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Archives Budget (2013)

Agriculture Entre satisfaction et désillusion

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Agriculture Entre satisfaction et désillusion | business-magazine.mu

Si le secteur non-sucre obtient un soutien appuyé des autorités, par contre, dans l’industrie sucrière, on estime que pratiquement rien n’a été fait. Afin d’encourager les agriculteurs à se regrouper, le gouvernement revoit à la hausse le Fields Operations, Regrouping and Irrigation Project (FORIP) de Rs 351 millions à Rs 458 millions. Ce programme est étendu aux producteurs de fruits, de fleurs et de légumes.

Le rabais du fret pour les planteurs et exportateurs de fruits est maintenu jusqu’en 2015 à un coût supplémentaire de Rs 10 millions par an. Rs 15 millions seront allouées aux éleveurs de porc pour une salle de découpe. Une subvention de Rs 40 millions sera accordée aux planteurs pour la subvention du compost local. Ce qui signifie une baisse de 30 % du coût des fertilisants. En outre, dans le but d’améliorer la productivité aux champs, les pièces de rechange des équipements post-récolte et autres matériels agricoles seront couverts. Le gouvernement prendra en charge les coûts complets des frais de test de pré-commercialisation et de certification des petites entreprises agricoles ayant un chiffre d’affaires inférieur à Rs 10 millions. Rs 2 millions seront aussi allouées aux éleveurs du Small Farmers Welfare Fund. Enfin, le gouvernement maintient le versement d’une avance de 80 % aux planteurs de sucre dès que leurs productions sont envoyées à l’usine.

Les sucriers déçus

Chez les petits planteurs, c’est la déception. Pour Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, le Budget 2013 n’a pas su satisfaire leurs attentes. « Nous sommes restés sur notre faim. Les propositions que nous avions avancées au ministre des Finances, lors du comité pré-budgétaire, n’ont pas été prises en compte », soutient-il. Et d’ajouter que le gouvernement n’a pas su capitaliser sur le potentiel de l’industrie cannière : « Aujourd’hui, il n’existe plus d’industrie sucrière, mais une industrie cannière. Autrefois, le sucre nous rapportait de l’argent, mais ce n’est plus le cas. Le prix du sucre a baissé et le coût de production est plus important que nos revenus. Le gouvernement aurait dû valoriser les sous-produits dont la bagasse et la mélasse ».

Toutefois, Kreepalloo Sunghoon salue l’initiative du gouvernement d’allouer une somme de Rs 40 millions pour la subvention du compost local. S’agissant de l’utilisation des terrains pour les projets agricoles non-sucre, Kreepalloo Sunghoon est d’avis qu’il aurait été souhaitable d’adopter une Agricultural Land Policy.

S’il salue le VAT Refund sur les pièces de rechange des équipements post-récolte, Kreepalloo Sunghoon souligne toutefois que le gouvernement aurait dû aller plus loin dans sa démarche en enlevant la TVA sur les pesticides et insecticides. Concernant le Land Bank Fund, qui est un fonds pour les terrains abandonnés, il s’agit d’une mesure vouée à l’échec, estime-t-il. 

Pour Kreepalloo Sunghoon, le ministre des Finances n’a pas cerné les réalités du secteur agricole : « Le ministre des Finances n’a pas su maîtriser ce secteur. Nous faisons face à une situation économique critique. Le ministre aurait dû sécuriser l’alimentation et remettre les terrains en productivité. Mais il a maquillé le Budget en reformulant certaines mesures du Budget 2012 à l’instar du maintien du versement d’une avance de 80 % aux planteurs de sucre. Ces 80 % sont, à vrai dire, un prêt bancaire, que les petits planteurs doivent, par la suite, rembourser. Je prédis le pire pour 2013 dont plus de terrains abandonnés. »

De leur côté, les exportateurs de fruits, de fleurs et de légumes se disent très satisfaits des mesures annoncées pour le secteur agricole. « Nous saluons les énormes efforts déployés par le gouvernement pour nous satisfaire. Ces mesures encouragent les exportateurs », observe Vikram Hurdoyal, directeur d’Ocean Tropical Fruits. Ainsi, les exportateurs saluent le rabais de fret maintenu jusqu’en 2015.

L’extension du FORIP aux producteurs de fruits, de fleurs et de légumes est également une bonne nouvelle, ajoute-il. Seule ombre au tableau : le gouvernement n’a pas accédé à la requête des opérateurs d’enlever la TVA sur les pesticides et équipements.

Le biocarburant se fait attendre

Kreepalloo Sunghoon déplore que l’une des mesures du Budget 2012 pour le développement de la filière cannière n’ait pas encore été matérialisée. « En 2012, le ministre des Finances avait annoncé une bonne mesure, celle du biocarburant, à savoir un mélange de mélasse et d’essence). Cette mesure aurait été bénéfique aux planteurs, mais elle ne s’est jamais concrétisée. Qui plus est, elle a été exclue du Budget 2013. »
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