LOADING

Type to search

Actualités Autres

Confinement et naufrage du Wakashio : Le cabinet Dynamia et Josheena Naggea publient une étude

Share
MV Wakashio: les autorités craignent une détérioration de la situation | business-magazine.mu

Le Cabinet de consultants en régénération Dynamia Associates and Developers en partenariat avec Josheena Naggea en Doctorat à l’Université de Stanford publient un rapport conjoint sur les effets combinés du premier confinement mauricien et du naufrage du Wakashio sur la région de Mahébourg et du Sud-Est. Cette étude intitulé Social Impact Assessment of the compounding impacts of COVID-19 and the Wakashio oil spill a été financée par The Tiffany & Co. Foundation via l’antenne kenyane de la Wildlife Conservation Society. Le rapport est disponible sur le site : Dynamia.mu.

« Cette initiative s’inscrit avant tout dans notre engagement citoyen. Le but d’un tel rapport est d’établir un état des lieux fiable et apolitique sur les enjeux sociologiques et économiques primordiaux de cette région, pour guider les porteurs d’aide : le gouvernement, les Organisations non-Gouvernementales, et les Fonds Internationaux, à cibler leurs actions de la manière la plus efficace possible. Cette étude s’attache aussi à enregistrer de façon méthodique les événements et conséquences associés au naufrage du Wakashio pour les observer à froid et en tirer les leçons nécessaires pour l’avenir » explique Thierry Le Breton, cofondateur de Dynamia.

Thierry Le Breton ajoute que la région Sud-Est de Maurice a été doublement touchée par des événements pouvant être qualifiés de « catastrophes » : la pandémie de la Covid-19 qui avait affaibli économiquement toute l’île, et sur cet état de vulnérabilité accrue est venu s’ajouter le naufrage du Wakashio.

Cette étude a été menée en utilisant une méthodologie basée sur un cadre théorique de l’Institut du Développement Durable (2007). Cette méthode a été revue et approuvée par la branche mauricienne de l’United Nations Resident Office (UNRO). 792 ménages/familles et 22 professionnels, ont été interrogés ; les sujets abordés avec les familles portaient sur leur situation financière, moyens de subsistance, leur état psychologique, ainsi que leur perception sur la gestion des deux crises.

Ces questions ont été posées sur une période définie allant de novembre 2020 à février 2021. Les chargés d’étude ont aussi eu accès aux différents mécanismes d’aide mis en place par le gouvernement à travers le MV Wakashio Assistance and Support Cell. Les analyses des résultats ont ensuite été revues et commentées par des experts locaux et internationaux et les parties prenantes locales, avant d’être publiées.

Selon l’étude, le nombre de personnes salariées ou porteurs d’argent dans la famille n’a pas diminué drastiquement dans ces régions, une baisse de seulement 2 % du nombre de personnes percevant un salaire. Par contre les sommes entrantes ont drastiquement baissé : après le premier confinement, on enregistre une baisse de moins 40 % sur les salaires, et après le Wakashio une baisse allant jusqu’à moins 70 %. Socio-économiquement, la région était déjà lourdement affectée après le premier lockdown, et se retrouve une seconde fois frappée de plein fouet au moment du naufrage du Wakashio.

L’étude fait ressortir qu’après ce double choc, les foyers en manque d’argent développent des solutions pour gérer leurs pertes : ils contractent des dettes, cessent de payer certaines factures, ils réduisent leur qualité de vie, ils réduisent aussi la qualité de la nourriture qu’ils consomment, et certains puisent lourdement dans leurs économies. Dans des cas extrêmes, d’autres sont contraints de vendre leur matériel de travail pour survivre (bateau, véhicules de transport) les empêchant à long terme de continuer à pratiquer le métier qu’ils connaissent. Ces mécanismes, développés pour traverser la crise, pourraient au long-terme pousser bon nombre de familles à entrer dans un cercle vicieux de pauvreté. Sur le plan psychologique, on enregistre après le premier lockdown beaucoup d’anxiété et un sentiment d’isolation chez les personnes interrogées. Après la catastrophe du Wakashio, ces sentiments se muent en colère et sentiments d’abandon.

Tags: