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Daniel Essoo : «Une sortie de la liste noire vers décembre ou janvier dans le meilleur cas de figure»

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Daniel Essoo

En dépit de notre présence sur la liste noire de l’Union Européenne, les services financiers se sont montrés très résilients et les clients ont maintenu leur confiance dans la juridiction mauricienne, souligne le CEO de la MBA.

Les nouvelles sont enfin bonnes : le GAFI a exprimé sa satisfaction par rapport à l’avancée satisfaisante de Maurice au niveau de la complétion de son plan d’action. Vos commentaires ?

C’est une très bonne nouvelle pour Maurice. La visite d’inspection représente l’étape finale du processus, où les assesseurs viennent sur place pour valider les mesures mises en place par les autorités. Cette annonce envoie un signal positif à nos clients et aux professionnels des services financiers dans le monde, et vient dire que les autorités ont accompli la majeure partie du plan d’action. Il nous faut souligner le progrès rapide de Maurice. Le Groupe d’action financière (GAFI) accorde généralement deux ans pour le processus, qui dure souvent plus longtemps. Il est donc encourageant que nous soyons arrivés à ce stade au bout de 14 mois.

Jusqu’ici, quel est l’impact de notre présence sur les listes du GAFI et de l’Union européenne ?

À l’annonce de l’inclusion de Maurice sur ces listes, il y avait deux craintes principales : des frictions dans l’acheminement des paiements, et la perte d’investissements. Dans l’ensemble, l’impact a été relativement limité. Les banques étrangères ont commencé à poser beaucoup plus de questions, mais les banques mauriciennes ont travaillé d’arrache-pied avec leurs clients et les banques correspondantes afin d’assurer un service continu par rapport aux paiements. Nous n’avons pas, non plus, constaté de retraits d’investissement hors de la normale. Il y a eu des cas anecdotiques, bien sûr. Il est fort probable que, pendant ce temps, notre présence sur ces listes ait pesé dans la balance, et contribué à décourager certains investisseurs, qui ne seront pas venus à Maurice. Nous n’avons pas de statistiques sur qui ne vient pas. Mais heureusement, de manière générale, nos services financiers se sont montrés très résilients, et nos clients ont maintenu leur confiance.

À quand une sortie de la «blacklist» de l’Union européenne ?

Le processus n’est pas encore terminé. Il faut déjà que l’inspection ait lieu, et que les inspecteurs soient satisfaits de ce qu’ils voient. S’ils peuvent faire le déplacement et que l’inspection est satisfaisante, on pourrait supposer un rapport favorable à la prochaine plénière du GAFI, prévue pour le mois d’octobre, et le retrait de Maurice. Et à ce que nous comprenons, cette sortie de la liste du GAFI permettrait une sortie de celle de l’Union européenne environ six semaines plus tard, soit en décembre (ou janvier, avec les vacances de fin d’année). Cela serait le meilleur cas de figure. Cependant, nous ne pouvons pas anticiper l’évaluation des inspecteurs, et les mesures supplémentaires qu’ils pourraient prescrire. Les plénières du GAFI se tiennent normalement tous les quatre mois, soit en février, juin et octobre.

Outre l’adoption d’une nouvelle loi sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et les efforts pour veiller aux activités des institutions et professions financières désignées, l’on a annoncé dans le Budget la création de la Financial Crime Commission. Comment cette dernière décision a-telle pesé dans la balance ?

Les délibérations du processus du GAFI sont confidentielles, et je n’ai pas la réponse précise à votre question. De manière générale, les instances internationales voulaient voir une plus grande efficacité (effectiveness) dans la lutte contre le blanchiment, dans tout l’écosystème. Certainement, toute mesure qui contribue à cet objectif aura un impact favorable. Le modèle de la Financial Crime Commission (FCC), qui est sous étude depuis quelque temps déjà, est basé sur le modèle britannique, et fait actuellement ses preuves à l’international. Mais l’important demeure que le système entier marche, des déclarations d’opérations douteuses (Suspicious Transaction Reports), aux procès ; en passant par les enquêtes. L’annonce de la visite d’inspection suggère que de manière générale, le système dans son ensemble s’est amélioré.

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