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Réouverture des frontières : les opérateurs intransigeants sur le respect des normes sanitaires

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Réouverture des frontières : les opérateurs  intransigeants sur  le respect des normes sanitaires | business-magazine.mu

C’est à bord d’un Boeing 777ER qu’Emirates Airlines a effectué son premier vol sur la ligne Dubaï-Plaisance depuis mars dernier. Le vol EK 703 a touché le tarmac de l’aéroport SSR dans l’après-midi du samedi 3 octobre autour de 15h45 avec à son bord 283 passagers. C’est tout un symbole après plus de six mois d’une fermeture des frontières qui a plongé l’hôtellerie dans une profonde crise.

Parmi les passagers, des Mauriciens surtout, mais aussi des expatriés résidant et travaillant sur le territoire, des étudiants bloqués à l’étranger et une poignée de touristes. Ce premier vol commercial en direction de Maurice a été suivi par un deuxième vol en provenance de La Réunion opéré par Air Mauritius.

Dimanche, 198 passagers en provenance de Paris sont arrivés à Maurice. Et le lendemain, un vol d’Air Mauritius est arrivé de l’île sœur à la mi-journée.

Des 19 établissements hôteliers pouvant accueillir les voyageurs pour la procédure de quarantaine obligatoire, des centres récréatifs nationaux viennent d’être ajoutés à la liste. Ce développement répond à l’appel des Mauriciens souhaitant rentrer au pays, mais ne disposant pas des moyens financiers pour s’acquitter d’un forfait pour la quatorzaine obligatoire, incluant l’hébergement en pension complète et le transfert de l’aéroport à l’hôtel. Une condition sine qua non pour les voyageurs en direction de Maurice, du moins jusqu’au 31 octobre, comme l’a précisé l’Office du Tourisme. Une preuve d’achat d’un forfait voyages intégrant l’hébergement en pension complète à l’un des hôtels désignés est l’une des cinq conditions du retour à Maurice.

Les décisions du cabinet ministériel de vendredi dernier sont d’ailleurs venues appuyer les initiatives annoncées dans le sillage de la réouverture des frontières pour alléger la charge financière des Mauriciens désespérés de retrouver leur pays. Les Mauriciens sont, en effet, exemptés du paiement des trois tests PCR et des frais médicaux à encourir à Maurice. De l’avis d’Umarfarooq Omarjee, directeur commercial et développement de The OMJ Company, il faut faire preuve de flexibilité «compte tenu de la situation exceptionnelle qui prévaut. D’une semaine à l’autre, des changements s’opèrent dans les décisions prises ou annoncées. La proactivité est ce qui nous permet de demeurer

‘Covid-free’».


L’aspect financier crucial


Dans la conjoncture actuelle, les opérateurs sont conscients que l’aspect financier est crucial. L’on nous confirme d’ailleurs au sein d’un groupe hôtelier que les prix des forfaits hôteliers proposés pour la quatorzaine sont inférieurs aux tarifs pratiqués, compte tenu surtout des dispositifs sécuritaires déployés en ligne avec les protocoles instaurés par le ministère de la Santé. Tout supplément n’entrant pas dans le forfait de pension complète et représentant de fait un coût pour l’opérateur est appelé à être facturé. À l’instar d’un transport supplémentaire pour assurer le transfert d’un excès de bagages.

Pour assurer un transfert des plus confortables aux passagers de l’aéroport à l’hôtel, les établissements hôteliers travaillent notamment avec des Destination management companies. «L’hôtelier doit s’assurer que les transferts de l’aéroport sont fournis par des prestataires agréés et formés, toujours par le ministère de la Santé. Les gestes barrières sont de rigueur partout. De plus, tout membre du personnel appelé à être en contact direct avec les voyageurs est proprement avisé de la nature des responsabilités et tâches qui lui sont confiées, et est invité à les accepter avec les conditions assorties, dont le confinement adéquat et les indemnisations prévues», indique Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM).

Valeur du jour, certains hôtels sont particulièrement prisés, notamment parmi les trois-étoiles convertis en centres de quatorzaine payants. Une question certainement de rapport qualité/prix. Ainsi, Palms Hotel, Manisa Hotel et Veranda Grand Baie affichent complet pour les arrivées de passagers prévues respectivement le 8, 10, et 11 octobre.

Au niveau de VLH, on s’assure que les passagers placés en quarantaine se sentent à l’aise. Trois des hôtels du groupe font partie des 19 centres de quarantaine. Le gérant du Veranda Grand Baie, Christophe Montocchio, indique que l’établissement accueillera sa neuvième quarantaine dans quelques jours. Sur les 94 chambres, 82 ont été mobilisées pour accueillir une centaine de personnes d’ici au 11 octobre.

Lors d’une visite au Veranda Grand Baie vendredi dernier, l’équipe de Business Magazine a eu un aperçu du dispositif sécuritaire mis en place. Dès notre arrivée, nous avons été pris en charge par un hôte. Après la prise de température, c’est tout masqué qu’on nous a guidés jusqu’à la réception. La configuration est inhabituelle avec des chaises rangées dans le respect des normes de distanciation sociale. Destinées aux 111 passagers qui arriveront le 11 octobre, ces chaises seront le premier arrêt des clients de quatorzaine à leur arrivée à l’hôtel. «Après les formalités à l’aéroport comme la prise de température et le test PCR, les clients seront conduits à l’hôtel. C’est le tour-opérateur Mautourco qui assurera le trajet par autobus. Les clients arriveront dans ce ‘lounge’ aménagé pour procéder à l’enregistrement. Le but est que personne ne puisse être en contact avec son prochain afin d’éviter tout risque de contamination au cas où quelqu’un serait positif. Dans cette optique, des ‘online check-in’ ont été proposés aux clients au préalable», détaille Christophe Montocchio. 

Soigneusement gantés, masqués et équipés de kits de protection sanitaire, le personnel de l’hôtel sera à la disposition des clients pour leur expliquer l’ensemble du protocole sanitaire à respecter, avant de les conduire à leurs chambres. Pour assurer la sécurité des employés, les équipes seront divisées, et seuls 5 des 13 employés qui résideront volontairement sur place auront un accès direct aux invités. Ces derniers resteront en quarantaine pendant 14 jours, comme l’ensemble du personnel et ils seront étroitement surveillés par les agents du ministère de la Santé déployés sur les lieux.

«Le protocole sanitaire étant strictement respecté, il y aura une prise de température trois fois par jour. Ainsi, avant même qu’il n’y ait un soupçon de contamination, on pourra déjà détecter le cas. Et dès qu’un client aura une poussée de température, les trois membres du personnel du ministère informeront les autorités, et s’ensuivra l’arrivée d’une ambulance en moins d’une heure. La personne sera ainsi tout de suite conduite à l’ENT de Vacoas, où le protocole normal sera suivi», ajoute Christophe Montocchio.

En outre, en vue de faire respecter tout le protocole prédéfini par le ministère, chaque invité devra s’occuper de sa propre chambre. Tout ce dont il aura besoin sera fourni par l’hôtel comme les masques, désinfectants, produits de nettoyage, balais et serpillières. Aucun membre du personnel ne sera autorisé à accéder aux chambres car aucun service d’étage ne sera disponible et même les repas seront laissés à l’extérieur des portes.

Clairement, tout au long du processus de réouverture des frontières, aucun écart ne sera permis. Il faudra coûte que coûte éviter une seconde vague de la pandémie.



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