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Le projet d’aquaculture de Growfish n’ira pas de l’avant

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Aquaculture

Le projet d’aquaculture porté par Growfish International Mauritius Ltd, au large de Bambous, a été gelé. Cette décision fait suite aux arguments de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) qui contestait l’octroi à Growfish d’une EIA Licence en raison du risque d’effets dévastateurs sur tout le secteur du tourisme.

Les représentants de la société et des ministères de l’Environnement et de l’Économie océanique ont déclaré, à l’appel de l’affaire, renoncer à la demande de révision de la décision du Tribunal de l’Environnement. Celui-ci avait reconnu, en avril 2019, le bien-fondé des arguments de l’AHRIM qui contestait l’octroi d’une EIA Licence à Growfish.

C’est en octobre 2017, quelques mois après l’octroi d’une EIA Licence au promoteur, que l’AHRIM a déposé un recours en appel. Les raisons évoquées : les conditions EIA n’étaient pas respectées, le risque requin était réel et le projet était démesuré. L’association s’est appuyée sur l’analyse de trois experts, notamment, le biologiste Michel de San, spécialisé en gestion de projets de développement des pêches et de l’aquaculture, Sharveen Persand, spécialiste en océanographie physique, et Pierre Bosc, ingénieur agro-halieute.

«C’est avec soulagement que l’AHRIM a accueilli cette nouvelle, le mardi 18 mai. Nous avons fait ce qu’il nous incombait de faire et nous nous sommes remis à la sagesse de nos instances judiciaires. Nous sommes satisfaits que la raison a prévalu. Ce projet représentait un réel danger pour le tourisme et pour tout le pays en raison des nombreuses failles et maladresses qu’il comportait. Il ne correspondait ni aux ambitions de notre pays pour l’aquaculture, ni à ses capacités», fait ressortir Jocelyn Kwok, CEO de l’AHRIM.

Les ambitions du projet étaient cent fois plus élevées que celles de la Ferme Marine de Mahébourg, le plus grand projet d’aquaculture que compte aujourd’hui le pays. La probabilité que le projet de Growfish accroisse la présence de requins près des côtes était jugée «une certitude» par les experts, avec les huit containers de nourriture déversés dans les cages par jour et 100 tonnes de déchets. Un risque pourtant nié par le promoteur, qui avait parlé de «risque zéro».

L’AHRIM avait soutenu, devant le tribunal, que les autorités avaient été induites en erreur et amenées à délivrer le permis EIA en s’appuyant sur des faits erronés. Elle a aussi démontré que les conditions imposées dans l’EIA pour prévenir le risque requin étaient insuffisantes. Le promoteur s’était engagé à poser des filets et à communiquer aux autorités les méthodes qu’il compte utiliser pour amarrer les cages, sans pouvoir en démontrer l’efficacité.

Selon l’AHRIM, plusieurs conditions de l’EIA n’avaient pas été respectées, notamment : la viabilité du projet, l’impact des vagues et des conditions de la mer sur le projet, l’impact sur l’environnement marin, l’impact pour les autres partenaires, notamment les pêcheurs de Bambous, les opérateurs engagés dans l’observation de dauphins et la plongée sous-marine, et les nombreux hébergements touristiques de Flic-en-Flac qui n’avaient pas été consultés.