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Global business – Maurice frappé du sceau de l’infamie jusqu’en mars-avril 2021

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Global business - Maurice frappé du sceau de l’infamie jusqu’en mars-avril 2021 | business-magazine.mu

Le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, l’a concédé : dans le meilleur des scénarios, Maurice sortira de la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) en février 2021. De là, les procédures pour que nous so-yons enlevés de la liste noire de l’Union européenne (UE) pourront être initiées. Au bas mot, celles-ci devraient prendre six semaines.

Selon l’avocat d’affaires Penny Hack, il apparaît effectivement improbable que Maurice soit retiré de cette liste avant la date fatidique du 1er octobre 2020. Il explique que le rapport que les autorités mauriciennes ont soumis au GAFI en début de semaine sera d’abord examiné par un panel début septembre, afin de déterminer s’il y eu progrès ou pas au niveau des cinq déficiences stratégiques relevées par le GAFI. Celles-ci concernent les mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

S’ensuivra une rencontre face-à-face par voie électronique qui comprendra la soumission des conclusions du panel au GAFI. «Il faut comprendre que dans notre cas, la présence sur la liste noire de l’UE est une conséquence de notre présence sur la liste grise du GAFI. Si les conclusions sont favorables, il y aura alors une autre inspection par le GAFI afin de valider le rapport et les précisions d’ici novembre ou décembre. Puis, il va falloir attendre février 2021 pour qu’une décision soit prise de nous retirer de la liste grise du GAFI. Vis-à-vis de l’UE, nous n’avons pas d’autres critères à satisfaire que ceux définis par le GAFI. Donc, en cas de succès, Maurice sortira de la liste noire européenne dans les six semaines qui suivent. Si on est optimiste, ce sera en mars ou avril 2021. Le tout se jouera sur l’application de nos lois sur le blanchiment et l’efficacité de cette application, non pas la chasse aux sorcières qui se fait d’habitude pour le moindre soupçon», explique Penny Hack.

La concurrence suisse

Mais, entre-temps, les répercussions se font déjà sentir, comme le fait ressortir le Dr Ludovic Verbist, Managing Director du Groupe AAMIL. Il souligne qu’en dehors de Maurice, plusieurs banques réagissent avec une très grande frilosité à des demandes d’ouverture de comptes pour des sociétés de droit mauricien. «Cela entraîne des réflexions de clients, qui se demandent s’il ne faut pas relocaliser en dehors de Maurice pour éviter ces freins. Certains sont d’ailleurs en train de ‘passer à l’acte’. Dans ce contexte, la place financière suisse a repris des couleurs. Tous les régimes d’imposition spéciaux pour les sociétés ont été abolis. Depuis le 1er janvier 2020, le taux d’imposition unique pour les sociétés est maintenant inférieur à 15% dans toute la Suisse. Dans le Canton de Genève, il est de 13,99 %», soutient-il.

Ainsi, pour ne pas perdre du business, le Dr Ludovic Verbist pense que l’accent doit être mis avant tout sur la qualité des services, au-delà bien sûr de tous les avanta-ges objectifs qu’offre Maurice. Il n’est pas compréhensible, par exemple, que les banques basées à Maurice n’ouvrent actuellement des comptes qu’après de trop longs délais ou refusent même trop souvent, sans justification. De même, il souligne qu’il faut rouvrir les frontières, bien sûr avec toutes les mesures de protection indispensables. Et il faut absolument montrer que Maurice «means business». D’un autre côté, le Dr Ludovic Verbist pense qu’il y a trop souvent des modifications dans les lois régissant le secteur du global Business ; ce qui n’est pas crédible. «Il faut au contraire des lois permanentes, sans modifications à chaque présentation d’un budget. Cela enlève tristement beaucoup de crédibilité à notre centre financier», martèle-t-il.

Pour Penny Hack, le mal est déjà fait. à ce stade, il va falloir sécuriser le business existant en attendant notre sortie de la liste noire. «à l’avenir, la Banque de Maurice, la Financial Services Commission ou le ministère des Services financiers et de la Bonne gouvernance, dans l’application des lois contre le blanchiment, ne doivent pas confondre zèle et répression pour efficacité. Ils ne doivent pas, non plus, se baigner dans l’opacité d’un soleil éclipsé, qui souvent masque la malhonnêteté, les injustices, les fraudes et la corruption. De simples trophées de chasse sans plus ne vont pas convaincre le GAFI. Les institutions qui traquent les transactions suspectes, de par leur comportement, sont elles-mêmes devenues suspectes. Ce n’est pas un hasard que nous sommes sur une liste noire», observe-t-il  

Pendant l’exercice de consultation avec le GAFI, Maurice sera officiellement sur la liste noire de l’UE. Et le secteur du global business sera complètement à découvert. Sur le plan réputationnel, nous sommes déjà affligés et certainement il n’y aura pas de croissance dans le secteur. «Néanmoins, le secteur est résilient et je pense que nous survivrons malgré tout. Il faut savoir que la liste noire déclenche automatiquement des alertes et des procédures onéreuses au niveau des banques correspondantes aussitôt qu’on mentionnera Maurice. Ces mêmes contraintes vont décourager les investisseurs à venir chez nous et inciteront d’autres à partir», note Penny Hack. 

Par ailleurs, pendant cette période où le global business sera frappé du sceau de l’infamie, il serait avantageux que l’UE et le GAFI fassent une déclaration signifiant les efforts importants consentis par Maurice pour mettre en place toutes les recommandations du GAFI.



Ludovic

Depuis le 1er janvier 2020, le taux d’imposition unique pour les sociétés est maintenant inférieur à 15% dans toute la Suisse.


Bâtir un partenariat sur le long terme avec l’UE

Maurice dispose d’arguments forts et objectifs pour développer et entretenir un dialogue permanent et de qualité sur le long terme avec l’UE, pour mettre en évidence les intérêts réciproques des partis en présence afin de bâtir et d’amplifier un partenariat sur le long terme. Toutefois, le pays devra disposer des bons relais de communication permanents en Europe pour rappeler ce qui précède, développer et entretenir une réelle relation de confiance et de partenariat et raviver l’amitié réelle, mais quelque peu négligée ces dernières années, tout au moins prise pour argent comptant. 

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