Air Madagascar renouvelle ses ambitions avec Tsaradia

L’incontournable lémurien, symbole du tourisme malgache et de la destination Madagascar, une dominante de terre rouge associée aux couleurs du ciel, du soleil et de la nature, le tout drapé d’un bleu profond, couleur du voyage et de la sérénité. Le logo de la toute nouvelle compagnie aérienne Tsaradia, une filiale à 100 % d’Air Madagascar dédiée à la desserte du réseau domestique, marque un nouveau départ vers un horizon plus dégagé de la compagnie aérienne nationale.

Tsaradia est opérationnelle depuis le mois dernier. Le lancement officiel, qui s’est tenu à l’aéroport d’Ivato, était une occasion pour Eric Kholer, président du Board d’Air Madagascar, de rappeler qu’il s’agit d’une étape importante pour la concrétisation d’Alefa 2017, le plan de transformation de la compagnie. Une étape qui passera par la recherche d’une meilleure rentabilité du réseau domestique d’Air Madagascar. Avec ses 230 collaborateurs, dont 27 pilotes ATR et Twin Otter recrutés au premier trimestre, Tsaradia dispose d’une flotte de 8 avions, soit 4 ATR 72, 3 Twin Otter et 1 Boeing 737-300. L’objectif est de répondre aux exigences et satisfaire les besoins des voyageurs sur les dix destinations à partir du hub d’Antananarivo.

Ponctualité, régularité, qualité des services et sécurité seront les devises de Tsaradia qui s’efforce de multiplier ses vols. C’est ainsi que les grandes destinations domestiques comme Diégo-Suarez, Tamatave, Nosy Be, Toliara et Fort-Dauphin auront droit à deux dessertes quotidiennes. Tandis que Sambava, Morondava et Sainte-Marie seront desservis à raison d’un vol quotidiennement. Au total, Tsaradia offre 82 % de sièges supplémentaires et 52 % de vols hebdomadaires en plus. Une bien meilleure couverture en somme et qui marque la volonté des dirigeants d’Air Madagascar et d’Air Austral, son partenaire stratégique, de relancer dans un délai restreint la compagnie qui ambitionne d’être le porte-étendard de l’économie du pays. «Un pays qui se développe, se mesure aussi par une compagnie aérienne performante», fait d’ailleurs ressortir Eric Kholer.

Même si elle est encore fragile, Air Madagascar semble avoir retrouvé de façon progressive son équilibre d’exploitation. Et ce, grâce notamment à l’appui de l’État. Celui-ci a déjà apporté une aide consistante en apurant 200 milliards d’ariary de dettes. Air Austral, le partenaire stratégique, n’est pas en reste en permettant à la compagnie d’étoffer sa flotte par un contrat de location aérienne à des conditions avantageuses. En outre, Air Austral offre des garanties sur l’achat de certaines pièces détachées. Mais la précarité de la situation d’Air Madagascar nécessite encore des protections et de l’assistanat de la part de l’État. Selon Eric Kholer, il est tout à fait légitime que la compagnie bénéficie d’un appui public à travers la clause de concurrence qui durera trois ans et ce, dans l’optique de limiter l’entrée par vague de certaines compagnies sur le réseau intérieur.