«Nous ne pouvons pas nous permettre de rester sur cette» – Yogesh Gokool, Senior Executive – Head of Global Business d’AfrAsia

C’est officiel ! La nouvelle est arrivée brusquement et sans surprise. L’Union européenne a élargi sa liste noire en ajoutant Maurice parmi la douzaine de pays qui y figurent. «Nous ne pouvons pas nous permettre de rester sur cette liste car il y a ou pourrait avoir de graves ramifications pour le pays de manière générale, mais plus spécifiquement pour les services financiers et les secteurs bancaires», avance Yogesh Gokool, Senior Executive - Head of Global Business d’AfrAsia. Ces risques pourraient effectivement représenter des menaces sur la réputation et le bon déroulement des institutions bancaires.

Or, en termes de risques réputationnels, les dommages potentiels causés par l'inscription vont selon ses dires compromettre la confiance globale dans la juridiction mauricienne. «Cela risque d'entraver la vision de Maurice en tant que Société financière internationale (SFI) et la confiance des investisseurs internationaux», explique-t-il. D’ajouter qu’en sus des pays européens, d'autres juridictions peuvent également, immédiatement ou progressivement, se méfier des paiements authentiques de Maurice, compromettant ainsi la bonne réputation de la juridiction et sa stratégie en tant que SFI.

«La Reserve Bank of India a déjà commencé à refuser des licences aux investisseurs basés sur l’île en raison de son incapacité à effectuer des contrôles de diligence raisonnable appropriés», affirme le haut cadre d’AfrAsia. Avant, le pays n’a jamais figuré sur la liste noire d’aucune organisation internationale.

De plus, l’inclusion n’arrangera pas les choses. Elle aura un impact négatif sur la facilité de faire des affaires et la compétitivité de la juridiction dans son ensemble. «Maurice a constamment remporté la première place parmi les pays africains au World Bank’s Ease of Doing Business Index avec The World Economic Forum’s 2017-18 Global Competitiveness Report du Forum économique mondial réaffirmant qu’il est le pays subsaharien le plus compétitif. Il a aussi maintenu sa première position dans le Mo Ibrahim Africa Governance Index 2018 avec un score de 80/100», dit Yogesh Gokool.