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Archives Budget (2013)

Economie bleue : faire alliance avec les bons partenaires

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Economie bleue : faire alliance avec les bons partenaires | business-magazine.mu

La superficie de la mer qui tombe sous la juridiction de Maurice est cent fois supérieure à celle de notre territoire. Ce qui fait dire à Xavier Duval que notre espace marin peut constituer à l’avenir l’un des nouveaux piliers d’un développement durable.

Des développements d’envergure ont été réalisés en ce sens, l’année dernière, après la formulation d’une requête conjointe, en août 2010, par les administrations de Maurice et des Seychelles, auprès de la sous-commission des Nations unies. Cette demande se rapportait aux limites établies en ce qui concerne le plateau central en commun, afin que celui-ci soit étendu au-delà des zones exclusives économiques de chacun des deux pays.

Pari gagné. Maurice et les Seychelles ont droit, conjointement, à une superficie de 396 000 km2 des fonds marins du plateau continental des Mascareignes, depuis mars 2011. Ces fonds marins regorgent de ressources, dont des réserves de pétrole et de gaz, des dépôts de minéraux ainsi que des organismes marins vivants. Avec un accord signé le 13 mars dernier, les deux pays sont co-gestionnaires de ces ressources.

Suite à la signature d’une convention avec la France, le 7 juin 2010, Maurice est habilitée à exploiter les ressources halieutiques de l’île de Tromelin et de l’espace marin environnant. Ainsi, le pays possède une zone économique exclusive (ZEE) d’environ 2,3 millions de km2, incluant les 396 000 km2 supplémentaires accordés par les Nations unies, et gérés conjointement avec les Seychelles.

Ce Budget s’articule autour de trois grands axes pour l’émergence de l’économie bleue : la recherche de partenaires stratégiques pour exploiter les ressources minières, la mise sur pied de parcs d’éoliennes offshore dans les eaux de Rodrigues et l’octroi de bourses spéciales pour exhorter les jeunes et les professionnels à poursuivre une carrière dans ce secteur.

Ressources inestimables

La communauté océanographique note la bonne volonté derrière ces mesures. Le scepticisme quant à leur faisabilité est, toutefois, de mise. Pour Sharveen Persand, océanographe et directeur de Coastal Land and Marine Solutions, se prévaloir de nouveaux partenaires stratégiques est, certes, bénéfique. Car, cela permet, d’une part, d’alléger le fardeau économique de l’État dans l’exploitation des ressources marines. D’autre part, il s’agit d’un moyen d’accroître notre savoir-faire par le transfert des connaissances.

Selon l’océanographe, il est d’abord impératif de mettre en place une structure juridique robuste, afin d’empêcher toute forme d’abus de nos ressources marines. En outre, souligne-t-il, le ministre des Finances a évoqué l’Afrique de l’Est comme faisant l’objet d’un intérêt pour l’exploitation des ressources minérales. Or, « nous n’avons pas forcément les mêmes ressources qu’eux. Il faut être réaliste », poursuit Sharveen Persand. Il est d’avis qu’il faut se poser deux questions : avons-nous la technologie adéquate et cette initiative sera-t-elle profitable? « Un exemple : en filtrant un million de cubes d’eau de mer, il est possible de percevoir quelques particules d’or. Mais, cela fait-il des océans une source exploitable dudit minéral ? » Concernant la proposition d’installer des Wind Farms offshore à Rodrigues, Sharveen Persand précise que les structures récifales pourraient nuire à la stabilité des éoliennes. Cela pourrait aussi, selon lui, porter préjudice à l’esthétisme des lagons.

En dernier lieu, il fait ressortir que près de quarante étudiants actuellement détenteurs de licences en Marine Science and Technology de l’université de Maurice (UoM), attendent toujours un emploi dans leur domaine de prédilection. « Le problème n’est pas un manque d’intérêt pour ce créneau, mais plutôt un manque de débouchés professionnels au terme des études se rapportant à la mer.» Si Sharveen Persand concède que les bourses proposées relèvent de la bonne foi de l’État, il constate, toutefois, que « cela ne résoudrait pas le problème ».

Une industrie en gestation

Le projet de créer une économie bleue est en gestation. La tâche de trouver des partenaires stratégiques pour l’exploitation de ressources minières, incombera au bureau du Premier ministre. Quant au projet de Wind Farms à Rodrigues, il sera pris en charge par plusieurs institutions et départements ministériels, dont le ministère des Finances, la Rodrigues Regional Assembly, le Central Electricity Board et le ministère des Infrastructures publiques. Un trio constitué du Mauritius Oceanography Institute, de l’UoM et du Mauritius Research Council se chargera, lui, des bourses d’études La zone économique exclusive de Maurice s’étend sur 2,3 millions relatives à l’économie bleue.
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