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Sean André, Sales and Marketing Manager de Kolos Cement Ltd : «Plus de retour à la normale ; il faut s’adapter au nouveau monde»

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Le ministre des Finances a, dans son dernier Budget, annoncé une série de mesures pour redynamiser le secteur de la construction. Quel regard jetez-vous sur ces mesures ?

Le secteur de la construction dépend largement des mesures budgétaires car les projets publics apportent des opportunités à tout un écosystème. Avec approximativement 4,4 % de contribution au Produit Intérieur Brut, le secteur de la construction n’englobe pas uniquement les entreprises mais aussi de nombreux travailleurs indépendants qui se greffent aux divers projets à différents niveaux. Il y a certes, certains projets qui se répètent mais cela est compréhensible compte tenu de la conjoncture depuis le dernier Budget du ministre des Finances. Un autre aspect important et décisif reste le lancement des projets ainsi qu’un suivi strict des cahiers des charges.

Pensez-vous qu’elles suffiront à remettre d’aplomb un secteur durement touché par la crise sanitaire et économique ?

L’implémentation des mesures annoncées doit impérativement se faire dans un cadre structuré. Il faut une perspective plus large et utiliser tous les moyens pour sauvegarder ce secteur en réelle difficulté depuis le début de la pandémie. Les projets gouvernementaux sont essentiels mais ne représentent qu’un maillon de la chaîne. Les métiers de la construction souffrent d’une mauvaise image, contrairement à d’autres secteurs. Ce genre de perception n’encourage pas les jeunes à rejoindre nos métiers. Cela résulte en un manque de main-d’œuvre et explique l’obligation d’importer de la main-d’œuvre étrangère. Il faut donc aussi promouvoir les formations et valoriser ces métiers qui permettent à des milliers de personnes d’avoir un toit sur la tête, un bureau où travailler et/ou des lieux de vie.

Si le secteur public continue de lancer des chantiers d’envergure, qu’en est-il du secteur privé ?

Avec le confinement et l’incertitude sur la réouverture des frontières, les promoteurs de projets privés étaient très conservateurs. Le secteur privé a beaucoup de projets en phase finale et beaucoup d’appels d’offres dans le pipeline, mais peu de démarrage en perspective. L’annonce des mesures budgétaires aura peut-être un impact positif sur le démarrage tant attendu de ces chantiers.

Dans quelle mesure le bouleversement du calendrier des projets issus du privé a-t-il impacté votre activité ?

Il y avait, au début de 2021, beaucoup d’espoir pour cette année. Il y avait aussi beaucoup d’incertitude. Les projets en cours seront pour la plupart complétés d’ici à la fin de 2021, voir mi-2022. Nous avions heureusement intégré cet élément lors de nos prévisions financières et il faut reconnaître que les 15 jours d’arrêt de 2021 ne peuvent être comparés aux deux mois d’arrêt en 2020.

Quel a été l’impact de la Covid-19 sur votre chiffre d’affaires sur les six premiers mois de l’année ?

Comme expliqué plus haut, nous n’avons eu que 15 jours d’arrêt complet et nous avons pu gérer ce confinement avec une meilleure préparation qu’en 2020. Le bilan des six premiers mois est satisfaisant compte tenu de la conjoncture. Il y a cependant eu un impact majeur sur le coût du transport de nos ciments, qui a connu une hausse significative de plus de 300 % et qui a également touché les autres matériaux de construction importés comme les barres de fer, les planches de coffrage, etc. La disponibilité des conteneurs se fait de plus en plus rare et cela n’augure rien de bon pour la fin de 2021 et 2022.

Comment vous y êtes-vous pris pour atténuer l’impact de la crise sur vos activités ?

Le maître-mot : optimisation des coûts. Ceci étant une politique de groupe et une politique d’entreprise, nous avons passé en revue toutes nos lignes de coûts et avons fait des revues mensuelles avec des objectifs clairs et précis pour réduire toutes les dépenses qui pouvaient être reportées et/ou annulées.

Vous attendez-vous à un retour à la normale à court terme ? Pourquoi ?

Seul un devin pourrait prédire l’avenir mais avec le nombre de cas positifs qui augmente quotidiennement, nous ne sommes pas à l’abri d’un troisième confinement. Il n’y aura plus de retour à la normale ; il faut s’adapter au nouveau monde et se dire que la normalité est devenue celle que nous vivons tous les jours. Le taux de change du dollar et de l’euro contre la roupie reste, cependant, un facteur qui influencera beaucoup le pouvoir d’achat des Mauriciens dans les mois à venir.

Quels sont les projets de votre entreprise d’ici à la fin de l’année ?

Les projets publics d’envergure qui sont toujours d’actualité sont l’autopont A1-M1 et le projet de Metro Express de Quatre-Bornes à Curepipe sans oublier l’extension du tracé jusqu’à Réduit.

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