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AURELIE MARIE: «71 % DES POSTES VACANTS SONT MIS EN ATTENTE»

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La situation est très précaire sur le marché de l’emploi. Il n’est aujourd’hui plus question de recrutement, mais surtout d’éviter les licenciements, observe Aurélie Marie, Communication & Recruitment Specialist chez myjob.mu.

 

La pandémie a eu un impact majeur sur le marché du travail et de l’emploi en 2020. Cette année encore, ce nouveau confinement risque d’engendrer une chute de l’activité économique, impactant encore plus le secteur au niveau du travail. Votre point de vue sur la situation ?

Les entreprises tentaient tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. La situation était déjà très difficile avant le 10 mars. Les entreprises s’efforçaient de maintenir au minimum 60 % de leurs activités. Certaines ont dû se séparer de quelques employés ou procéder à des baisses de salaires et des avantages pour sauver les emplois.

Avec le nouveau confinement au matin du 10 mars chaque jour les pertes s’évaluent par centaine de millions. L’économie locale estune fois de plus à genoux malgré un Work Access Permit plus accessible et cinq nouveaux plans d’aide aux PME. Nombreuses ne subsisteront pas et devront fermer leurs portes. Elles ne pourront plus diversifier leurs offres de services et n’auront plus les moyens de se réinventer ou se digitaliser. Nous sommes déjà approchés par des candidats qui ont été informés que leurs entreprises procéderont à des licenciements. Il s’agit principalement d’entreprises évoluant dans la production, l’import/export et le commerce (le mobilier, l’alimentaire, le textile, la restauration, entre autres). Du côté des grandes entreprises ou des groupes d’entreprises, la situation financière continue de se dégrader, les prochains mois seront aussi marqués par des restructurations et des licenciements. Le tourisme est à terre, l’agriculture, le textile souffrent également de la crise. Le secteur de la construction qui laissait paraître une lueur d’espoir pour le troisième trimestre semble finalement s’affaiblir davantage.

 

Le reconfinement a plombé le moral des chefs d’entreprises. Faut-il craindre un éventuel gel des campagnes de recrutement ? Au niveau de la plateforme Myjob, quelles sont les tendances qui se dessinent depuis le 10 mars ?

Définitivement, l’activité de recrutement connaît une baisse, et cela se maintiendra sur les six prochains mois. Au niveau des recrutements déjà entamés au premier trimestre pour une concrétisation fin mars, seul 9,3 % ont été mis en attente ou sont annulés. Ce qui est bon signe. Cependant, au niveau des projets de recrutement pour le deuxième trimestre, 71 % des postes vacants sont mis en attente selon les données en registrées par notre journal de l’emploi en ligne.

À noter que tant que nous serons en confinement, les campagnes de recrutement pour les postes dans l’administration, la vente, le secteur manufacturier ou encore la logistique et pour les métiers techniques seront gelés. Le reconfinement a plombé le moral des chefs d’entreprises.

Nous constatons cependant que les recrutements pour des postes dans le BPO, dans la finance et les TIC sont maintenus. Notons que la possibilité de travailler à distance ou en télétravail pour ces secteurs est plus grande. Les entretiens sont organisés via ZOOM ou alors certaines entreprises rassurent les candidats qu’au déconfinement la procédure de recrutement reprendra son cours normal.

Plus de 2 000 licenciements ont été enregistrés auprès du ministère du Travail depuis début janvier. Faut-il craindre plus de licenciements dans un proche avenir ?

 

Sans nul doute les licenciements auront lieu dans les prochains mois. Des licenciements suite à des réductions de personnel, des fermetures d’entreprise et n’oublions pas le secteur informel, dont le nombre de chômeurs a dépassé la barre de 7000.

Par ailleurs, l’aide financière sur les salaires dans le secteur touristique continue de contenir le taux de chômage. La campagne de vaccination qui a pris du retard et le reconfinement qui vient à nouveau bousculer la réouverture des frontières ne font qu’affaiblir davantage ce pilier de notre économie qui prendra des années avant de se remettre sur pied !

 

La suite dans Businessmag 1484 – du 31 mars au 6 avril 2021 

** En vente même durant le confinement dans les supermarchés !

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