Le secteur touristique va enfin reprendre vie après de longs mois d’attente le Ministre des Finances. Renganaden Padayachy a annoncé des mesures fortes pour le secteur. Suivant les propositions des parties prenantes. Avec un retour aux activités en deux phases : Le 15 juillet et le 1er Octobre
La relance des activités touristiques a été annoncée par le Grand argentier vendredi dernier. Tant attendues par les acteurs du secteur, ces annonces viennent apporter une lueur d’espoir après de longs mois d’attente. «Il est vital de reprendre nos activités professionnelles et il est impératif de sécuriser les milliers d’emplois du secteur, faire revivre des familles et les petits commerces», énonce Jérémie de Fombelle, directeur général de LUX* Le Morne Resort. Ce dernier laisse devenir que les derniers 16 mois ont été la pire saison de l’industrie touristique à Maurice. Bien que la fermeture des frontières ait permis de mitiger la propagation du virus sur le territoire, l’ensemble du protocole a été très coûteux pour l’économie.
«2 772 touristes ont visité l’île Maurice de janvier à mars 2021, contre 304 842 pour la même période, l’année dernière. Les arrivées touristiques en provenance de nos principaux marchés, à savoir, la France, l’Angleterre, l’Afrique du Sud, l’Italie et l’Inde, ont chuté de 68 % lors des neuf premiers mois de 2020», déplore-t-il. Avec les détails sur les phases de réouverture, tout semble maintenant plus clair et sûr. «Nous espérons que le grand rebond sera pour le mois d’octobre avec la levée totale des restrictions. Il est temps désormais de faire savoir de façon énergique et innovante que l’île Maurice est de nouveau prête à accueillir des visiteurs du monde entier», professe-t-il.
Dans la situation actuelle, l’ouverture graduelle à partir du 15 juillet est un bon choix, selon lui, car cela envoie un bon signal aux marchés habituels, qui voient qu’à Maurice les choses se font avec prudence. «Nous restons optimistes et confiants qu’avec de l’énergie et de la créativité, nos hôtels sauront rendre cette phase de ‘resort tourism’ attrayante pour le touriste», renchérit Jean-Michel Pitot.
Cependant, Jérémie de Fombelle souligne qu’il faudra quand même que Maurice sorte le grand jeu pour convaincre plus d’agences à vendre notre destination et inciter plus de touristes à venir sur notre territoire. «Nous avons besoin de stratégies solides autour de l’attractivité du territoire, telle une nouvelle marque, fraîche et séduisante, qui mettra en valeur l’identité et l’ADN unique de notre île, de nouveaux produits à fort potentiel liés à la biodiversité et à la culture, une logistique d’accueil fluide et simple (aéroport, trajets d’avion, formalités) et, enfin, une expérience digitale optimisée pour la promotion de la destination», propose-t-il.
D’ailleurs, lance-t-il, «se relancer, c’est renforcer ses actions sur les marchés existants mais également s’offrir de nouvelles opportunités et aller explorer de nouveaux marchés». Pour lui, l’idée serait d’avoir une meilleure connaissance de ces marchés, comprendre leurs comportements et les besoins des voyageurs. Cela permettra aussi de développer des produits pour attirer ces nouveaux segments.
MAURICE, UNE DESTINATION SÛRE
Avec la campagne de vaccination intensive et des conditions de réouverture responsables et consciencieuses, les acteurs du secteur touristique consentent à dire que Maurice se positionne aujourd’hui comme une destination sûre. «Nous avons une solide réputation sur nos principaux marchés. Des études ont démontré que Maurice est une destination très demandée dans les moteurs de recherche. Ces constats démontrent que nous sommes sur la bonne voie pour augmenter les réservations pour les prochains mois. Bien sûr, maintenant que nous avons une date d’ouverture, il convient aux acteurs du tourisme de lancer des campagnes de promotion et des actions pour booster les ventes», argumente le directeur général de LUX* Le Morne Resort.
Par contre, comme Jérémie de Fombelle, il recommande de tenir compte de l’évolution des habitudes, des comportements et de la demande globale des voyageurs. Mais pas que ! «Notre compagnie aérienne est actuellement clouée au sol ; nous avons besoin qu’elle soit opérationnelle afin de répondre aux besoins des voyageurs lorsque les restrictions seront levées. Le financement est une bonne chose, mais une approche plus collective et holistique est nécessaire», rappelle-t-il.
Pour lui, les mesures énoncées lors du Budget apporteront sans doute un certain soulagement aux hôtels et aux PME, car cela les aidera à obtenir des liquidités et des fonds de roulement à court terme. Cependant, il précise que tout dépendra de la rapidité avec laquelle le secteur pourra se rétablir et atteindre un niveau de fonctionnement pérenne. Les autres organismes et entreprises liés à l’industrie du tourisme ne pourront respirer correctement que lorsque l’île sera régulièrement fréquentée par des touristes.
Préparer la relance
De plus, il confesse que l’accent a été mis sur l’économie circulaire, à travers l’utilisation de matériaux écologiques et recyclés, ainsi que sur la collaboration avec des grandes, moyennes et petites entreprises locales. «Nous n’avons pas arrêté de travailler. Nous étions constamment en relation avec nos collaborateurs à l’étranger et avec nos clients fidèles. Nous avons aussi créé les ‘Collectable Experiences’, un ensemble de plusieurs expériences bien-être, culturelles et découvertes qui répondent à la «quête de sens» de nos visiteurs. Nos procédures en place assurent aussi la sécurité sanitaire.»
Plus encore, Jérémie de Fombelle confie que son hôtel propose d’ores et déjà des ‘in-resort stays’, une offre spécialement conçue pour les clients qu’ils accueilleront pendant la première phase de réouverture. Cette offre permettra aux clients de profiter d’un séjour riche en expériences en étant à l’hôtel. «Les gens prendront du temps pour voyager, se déplacer, souffler, vivre autre chose et faire le vide. L’île Maurice offre ce dont les gens ont besoin : des moments de calme et d’insouciance, la nature, la mer, la connexion humaine, un rythme plus doux et une culture d’échange.»