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Le pétrole surfe la vague de confiance mondiale

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Signe d’un regain de confiance sur les marchés, le cours de l’or noir entame un redressement qui se dessine depuis quelque temps déjà. Annonciatrice d’un certain regain d’équilibre, cette situation semble surtout être portée par l’espoir de réouvertures des frontières et de reprise économique qui s’ensuit.

LE cours du baril oscille aujourd’hui autour de 67 – 70 dollars alors qu’au plus fort de la crise, l’année dernière, il avait plongé en territoire négatif. Ce redressement semble indiquer un retour de la confiance et aussi de la consommation alors qu’à travers le monde, le vaccin est source d’espoir de reprise. «Le prix du baril s’est redressé alors que nous pouvons envisager une sortie de crise et une reprise économique, mais aussi sociale, avec un retour à la normale de la consommation, de la production et des déplacements», commente Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital. Cédric Béguier, Head of Sales & Marketing Africa de LS Advisors, est, lui, d’avis que tout ne tient pas dans un retour de la confiance du côté des consommateurs car il évoque des actions concrètes des producteurs de pétrole en vue de redresser les prix, notamment du côté saoudien. «L’Arabie saoudite a décidé d’elle-même de réduire d’un million de barils sa production, ce qui a fait grimper les cours et lui a redonné tout pouvoir sur l’OPEP. Même si elle a autorisé la Russie et le Kazakhstan à augmenter légèrement leur production pour des raisons saisonnières, elle tient les autres membres de l’OPEP qui seraient tentés d’en faire de même en les menaçant de remettre son million de barils sur le marché, et en conséquence de faire baisser les prix. L’OPEP détient des stocks disponibles d’environ huit millions de barils qu’elle ne remet pas sur le marché. De même, elle ne relance pas sa production, considérant ne pas avoir une vision assez claire de la reprise économique», indique-t-il.

 L’impact de la vaccination dans le raffermissement des cours pétroliers est indéniable pour Alexandre Sanchini, qui pense que les vaccins sont notre meilleur outil de sortie de crise en ce moment. «L’avenir dira s’ils le sont, mais les marchés, en particulier ceux de matières premières, ont envie d’y croire, ce qui se traduit par une hausse des cours», note-t-il. Si Cédric Béguier accepte le fait que le vaccin a contribué positivement à l’enthousiasme et sur les prévisions de consommation, aidant les prix à augmenter, il insiste sur le fait que la principale raison reste les coupes de production. «D’ailleurs, il y a beaucoup de questionnements sur l’efficacité réelle des vaccins à endiguer rapidement la pandémie et surtout la capacité des États à vacciner rapidement les populations», fait-il ressortir.

 Nonobstant le fait que la confiance soit de retour, d’autres facteurs sont susceptibles de contribuer à la tendance haussière du pétrole, notamment du Brent observe Alexandre Sanchini. Outre la hausse de la consommation, ils sont d’ordre géopolitique : les tensions Arabie saoudite-Yémen, la baisse de la production en Amérique du Nord, la politique économique et environnementale de Biden. «De l’autre côté, les facteurs pour sa baisse sont éventuellement une consommation qui ne retrouvera pas ses plus hauts niveaux, les engagements climatiques et les avancées dans les énergies renouvelables, et une sortie de crise sanitaire qui s’enlise. N’oublions pas que le pétrole, en tant qu’actif coté en Bourse, est très sujet à la spéculation. Les prix de marché sont très certainement influencés par les spéculateurs, au moins autant que par le mécanisme d’offre et de demande des producteurs et consommateurs. Les liquidités abondantes sur les marchés vont aussi s’investir sur des matières premières en tant que placement financier», soutient Alexandre Sanchini.

Cédric Béguier abonde dans le sens du rapport de l’Agence internationale de l’énergie de la semaine dernière, qui estime que la demande mondiale de pétrole devrait mettre deux ans à renouer avec ses niveaux d’avant crise. «De plus, le marché a surpayé la dernière réunion de l’OPEP, des indicateurs économiques moyens en Asie, des taux qui montent, une campagne de vaccination qui tarde ou encore les reconfinements en Italie, en France et en Allemagne. Bref, la route est encore longue avant une vraie reprise des cours du pétrole», conclut-il.

 

La suite dans le Businessmag 1483 – du 24 au 30 mars 2021 

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