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Fonds souverain. Une option pour transférer la richesse aux générations Futures

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Fonds souverain. Une option pour transférer la richesse aux générations Futures | business-magazine.mu

Les fonds souverains réorientent leur stratégie. Certains d’entre eux sont désormais connus comme des Future Generation Funds (FGF). Car ils ont des objectifs macroéconomiques et stratégiques spécifiques, comme la restauration de notre écosystème. Un capital qui sera alors transmis aux générations. À Maurice, on pourrait créer un tel fonds souverain qui serait financé par un transfert de réserves de change de la Banque centrale.

Selon Jaya Patten, directeur de Jaya Advisory -

Financial Markets Risks and Governance, les principaux objectifs d’un FGF sont de stabiliser l’économie du pays grâce à la diversification internationale et d’assurer la richesse des générations futures. Ils soutiennent et orientent l’agenda stratégique, économique et social du pays. L’horizon d’investissement est généralement à long terme avec une approche stratégique sur des actifs étrangers. Ce type de fonds existe depuis plusieurs décennies et on compte près de 90 fonds de ce type, gérant une manne estimée à environ USD 8 500 milliards.

Au départ, c’était principalement les pays possédant des ressources naturelles ou des matières premières qui créaient ce genre de fonds. Toutefois, au cours des dernières décennies, plusieurs pays dépourvus de ressources naturelles ont mis en place de tels fonds et ont connu un énorme succès. Singapour en est l’exemple type.

«L’idée du FGF est pertinente pour Maurice pour deux raisons principales : premièrement, le modèle économique actuel est désuet. Depuis plus d’une décennie, on enregistre un double déficit, à savoir à la fois sur le budget (3 % - 3,5 % du PIB) et sur le compte courant (déficit commercial 15 % - 20 % du PIB). Une telle dépendance passive et inconsciente sur l’afflux de capitaux à court terme n’est pas viable. Les capitaux à court terme sont volatils et capricieux, créant une situation précaire pour l’équilibre extérieur et la résilience de l’économie. Deuxièmement, il est grand temps de développer une approche stratégique pour formuler une stratégie de croissance équitable et durable. Cet aspect a été rendu plus pressant par la pandémie. La Covid-19 a conduit à un nouveau paradigme en termes d’attentes du peuple sur le partage du gâteau national. En matière de pensée économique également, l’équité est prisée. La réponse à la pandémie a été un changement radical vers une intervention gouvernementale massive en termes de soutien direct aux revenus, aux moyens de subsistance et aux vies», explique Jaya Patten. 

Identifier les secteurs de pointe

Ainsi, l’aide que peut apporter un FGF peut se résumer en trois axes. Premièrement, il peut agir comme un éclaireur pour la veille technologique et commerciale. Le but est d’identifier les secteurs de pointe et les pistes commerciales innovantes. Cela permettra d’étayer l’élaboration de politiques stratégiques de soutien pour créer l’écosystème favorisant l’installation et le développement à Maurice d’industries potentiellement de pointe. Deuxièmement, il permet d’accéder au savoir-faire nécessaire pour délivrer la combinaison optimale de facteurs de production – travail, capital et technologie – engendrant une croissance équitable et durable à long terme.

Troisièmement, le FGF aide à produire une source supplémentaire de revenus libellés en devises et attirer les investissements directs étrangers dans des secteurs de pointe identifiés. Et Jaya Patten d’étayer ses propos : «Les fonds investiront dans le but vital d’obtenir des informations sur le marché, de connaître et de se faire connaître des principaux acteurs et d’acquérir le savoir-faire commercial dans les industries de pointe de l’avenir. Cette expertise sera mise à profit pour poser les jalons de l’écosystème requis. Il devrait à son tour engendrer de nouvelles entreprises pour desservir à la fois les marchés nationaux et étrangers, en particulier en Afrique. Singapour a réussi brillamment en utilisant une stratégie similaire. L’Afrique sera plus peuplée que la Chine d’ici à 2025. Nous devons faire partie de la chaîne d’approvisionnement en termes de capital, de services et de solutions aux défis économiques et sociaux liés à une croissance équitable et durable».


Jaya

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