauches, niveau des stocks de produits finis) sont défavorables. Les allègements fiscaux du Budget 2012 comme l’élimination de la Capital Gains Tax, la Solidarity Tax ou la taxe sur les dividendes n’auront donc pas véritablement porté leurs fruits. En effet, l’investissement privé constitue l’un des gros points noirs de l’économie. Il a connu un recul de 3,3 % en 2012 et devrait enregistrer une plus forte baisse – de l’ordre de 4 % – en 2013. Pas sûr que la hausse annoncée de 39 % de l’investissement public arrive à compenser cette atonie du secteur privé.

 

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