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Événementiel- Assurer le spectacle malgré la crise

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Événementiel-  Assurer le spectacle  malgré la crise | business-magazine.mu

Tout revoir sous un nouvel angle. C’est, en somme, ce à quoi s’attellent depuis ces dernières semaines les organisateurs d’événements pour repenser la façon de les organiser et faire de sorte à les faire vivre autrement.

C’est ainsi que Madhavi Nuckchadee, Banqueting & Events Manager de Maritim Resort and Spa, se retrouve à revoir complètement la stratégie et le mode d’organisation pour refaire vivre le domaine. C’est le même constat du côté d’Impact Production Group. Son directeur, Jean-Luc Manneback, va même plus loin, avançant que «seules les compagnies d’événementiels ayant peu de frais ou une capacité de résilience importante et de brillantes idées survivront à cette période difficile». D’ailleurs, ce dernier rappelle que le secteur de l’événementiel dépend beaucoup du tourisme.

Il est bon de rappeler que le nombre d’arrivées touristiques au premier trimestre 2020 a diminué de 13,5 % pour se situer à 304 842, contre 352 305 au premier trimestre 2019. Cela fait ressortir que la baisse dans l’arrivée des touristes n’est pas seulement liée au coronavirus. Si l’on en croit le directeur d’Impact Production Group, les touristes sont attirés par la joie de vivre des Mauriciens. Leur accueil, leur sourire et leur simplicité ont séduit le monde entier mais depuis quelque temps, ce mode de vie n’est plus. Ce qui contribue autant que les conditions climatiques et les implications de la pandémie à un déclin significatif du secteur du tourisme. «Comme nous dépendons beaucoup du tourisme, il va sans dire que nous sommes très impactés par cette crise. Nous avons perdu 100 % de notre chiffre d’affaires depuis la mi-mars tandis que les frais fixes demeurent», déplore-t-il.

Du côté du Maritim Resort and Spa, Madhavi Nuckchadee rappelle que plus d’une dizaine d’événements qui devaient avoir lieu en mars et avril 2020 ont été annulés en raison de la Covid-19. «Les règles applicables aux conditions sanitaires ne cessent d’évoluer. Le plus difficile est de ne pas avoir de visibilité sur les mois à venir», note-t-elle. Le défi actuel est d’ordre financier car les budgets diminuent surtout en temps de crise. «Le problème dans la réduction des coûts est qu’il y a toujours un seuil au-dessous duquel on ne peut pas descendre. C’est donc un exercice nécessairement limité mais avec un peu de créativité, on peut néanmoins trouver de nouvelles voies», assure-t-elle.

Il en va de même pour Carte Abricot où le chiffre d’affaires n’est même pas de 20 % par rapport aux autres années à cette date. Karen Carpin, la directrice, informe que les mois les plus demandés sont avril, août, octobre et décembre, mais à ce jour, tous les mariages d’avril et d’août ont été reportés. Elle dit : «Nous comptons beaucoup sur les événements d’octobre et de décembre pour mitiger les pertes».

En effet, ce bouleversement n’a pas épargné l’organisation des mariages à Maurice. Île paradisiaque, Maurice a toujours su conserver sa place de destination touristique la plus demandée, notamment lorsqu’il s’agit d’organiser des Big Fat Weddings. En effet, les marques et opérateurs touristiques mauriciens ont été nominés dans plus de 40 catégories aux 27e World Travel Awards pour la région de l’océan Indien. Madhavi Nuckchadee fait part que «Maurice est une destination très prisée pour ce type d’événements».

Ce qui fait la différence, c’est avant tout «les belles plages et les services incomparables de notre île qui les attirent toujours», souligne Karen Carpin. À savoir que les Big Fat Weddings sont en provenance de l’Inde et de l’Afrique du Sud, avec un grand nombre d’invités pour un mariage qui se tient sur plusieurs jours avec des événements grandioses chaque jour. Cependant, l’appréhension règne toujours car «c’est sûr qu’à l’île Maurice, le marché est là mais en ce moment les futurs mariés optent plus pour des mariages à petit budget avec un nombre d’invités restreint.»


Cibler le marché local


Selon les chiffres de Statistics Mauritius, le nombre de mariages célébrés à Maurice en 2019 était de 9 709, soit 3,2 % de moins qu’en 2018 (10 034). Pour le premier trimestre 2020, 1 783 mariages ont été célébrés, soit 577 en janvier, 761 en février et 445 en avril. Certes, les mariages locaux ne peuvent être comparés aux Big Fat Weddings d’Europe, d’Afrique du Sud ou d’Inde qui sont organisés dans l’île chaque année, mais c’est toujours un marché exploitable. Et c’est bien ce que confirme Karen Carpin en proposant ses services aux Mauriciens. Elle sait qu’il faut du temps pour que l’industrie du tourisme revienne à la normale. «Nous proposons des forfaits mieux adaptés à la situation, c’est-à-dire des mariages à petit budget et des forfaits Micro Wedding avec moins d’invités mais tout aussi mémorables pour les mariés et les convives», précise-t-elle.

Pour Madhavi Nuckchadee, le mariage est un événement qui doit être mémorable tant pour les mariés que pour les invités. «Les Indiens l’ont compris depuis longtemps. Ils n’hésitent pas à investir dans des cérémonies dites «Big Fat Indian Weddings», qui semblent tout droit sorties d’un conte des mille et une nuits. Les hindous mauriciens constituent des clients potentiels enclins à organiser le même genre d’événement mais sans la partie hébergement puisqu’ils habitent déjà à Maurice», suggère-t-elle.

Les acteurs de ce secteur n’ont guère d’autre choix que de s’adapter à la demande des clients locaux. Non seulement pour l’organisation de mariages mais aussi pour d’autres activités liées à l’événementiel. «Nous espérons pouvoir offrir nos services aux locaux pour leurs mariages et événements de toutes sortes tels que baptêmes, anniversaires, fêtes d’entreprise et autres. Par la suite, avec la réouverture des frontières, espérer l’afflux de touristes qui ont choisi l’île Maurice comme destination de rêve pour leur mariage. Nous comptons les accompagner personnellement en tenant compte des règles sanitaires à appliquer», souhaite Karen Carpin.

Quant à Madhavi Nuckchadee, elle note «un véritable engouement depuis la réouverture, comme avant le confinement, pour renouer avec l’événement. Les gens sont désireux de sortir et de partager de bons moments en dehors de chez eux». Ainsi, Maritim Resort & Spa Mauritius a diversifié ses activités avec ses ‘happy hour TGIF’ tous les vendredis au restaurant Anno 1743, et de nouvelles expériences pour les familles telles que des visites guidées, un jeu en bois pour enfants, pêche à la rivière et tir à l’arc ainsi que la ferme animalière. Le centre équestre et le parc des tortues géantes sont également accessibles comme auparavant au Château Mon Désir.

En fin de compte, il va sans dire que le secteur de l’événementiel en lui-même est générateur d’activités pour une multitude de secteurs. Karen Carpin, même si elle attend un retour à la normale d’ici septembre, reste consciente des enjeux du secteur. «Trouver déjà notre marché de prédilection, c’est-à-dire les clients européens et sud-africains n’est pas du tout certain car nous doutons encore de la réouverture des frontières pour les différents pays. Nous savons aussi que les clients attendent plus dans un an ou deux. Entre-temps, il faudrait gérer l’entreprise pendant un an, en sachant que les revenus ne seront pas comme pour les autres années», dit-elle.


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Nouevent.com : se digitaliser pour donner plus de visibilité aux prestataires

Carte Abricot se tourne vers le digital pour créer un site dédié à tous les prestataires d’événementiels à Maurice afin de leur assurer une plus grande visibilité et de promouvoir les services et produits de chacun. Cette plateforme sera pratique pour les futurs mariés et ceux qui souhaitent organiser des événements. Ils auront accès à tous les acteurs du secteur, pour avoir tous les services nécessaires à portée d’un clic. La directrice, Karen Carpin, précise qu’elle «pense pouvoir faire de ce site un one-stop shop, et en même temps aider les petites et moyennes entreprises à sortir la tête de l’eau en étant visibles sur le Web». De plus, cette nouvelle adaptation du secteur événementiel donnera l’opportunité d’étendre les multiples offres autour des différentes activités, tout en offrant la possibilité d’avoir accès à la plus large gamme de produits et services adaptés à des situations inédites.



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